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Qu’est-ce que le biomimétisme ?

QQu’est-ce que le biomimétisme ?

Comment s’inspirer des principes du vivant tout en respectant la biosphère ? Le biomimétisme nous invite à replacer l’homme comme une espèce vivante parmi les autres espèces vivantes. Explications.

Quel point commun entre les vitrages auto-nettoyants, les verres fabriquées par chimie douce et le traitement des eaux usées ECOSTP ? Tous relèvent du biomimétisme, une démarche visant à résoudre des problèmes et concevoir des solutions en s’inspirant des principes du vivant tout en respectant la biosphère et les limites planétaires.

Ainsi, les vitrages auto-nettoyants reproduisent l’effet superhydrophobe observé à la surface des feuilles de Lotus : une surface microtexturée et très hydrophobe qui ne retient ni la saleté ni l’eau. La chimie douce fabrique du verre à température ambiante en s’inspirant des processus biologiques identifiés chez les Diatomées, des microalgues qui fabriquent des « carapaces » transparentes en verre de silice. Quant au procédé ECOSTP, il s’inspire du fonctionnement de l’estomac à plusieurs chambres des vaches pour purifier l’eau sans alimentation électrique.

Les solutions identifiées par cette démarche sont ainsi par essence même économes en matière et en énergie, robustes et résilientes, elles s’insèrent dans leur milieu sans le dégrader et elles ne génèrent pas de déchets non réutilisables, au même titre que les processus développés par l’ensemble des êtres vivants au long des 3,8 milliards d’années d’évolution de la vie sur Terre.

Le tournant des années 1990

Cette démarche de biomimétisme a toujours existé spontanément dans les populations humaines mais elle s’est structurée et théorisée récemment. Le terme lui-même de biomimétisme a été proposé pour la première fois en 1969 par le biophysicien américain Otto Herbert Schmitt dans le titre de son article Some interesting and useful biomimetic transforms.

Une étape majeure dans la structuration du concept a été la publication en 1997 du livre de l’Américaine diplômée en gestion des ressources naturelles Janine Benuys Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables (Biomimicry : Innovation Inspired by Nature). L’auteure a regroupé et structuré de nombreuses approches hétérogènes comme la permaculture, la symbiose industrielle, l’écoconception… et a proposé de quitter la vision très technique de la bionique (démarche qui crée des systèmes technologiques inspirés du vivant) pour construire la vision systémique du biomimétisme, qui prend en compte les conditions d’équilibre et les interactions entre les différents éléments du système vivant étudié.

Sous l’impulsion de ce livre, des think tanks et des cabinets de conseil se sont ensuite créés, tels que Biomimicry 3.8 et le Biomimicry Institute aux États-Unis, ou le CEEBIOS (Centre d’excellence en biomimétisme de Senlis) en France.

Ainsi le biomimétisme s’est développé et installé dans le paysage mondial ces vingt-cinq dernières années : la mise en œuvre technologique du concept s’est accompagnée d’une définition par une norme ISO, les politiques s’en sont également emparés et les chercheurs ont commencé à livrer des analyses critiques, notamment sous l’angle de la philosophie et de l’éthique.

Des enjeux éthiques

Le biomimétisme doit désormais faire ses preuves. Se contenter de reproduire des concepts techniques ne suffira pas, seule l’intégration d’une dimension systémique peut répondre aux enjeux environnementaux de manière réellement soutenable. Quelques réalisations indiquent que c’est possible, comme celles relevant de l’écologie industrielle et territoriale ou encore les démarches de type permaentreprise.

Cette dimension systémique est rendue visible par le terme d’écomimétisme parfois utilisé à la place de biomimétisme : il enjoint de nous inspirer non pas seulement des fonctions biologiques mais des propriétés des écosystèmes, donc de prendre en compte les interrelations entre les espèces et les populations, la circularité des flux de matière et d’énergie, la frugalité dans l’utilisation des ressources… : des propriétés des écosystèmes garantes du respect de la biosphère et des limites planétaires.

Le biomimétisme et l’écomimétisme doivent également faire leurs preuves dans leur capacité à intégrer une réflexion éthique : imiter la nature pour des applications purement techniques n’est qu’une instrumentalisation de plus de la nature.

