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Voyage au Cœur des Sciences | Socialisme Municipal

VVoyage au Cœur des Sciences | Socialisme Municipal

LLe conseil municipal des femmes de Villeurbanne

Dès 1935, inspirée par l’avancée des droits des femmes permise par le socialisme, le maire Lazare Goujon instaure à Villeurbanne le premier conseil municipal des femmes. Les femmes n’ont toujours pas le droit de vote et n’ont généralement aucune place en politique. Une élection se tient pour désigner une liste de conseillères, élues au suffrage universel par les électeurs ayant voté lors des municipales.

La liste communiste obtient la majorité absolue ainsi que quatre élues, travaillant dans leurs domaines réservés : maternité, santé publique, protection de l’enfance. Elles ont instauré à Villeurbanne les premières colonies de vacances pour permettre à tous les enfants un accès aux loisirs. Cette expérimentation servira d’exemples à plusieurs municipalités qui vont-elles-aussi nommer des conseillères municipales privées.

Dans l’entre-deux-guerres, le socialisme a été un grand levier d’émancipation des femmes, à travers des figures comme Alexandra Kollontaï notamment

 

UUne femme socialiste : Alexandra Kollontaï

Première ambassadrice d’Europe au XXᵉ siècle, première femme à la tête d’un ministère, co-créatrice de la journée internationale des droits des femmes, qualifiée de « Jaurès en Jupons » par ses contemporains, Alexandra Kollontaï, née le 31 mars 1872 à St Petersbourg, était tout ceci et bien plus.

Fille d’aristocrates Tsaristes, elle quitte la Russie pour suivre des études à Zurich, où elle s’intéresse au Marxisme. Ses positions politiques lui valant l’exil de la Russie impériale en 1908, elle voyage autour du monde, rencontrant des ouvriers et intellectuels socialistes de toute l’Europe jusqu’en 1917, date de son retour au pays pour participer à la révolution russe. Elle devient alors commissaire du peuple à l’assistance publique (équivalent au poste de ministre de la Santé) dans le nouveau gouvernement soviétique. Elle s’impliquera alors énormément dans la question de la place des femmes dans la société bolchevik, avec Inès Armand, menant à des résultats tels que le droit au divorce par consentement mutuel, l’égalité salariale, les congés maternités et le droit à l’avortement en 1920 !

Exilée, mais pas muette

Très critique du régime de Lénine, qu’elle juge trop peu démocratique, elle rejoint les groupes d’opposition du parti, avant d’être exilée de fait en étant nommée chargée d’affaire de l’Union Soviétique en Norvège en 1924, puis en suède en 1930. Pendant la seconde guerre mondiale, elle mène les négociations de l’armistice entre l’URSS et la Finlande, et devient officiellement la première femme ambassadrice de l’Histoire en 1943. Sa candidature au prix Nobel de la paix sera proposée par de nombreux politiques scandinaves en 1946 et 1947. Sa vie publique s’arrête en 1945, et elle prend sa retraite à Moscou jusqu’à son décès en 1952.

Pour en découvrir plus sur la vie d’Alexandra Kollontaï : Le Monde Diplomatique