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Femmes artistes, des parcours entre lutte et création

FFemmes artistes, des parcours entre lutte et création

Les femmes occupent une place essentielle dans la création artistique. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, découvrez les parcours et les œuvres de femmes créatives et engagées, de l’Algérie, à l’île de La Réunion en passant par la Syrie, à travers un cycle de trois jours de rencontres, projections et concerts.

>> Au programme :

  • Le 7 mars à partir de 18h30, Nocturne « Femmes d’ici et d’ailleurs »
  • Le 8 mars à 18h30, rencontre et discussion autour du thème « De la Méditerranée à l’Océan Indien, parcours de femmes artistes »

Trois femmes artistes, de trois générations et de trois origines différentes (Algérie, Syrie et Ile de la Réunion) nous parlent de leur rapport à la création. Quels sont leurs parcours ? Quels obstacles ont-elles rencontrés ? Comment sont-elles parvenues à les affronter et même à s’en nourrir ?

Avec : Houria Aïchi, chanteuse, anthropologue et Ann O’aro, musicienne, chanteuse.

Discussion animée par : Isabelle Barbéris, universitaire et journaliste, spécialiste des arts du spectacle

  • Le 8 mars à 20h, projection et rencontre autour du film Behind the lines (Au-delà des lignes) de Alaa Amer et Alisar Hasan
  • Le 9 mars à 20h, concert « Le maloya d’Ann O’aro quartet »

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Processus créatifs en danse jazz

PProcessus créatifs en danse jazz

Vivien Visentin est interprète, chorégraphe de la Cie Accord des nous, enseignant et formateur pour le diplôme d’État, et Frédérique Seyve, Doctorante à l’Université Lumière Lyon 2 – Laboratoire Passages XX-XXI, chargée de développement culturel pour plusieurs compagnies et responsable pédagogique au Centre chorégraphique Calabash, ont tenu à se rassembler lors de cette co-écriture d’article afin de réfléchir ensemble sur les processus créatifs en danse jazz.

Les processus de création… en danse jazz ?

Longtemps décriée, la danse jazz en France est encore trop souvent associée à une danse facile, légère voire totalement dépourvue de processus créatifs. Ces processus peuvent être perçus comme peu recherchés voire inexistants au sein de l’esthétique de la danse jazz. Et d’ailleurs qu’est-ce qu’un processus en création chorégraphique (jazz) ? Zoom sur la création en danse jazz : rencontre et éclaircissements.

Vous avez dit “processus créatifs” ? 

Tout d’abord le mot processus apparu au XVIe siècle, du latin pro, au sens de l’action vers l’avant, et de cessus, cedere, dans le sens aller, marcher, signifie aller vers l’avant, avancer. Dans sa définition, apparaît la notion de savoir faire : “actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose”1. Ceci nous renvoie à la dimension de la créativité et à l’action de créer dans le temps. Rappelons que la création est l’action de donner naissance, de créer, et renvoie au créateur comme peuvent le décrire Laurence Louppe2 ou encore Jacqueline Robinson3.

Nous pensons de prime abord au chorégraphe, agissant comme professionnel dans le secteur de l’art chorégraphique. Celui qui va créer, ordonner, organiser un ensemble de pas, de concepts en mouvement ayant pour finalité une représentation sur scène. Au-delà du simple fait de coordonner un certain nombre de combinaisons corporelles, ce dernier, ou cette dernière, va aussi défendre un propos, une idée et innover. Depuis le début du XXe siècle, avec l’émergence de courants comme la danse expressive allemande, des formes chorégraphiques dénoncent ou questionnent notre société. Ce fût le cas pour les chorégraphes allemands comme Kurt Jooss (La table verte) ou Pina Bausch.

Ces derniers ont notamment travaillé sur la thématique de la guerre, traumatisés par les deux conflits mondiaux. Ils initieront dans leurs processus créatifs, des gestes et des décors du quotidien.  L’expression humaine prendra le dessus sur la technique, la virtuosité, pour laisser place à l’expression d’une certaine intériorité.