De nombreux auteurs invitent au contraire à un changement de paradigme philosophique : replacer l’homme comme une espèce vivante parmi les autres espèces vivantes. Car c’est la position dominante de l’homme vis-à-vis de la nature qui a abouti à notre économie extractiviste, linéaire et mondialisée, destructrice de nos milieux de vie et des conditions d’habitabilité de la Terre.The Conversation

Autrice :

Cathy Grosjean, Enseignante-chercheuse sur la transition écologique, UCLy – Institut catholique de Lyon

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original :

The Conversation

Le biomimétisme pour ré-émerveiller les gens | Visages de la science

LLe biomimétisme pour ré-émerveiller les gens | Visages de la science

Saviez-vous que les technologies GPS s’inspiraient directement du comportement des fourmis ? Jean-Matthieu Cousin, ingénieur INSA Lyon, est chargé d’études industrielles au Ceebios, le centre d’expertise et d’études en biomimétisme en France. Sa mission ? Mobiliser le plus d’acteurs à prendre la voie du biomimétisme pour proposer des innovations durables. Passionné par le biomimétisme qu’il considère comme une vraie philosophie, il souligne l’importance de reconsidérer le vivant, de se reconnecter avec les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver. 

 

  • S’inspirer du vivant ou faire avec le vivant ?

« Beaucoup de mots gravitent autour de cette discipline : biomimétique, biomimétisme, bio-inspiration… In fine le dénominateur commun est qu’il s’agit surtout de s’inspirer du vivant pour innover », explique l’ingénieur. Mais plus encore, Jean-Matthieu Cousin considère que l’engouement autour du biomimétisme doit être également considéré comme un appel à challenger notre rapport au vivant.

  • L’inspiration, oui. Mais la préservation avant tout.

Santé, énergie, logement, mobilité, alimentation… Les organismes vivants et la nature deviennent depuis plusieurs années une source d’inspiration importante. Jean-Matthieu souligne l’importance de reconsidérer le vivant et les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver.

  • De l’importance de se reconnecter avec le vivant

« Apprenez de la nature, vous y trouverez le futur », avait dit Léonard de Vinci. Une vision que partage l’expert en biomimétisme et qui voit en la nature un formidable réservoir de la nature dont il est urgent de s’inspirer pour innover dans une perspective durable. « Je voudrais que ma discipline aille plus loin et invite les gens à reconsidérer le vivant différemment. Il est important d’aller au-delà d’une approche très utilitariste », confie-t-il au micro des « Cœurs Audacieux ».

 

Jean_Mathieu_CousinJean-Matthieu Cousin, diplômé du département de génie mécanique de l’INSA Lyon était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon (Saison 2 – Épisode 8).

 

 

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Biomimétisme et analogisme

BBiomimétisme et analogisme

La Société Rhodanienne de Philosophie (SRP) organise chaque année un cycle de 5 conférences mensuelles, dont « Biomimétisme et analogisme » en mars.

Ces conférences portent sur divers grands thèmes de la philosophie (esthétique, éthique, politique, métaphysique, etc.) et couvrent parfois certains thèmes proposés aux concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure-Lettres ou encore aux concours de l’Agrégation et du Capes de philosophie.

La SRP invite ainsi des personnalités reconnues du monde philosophique ou, plus largement, des intervenants venus d’autres disciplines, mais dont la spécialité intéresse le philosopher aujourd’hui.

>> Plus d’informations sur :

Société rhodanienne de philosophie

Architectures végétales : petit manuel de construction botanique

AArchitectures végétales : petit manuel de construction botanique

De la majesté du tournesol à la délicatesse de la fougère, les végétaux produisent des structures aussi complexes qu’étonnantes. Feuilles, tiges, fleurs… comment les plantes parviennent-elles à s’organiser dans l’espace et dans le temps ? Peut-on s’inspirer de ces prouesses végétales ?

Cette conférence de Teva Vernoux, directeur de recherche CNRS au laboratoire Reproduction et Développement des Plantes, est proposée par le CNRS et le musée des Confluences dans le cadre de l’Année de la Biologie.

  • Entrée libre et gratuite
  • À partir de 16 ans
  • Conférence également accessible en direct sur Facebook et Youtube

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Architecture biomimétique : le nouveau souffle du bâtiment

AArchitecture biomimétique : le nouveau souffle du bâtiment

Pour ce nouvel épisode : biomimétisme & architecture. Ou quand nos constructions s’inspirent du vivant pour mieux s’intégrer à leur environnement.  

