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LL’Iguanodon : l’évolution d’un modèle

Devant vous se trouvent deux représentations de la même espèce de dinosaure : l’Iguanodon ! On sait aujourd’hui que ces deux visions sont erronées : ce grand reptile n’a jamais été ni une chimère d’un iguane et d’un rhinocéros, ni un bipède levant les pouces en l’air.

 

Statues d’Iguanodon à Crystal Palace, Londres, 1850

 

Iguanodon by Gerhard Heilmann, 1970

 

Ces représentations datent des années 1850 et 1970, et les paléontologues n’ont reproduit la réalité de l’animal qu’en 1990. Mais comment les modèles de dinosaures peuvent-ils être si éloignés de ce qu’ils étaient réellement ? De la même manière que le spinosaure de Jurassic Park 3 n’a rien d’un Spinosaure, tout est lié à l’évolution des méthodes d’analyses des fossiles, et à la diversification des outils des paléontologues.

Un pouce au milieu du front ?

L’Iguanodon est le second dinosaure découvert, en 1822, par la paléontologue Mary Ann Mantell et son époux. Gideon Mantell en proposa la première représentation à partir des dents et tibias retrouvés, en se basant sur des similitudes avec les iguanes. La première reconstitution tentée par Mantell était complètement faussée, en raison du manque d’informations disponibles : il lui plaça une corne sur le museau, à la manière d’un rhinocéros.

Cette supposée corne étant en fait… Le pouce de l’animal ! Cette découverte fut réalisée entre 1878 et 1880 après la découverte de 31 fossiles dans une mine belge. Louis Dollo fut chargé de la reconstitution de l’animal, beaucoup plus précise grâce à la multitude de fossiles retrouvés, qui transforma radicalement l’idée que l’on se faisait de ce dinosaure. Toutefois, une erreur de taille subsistait : les paléontologues de l’époque ont pensé, jusqu’en l’an 2000, que l’animal était bipède, en raison de différences majeures entre les membres antérieurs et postérieurs, similaires au squelette d’un Kangourou. On a imaginé un comportement identique, avec la queue servant au dinosaure à se hisser pour atteindre la végétation haute.  La découverte de vertèbres de l’animal en 2000 a montré qu’elles étaient reliées par des ligaments ossifiés, donnant l’indication que la queue servait de balancier, et que l’animal se déplaçait à quatre pattes…