Tout comme l’ont fait ces personnalités fortes de la danse expressionniste allemande, des chorégraphes américains associés à une corporéité4 jazz ont aussi su dénoncer les horreurs de l’humanité. Donald McKayle dans Rainbow Round my Shoulder saura par différents mouvements comme les contractions du haut du corps ou des implorations à genoux, traduire la souffrance et l’espoir des esclaves noirs afro-américains. Il ne sera pas le seul : West Side Story, l’une des comédies musicales les plus connues au monde, traduit les problèmes sociétaux d’une Amérique inégalitaire et clivée. Rick Odums5, Géraldine Armstrong6 parleront également de ces sujets dans leurs œuvres. Néanmoins, il faut bien comprendre que les processus créatifs sont propres – au-delà des esthétiques – à chaque créateur.  L’esthétique jazz en France est très associée au monde de l’enseignement, du divertissement et de la télévision depuis les années 80, mais peu à la création. Aussi, la mode de la fusion des esthétiques actuelles, de la pluridisciplinarité au sein de la création n’aide en rien à sa reconnaissance. Alors que la danse contemporaine ne cesse de puiser dans les danses dites “Pop” (prenons exemple de Lasseindra Ninja ou du collectif La Horde), la danse jazz tente encore d’avoir une certaine reconnaissance au sein de la création. Faisons donc connaissance avec certains chorégraphes qui aiment utiliser cette corporéité pour créer, valorisant ainsi l’’existence de processus créatifs au sein de cette esthétique.

La création en danse jazz : état des lieux 

Comme nous venons de l’évoquer, les chorégraphes en danse jazz ont su aborder différents thèmes au fil des décennies. Ils ont également eu des approches différentes afin de composer et de créer leurs œuvres. Les mises en lumière sur ce répertoire étant plutôt rares, il est essentiel de faire un tour d’horizon afin de pouvoir approfondir ce sujet.

Il faut savoir que des reproches autour de la danse jazz fusent souvent : “frontalité”, “divertissante”, “technicité omniprésente”, “trop plein d’énergie”. Ces aspects négatifs sont souvent associés à la danse jazz en lien avec le divertissement. On observe cependant un réel engouement du public pour ces œuvres comme Stories par la RB Dance Company dirigée par le chorégraphe Romain Rachline, mais aussi pour d’autres spectacles d’un autre genre qui relèvent de ces dispositifs.  Des créateurs – et ce depuis les années 1950 aux États-Unis, puis ensuite en France – on su exprimer un désir créatif pour défendre un propos. Il existe des foyers de résistances portées par des chorégraphes qui se démènent depuis des décennies pour porter des œuvres jusqu’à la représentation. C’est par exemple le cas de Jean-Claude Marignale (Répercussions), Wayne Barbaste et bien d’autres.

Ces personnalités au sein de leur propre compagnie effectuent un travail de recherche réflectif et corporel lors d’un nouveau projet de création. Les influences vont être multiples. Cela peut partir d’une œuvre littéraire. Ce fut le cas pour les Sœurs Brontë de Raza Hammadi au sein du Ballet Jazz Art, créé en 1992. Cette œuvre a donné lieu à un travail de notation du mouvement réalisé par Sylvie Duchesne, et subventionné par le dispositif d’aide à la recherche et au patrimoine de danse en 2010 par le CND7.

Patricia Greenwood Karagozian, directrice artistique de la Compagnie PGK, a elle-même été inspirée par six poèmes de la poétesse américaine Charis Southwell pour son spectacle Unfinished Fragments. Hubert Petit Phar, chorégraphe de la Compagnie La Mangrove, située sur le territoire guadeloupéen, a créé Ustium, une pièce traitant de la lutte des consciences. Une recherche inspirée de la théorie de l’existentialisme de Jean-Paul Sartre, et développée en partie dans Huis clos.

Comme évoqué au début de l’article, les sujets sociétaux deviennent très fréquents au sein de l’art chorégraphique contemporain, et donc actuel. Jan Martens8 avec Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones questionnait en 2022 la résistance, les rébellions actuelles face aux enjeux climatiques et aux mutations sociétales que nous subissons. Sidi Larbi Cherkaoui9 présente lors de la Biennale de la danse de Lyon de 2023 Ukiyo-e, pour savoir comment continuer à vivre dans un monde incertain et en déconstruction. Le groupe Grenade porté par Josette Baīz10, propose en 2019 Baobabs pour montrer à quel point la jeune génération s’interroge sur les questions climatiques.