26 novembre 2020

Deux frères, architecte et biologiste, unissent leurs efforts de recherche pour développer des solutions de construction et de rénovation des bâtiments moins énergivores et directement inspirés de la nature. Un entretien pour deviner en quoi le biomimétisme peut faire entrer l’architecture dans l’ère de la transition écologique et énergétique.

Qu’est ce que  le biomimétisme en architecture ? Dans quelles ressources naturelles nos invités puisent-ils leur inspiration ? En quoi la démarche biomimétique peut-elle révolutionner le secteur du bâtiment qui représente encore 30% des émissions nationales de gaz à effet de serre.

Léonard de Vinci conseillait à ses élèves d’aller « prendre leurs leçons dans la nature » ; pourquoi s’en priver ?

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Cet épisode est coproduit avec Bioinspi

Le premier podcast en France qui vous raconte les histoires fascinantes sur la nature en vous éveillant au biomimétisme et à la bio-inspiration !

 

[Pop’Sciences Forum] Énergie. Une transition à petits pas

[[Pop’Sciences Forum] Énergie. Une transition à petits pas

Du 24 novembre au 1er décembre 2020, Pop’Sciences vous invite à comprendre les conditions de faisabilité de la transition énergétique.

Comment transformer en profondeur nos façons de produire, d’acheminer et de consommer l’énergie ? Quelles innovations sociales et scientifiques permettraient d’accélérer le mouvement ? Pourquoi les moyens de sa mise en œuvre ne font pas consensus ? Décryptez ces problématiques par le regard de différentes disciplines et expertises scientifiques.

Une programmation de culture scientifique, gratuite, ouverte à tous et à vivre à 100% en ligne.


🔀DÉBAT

📅Mardi 24 NOVEMBRE 2020   |   18H00

Sobriété énergétique. Faut-il tout ralentir pour accélérer la transition ?

Comment opérer une transition énergétique sous l’angle de la sobriété sans se heurter trop brutalement à des pratiques quotidiennes, sociales et économiques très ancrées ?

>>> Accédez à la réunion

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Invités

  • Nathalie Ortar, anthropologue, directrice de recherche au Laboratoire Aménagement Économie des Transports à l’ENTPE.
  • Natacha Gondran, enseignante-chercheuse en sciences et génie de l’environnement au sein de Mines Saint-Étienne et membre du Laboratoire Environnement ville société
  • Marc Jedliczka, fondateur de NégaWatt et directeur général de l’association Hespul

Animation : Raphaël Bourgois , rédacteur en chef d’A.O.C

Inscrivez-vous

 


💬 FOIRE AUX QUESTIONS

📅Mardi 1er DÉCEMBRE 2020   |   18H00

Télétravail, 5G, Netflix … Notre empreinte numérique est-elle soutenable ?

Rendez-vous pour 1h30 d’une conversations sous la forme d’une « foire aux questions scientifiques » autour de l’impact des activités numérique sur la consommation d’énergie et leur empreinte écologique.

Invités

  • Hervé Rivano, Professeur des Universités en informatique / INSA Lyon / Laboratoire CITI / École Urbaine de Lyon
  • Jean-François Trégouët, Maître de conférences en automatique / INSA Lyon / Laboratoire Ampère
  • Nicolas Stouls, Maître de conférences en informatique / INSA Lyon / Laboratoire CITI

Posez vos questions !

Foire aux questions - Numérique et transition énergétique
Pour être alerté de la réponse apportée


CONTACTS


Programmation réalisée en collaboration avec :

 

Ils soutiennent la réalisation de ce programme :

Énergie. Une transition à petits pas

ÉÉnergie. Une transition à petits pas

Du 24 novembre au 1er décembre 2020, Pop’Sciences vous invite à comprendre les conditions de faisabilité de la transition énergétique.

Comment transformer en profondeur nos façons de produire, d’acheminer et de consommer l’énergie ? Quelles innovations sociales et scientifiques permettraient d’accélérer le mouvement ? Pourquoi les moyens de sa mise en œuvre ne font pas consensus ? Décryptez ces problématiques par le regard de différentes disciplines et expertises scientifiques.

Une programmation de culture scientifique, gratuite, ouverte à tous et à vivre à 100% en ligne.

 


💬 FOIRE AUX QUESTIONS / DISCUSSION EN LIGNE

📅Mardi 1er DÉCEMBRE 2020   |   18H00

Télétravail, 5G, Netflix … Notre empreinte numérique est-elle soutenable ?