Il est tout à fait possible de faire la même chose avec une corporéité jazz si le chorégraphe le décide. Ce n’est pas l’esthétique qui permet d’être revendicatif, mais la façon de dire les choses par la danse et selon les envies du créateur. Avec tous les croisements que connaît l’art chorégraphique aujourd’hui, il serait difficile de ne citer qu’une influence ou qu’une seule corporéité.  D’ailleurs HOMME|ANIMAL est au cœur du parcours de la chorégraphe Vendetta Mathea. La pièce est née de son engagement pour la lutte des droits civiques du temps de John Fitzgerald Kennedy aux côtés de Martin Luther King ce fameux jour d’août 1963. Elle interroge ici la nature humaine et sa part d’animalité.

Alors que Bruce Taylor crée I have a dream au sein de sa compagnie – Cie Choréonyx, les discours de Martin Luther King contre le racisme sont revisités par le chorégraphe. Dans la pièce I Have A Dream, Bruce Taylor tente de démontrer l’empreinte que ce moment historique a laissée sur nos corps.

Dans Joy is my middle name, il évoquera la mort de George Floyd et les émeutes qui ont suivi son décès en 2020. Aussi Wayne Barbaste n’est pas en reste sur les questions sociétales au sein de la Compagnie Calabash :  “Les questions sociétales, politiques et culturelles sont au cœur de cette compagnie. Depuis son origine, elle se donne pour objectif de questionner nos sociétés, de mettre en lumière les nombreux  dysfonctionnements et injustices qu’elles engendrent11.”

La danse jazz étant une danse faite pour et par l’humain, certains artistes se sont aussi interrogés sur les cultures. James Carlès aime interroger la diaspora africaine en occident du 19e siècle à nos jours. Ainsi dans Coupé Décalé en 2014, le chorégraphe travaille autour de cette danse traditionnelle, mais aussi de toute une culture. Il s’entoure pour cela de Robyn Orlin. Cela nous rappelle la relation à un certain héritage africain au sein de la danse jazz.

Anne-Marie Porras dans Fils du Vent évoquera le rapport de entre la communauté gitane et la musique.

Pour finir cette liste non exhaustive, certains créateurs s’inspirent même de la technique de certains grands maîtres et font donc le lien entre pédagogie et création. En effet, Carole Bordes a réalisé un travail sur la technique Mattox pour créer son spectacle Matt et Moi. Il s’agit dans cette œuvre, de jouer avec les différents éléments de la méthode, mais aussi de la déstructurer pour mieux en tirer l’essence.

Circulation entre héritage et contemporanéité 

> Le langage du corps

Il est possible pour ces artistes chorégraphiques d’utiliser un vocabulaire dansé, ou du moins une expression corporelle pouvant exprimer les émotions souhaitées. Longtemps oubliée, ou du moins rattachée uniquement à la pédagogie, la terminologie en danse jazz est depuis quelques années perçue comme une source d’inspiration inépuisable. Vivien Visentin et Aurore Faurous, explorent cette possibilité depuis maintenant quelques années.

Hubert Petit-Phar, chorégraphe de la Cie la Mangrove et pédagogue jazz, défend une vision de dépassement du vocabulaire établi. La terminologie apparaît comme un socle possible pour développer  la créativité. À la condition de ne pas s’enfermer et de la relier à la notion de possible transformation et d’évolution. L’enjeu pour le chorégraphe réside dans sa capacité à révéler le potentiel poétique d’un pas de base12. Observons, par exemple, le travail de Fosse qui a fait de la jazz hand, un élément expressif et poétique.

La tradition n’est pas un héritage que l’on reçoit en tant que tel, mais il s’agit d’un point de vue actuel et d’un regard porté sur le passé.

> L’improvisation : un processus originel

L’improvisation dans les danses jazz a une source différente qu’en danse contemporaine. Mais n’est-il pas question de penser l’improvisation au présent, comme un outil au service de la création ? Dans les danses afro-américaines qui constituent, en partie, les racines de la danse jazz, on observe que ces danses ont permis la liberté et le renouvellement : elles étaient centrées avant tout sur des processus et des états de corps en lien avec l’improvisation, véritable lieu de l’expérimentation corporelle. Cela a débouché sur un vocabulaire codifié, mais il y a toujours eu la notion intrinsèque de transformation et de développement.

Patricia Greenwood Karagozian aime traverser le travail d’improvisation en relation avec la musique afin de créer. C’est notamment ce qui a été réalisé dans Light Motif.

 

Marianne Isson poursuit un travail de fond autour de la pratique de l’improvisation.

 

> La relation musicale dans la création

Longtemps critiquée pour son attachement à la musique, les créateurs en danse jazz savent pourtant s’amuser des silences et apprécier leur musique intérieure. C’est le cas pour Anne-Marie Porras qui avoue créer dans un premier temps en écoutant la musique qui l’habite, comme une introspection. Elle ne travaillera qu’ensuite avec un musicien. Patricia Greenwood Karagozian quant à elle, n’a aucune peur d’inclure le silence au sein de sa partition chorégraphique afin de créer une rupture. Cela fait partie pour elle également des solutions créatives.

Aussi, si dans d’autres esthétiques la bande son est seulement un support, en danse jazz le danseur va venir ajouter sa propre proposition sur celles des musiciens, comme dans un réel orchestre. Ainsi, cela rend subtil les processus créatifs. Les moments collectifs et individuels où un des artistes va prendre le « lead » vont se succéder. Ceci est la réelle essence du jazz. C’est d’ailleurs ce que souhaite communiquer Patricia Greenwood Karagozian avec sa nouvelle création The Spirit of Swing13. Ceci pourrait être également une métaphore de notre société : l’individualisme dans une communauté qui ne cesse de chercher le vivre ensemble.

De même, des chorégraphes s’affranchissent des codes et gagnent en liberté dans leurs choix musicaux au sein de leur création. Lhacen Hamed Ben Bella s’appuie notamment sur des textes forts servant de bandes sonores, Alain Gruttadauria aime aller dans des sonorités plus rock.

La formation à la création : un vivier pour l’art chorégraphique jazz de demain 

> De l’éducation nationale…

Des cours de danse moderne jazz du mercredi après-midi en MJC, école privée ou conservatoire aux ateliers de danse au sein du milieu scolaire, beaucoup d’élèves auront traversé cette discipline. Parfois en ayant la liberté de pouvoir créer à leur guise. Les nouveaux programmes des lycées, de l’enseignement commun de l’Éducation physique et sportive (EPS), indiquent qu’il est nécessaire pour les élèves de traverser un processus de création durant leur scolarité. Cette expérience créatrice et esthétique, initiée dès le cycle 1, poursuivie au collège, devient un impératif au lycée. Tout comme dans les textes officiels encadrant l’enseignement artistique, la notion d’atelier de composition apparaît clairement.

> …à la formation professionnelle

Lors d’un entretien réalisé avec Françoise Dupuy en février 2022, dans le cadre de la recherche doctorale menée par Frédérique Seyve sur la transmission de la danse jazz, la chorégraphe et pédagogue déplorait le cloisonnement qu’il y avait entre pédagogie et création. Pour cette grande dame de la danse, tout venait de cette créativité y compris au sein du cours. Aussi, toujours au sein de cette même recherche – même si de nombreux professeurs ayant obtenu leurs diplômes d’État de 2000 à 2020, constatent le manque d’une dimension artistique dans la formation au diplôme d’État – la notion d’atelier émerge de plus en plus. Cette dernière est notamment amenée par les formateurs. Cela devient d’ailleurs un critère dans l’évaluation finale. Cette inclusion de la créativité au sein du cours de la formation au terrain, permettrait à l’élève de s’exprimer davantage mais aussi de valoriser le contenu pédagogique et artistique qu’il acquiert au fil du temps.

Cette mise en place de l’atelier au sein de la pédagogie – et donc de la dimension créative – questionne le cloisonnement qu’il peut y avoir entre les différentes activités de chorégraphe, danseur et professeur de danse. Un professeur de danse jazz n’est-t’il pas un peu des trois de part l’investissement corporel engagé dans ses cours et les différents projets artistiques proposés (spectacles de fin d’année, participation à des évènements collectifs, concours…) ?