Rendez-vous pour une « foire aux questions scientifiques » d’1h30. Un direct commenté par 3 chercheurs autour de l’impact des activités numérique sur la consommation d’énergies et de leur rôle dans la transition écologique.

Invités

  • Hervé Rivano, Professeur des Universités en informatique / INSA Lyon / Laboratoire CITI / École Urbaine de Lyon
  • Jean-François Trégouët, Maître de conférences en automatique / INSA Lyon / Laboratoire Ampère
  • Nicolas Stouls, Maître de conférences en informatique / INSA Lyon / Laboratoire CITI

RETROUVEZ LES QUESTIONS ET LES REPONSES APPORTEES


🗣️ DÉBAT

📅Mardi 24 NOVEMBRE 2020   |   18H00

Sobriété énergétique. Faut-il tout ralentir pour accélérer la transition ?

La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. La sobriété énergétique relève de cette « retenue » que nous devrions adopter, en objection à la surconsommation d’énergie – à l’ébriété – dont nous faisons preuve aujourd’hui. Comment y parvenir ?

Retrouvez l’enregistrement audio du webinaire :

Invités

  • Nathalie Ortar, anthropologue, directrice de recherche au Laboratoire Aménagement Économie des Transports à l’ENTPE.
  • Natacha Gondran, enseignante-chercheuse en sciences et génie de l’environnement au sein de Mines Saint-Étienne et membre du Laboratoire Environnement ville société
  • Marc Jedliczka, fondateur de NégaWatt et directeur général de l’association Hespul

Animation : Raphaël Bourgois , rédacteur en chef d’A.O.C


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Programmation réalisée en collaboration avec :

 

Ils soutiennent la réalisation de ce programme :

Quand l’architecture imite la nature

QQuand l’architecture imite la nature

Des bâtiments inspirés d’architectures végétales pour favoriser la récupération de la lumière solaire, ce sont les réalisations proposées par Teva Vernoux et Nicolas Vernoux-Thélot, des frères respectivement biologiste et architecte.

La bio-inspiration consiste en l’observation des systèmes naturels pour donner certaines de leurs caractéristiques à des espaces, objets ou services. Et si l’on est aussi soucieux de développement durable, on sélectionne ses inspirations dans le but de protéger l’environnement : on parle alors généralement de biomimétisme.

Fascinés depuis toujours par le design des bâtiments, pour l’un, et par l’architecture des plantes pour l’autre, Teva Vernoux, chercheur et directeur du laboratoire Reproduction et Développement des Plantes, et son frère Nicolas, architecte et fondateur de l’agence In Situ Architecture, se sont tournés vers la conception biomimétique en architecture depuis une douzaine d’années. Comment faire des bâtiments dont l’empreinte écologique est la plus faible possible ?  La phyllotaxie, avec ses règles géométriques qui influencent la captation de l’énergie solaire, leur semblait être une voie prometteuse…

L’intégralité de l’article disponible sur :

CNRS LE JOURNAL

Le Biomimétisme

LLe Biomimétisme

Conférence « Mardi des Ingénieurs et Scientifiques » organisée par IESF Lyon-RA

Le biomimétisme est une démarche d’ingénierie qui s’inspire par principe des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant. Le biomimétisme peut recouvrir des échelles très différentes. Il peut s’inspirer de mécanismes aux échelles nanométriques et biomoléculaires avec par exemple l’ADN et l’ARN. Il peut intégrer des phénomènes aux échelles macroscopique et éco systémique, incluant donc les services éco-systémiques.

Le biomimétisme recherche des solutions soutenables produites par la nature, sélectionnées par de nombreuses espèces, éprouvées par l’évolution au sein de la biosphère. Domaine encore émergent de la recherche, il irrigue de nombreux domaines techniques, médicaux, industriels et pas seulement la bioéconomie. Il inclut des sous-domaines tels que la bionique, la bio assistance et l’architecture biomimétique. Certains auteurs y voient une voie nouvelle de développement soutenable et intégré dans la biosphère. En France, un Centre européen d’excellence en biomimétisme (Ceebios) est installé à Senlis depuis 2015.

Avec :

Christophe Menezo, professeur à l’Université de Savoie Mont Blanc

Yvan Rahbe, chercheur à l’UMR 5240 CNRS INSA-Lyon MAP, FR BioEnviS (Bio Environnement Santé) Microbiologie, Adaptation, Pathogénie.

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