Actuellement, le PSPBB14 propose depuis 2007 le DNSPD15 en danse jazz , seule formation publique en Europe pour la danse jazz. Ce cursus permet de créer un vivier d’interprètes avec un bagage jazz, mais aussi des créateurs contemporains (jazz).

> Étiquetage non obligatoire et contemporanéité assumée

Il est fondamental aujourd’hui de parler de la création en danse jazz. Non pas pour valoriser une certaine catégorisation et cloisonner les disciplines, mais simplement pour démontrer que la création existe au sein de cette esthétique. Que cette dernière est dotée comme n’importe quel autre de processus lui permettant de porter des propos avec une réelle portée poétique et artistique assumée.

Jacques Alberca, à l’honneur lors d’un week-end de Mémoires Vives organisé par Codajazz et le Centre National de la Danse de Pantin, affirme lors d’une conférence qu’il était professeur et formateur en danse jazz, mais qu’en tant que chorégraphe il était simplement lui-même avec quelque chose à dire et à porter. En effet, de par les formations pluridisciplinaires, la pratique accrue de la danse jazz (assumée ou non par certains chorégraphes contemporains), pouvons-nous nous interroger sur l’usage de cette esthétique au sein des compagnies dites contemporaines ? Est-ce que la danse jazz ne ferait pas partie de part son vocabulaire, de l’essence de certains processus créatifs contemporains ?

Peut-être que la solution réside dans la recherche d’un juste milieu entre le rejet total de l’appartenance à cette esthétique, devoir catégoriser et réprimer les artistes, et ne pas du tout reconnaître la danse jazz ? Il serait donc temps à la fois d’actualiser la connaissance de cette esthétique, de ses fonctionnements et de lui laisser le bénéfice du doute. Sans oublier de ne plus avoir peur de citer son nom quand elle fait partie d’un processus, et ce peu importe le contexte. L’humilité et la générosité de cette esthétique n’empêchent pas sa reconnaissance créative, surtout quand les processus de création en danse jazz sont utilisés sur les scènes françaises actuelles.

Un article écrit par Fréderique Seyve et Vivien Visentin pour Pop’Sciences – 10 novembre 2023.

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Notes

[1] Définition de « processus » – Larousse

[2] Écrivaine, critique et historienne de la danse, spécialisée en esthétique de la danse et des arts visuels et artiste chorégraphique. Son ouvrage, Poétique de la danse contemporaine est devenu une référence.

[3] Elle a écrit notamment Éléments du langage chorégraphique (Vigot, 1981) et est considérée comme une des principales figures de la danse moderne en France.

[4] Concept où le corps n’est pas une simple identité unique, mais davantage une pluralité de dimensions.

[5] Diplômé de la High School of Performing and Visual Arts de Houston, ce danseur, chorégraphe (créateur en 1983 des Ballets jazz Rick Odums) et professeur (Directeur de l’Institut de Formation Professionnelle Rick Odums jusqu’en 2023) reconnaît deux influences importantes dans sa formation, celles de Patsy Swayze et de Frank Hatchett.

[6] Elle reçoit sa formation en danse classique et jazz sous la tutelle de Matt Mattox.Elle danse pour sa compagnie Jazz Art qu’elle suit à Paris en 1975. Elle danse et/ou chorégraphie pour de nombreuses compagnies, notamment pour Les Ballets Jazz Rick Odums, Reney Deshauteurs et la Compagnie Off Jazz de Gianin Loringett.

[7] Centre Nationale de la Danse à Pantin.

[8] Danseur, chorégraphe, il aime travailler sur la relation avec le public et les danseurs mais aussi sur la croyance que le corps peut communiquer et à quelque chose à dire.

[9] Danseur et chorégraphe contemporain, issu de la nouvelle génération émergente des chorégraphes flamands. Son travail se base sur une physicalité importante. 

[10] Danseuse et chorégraphe en danse contemporaine, connue pour son travail de pédagogue et de chorégraphe avec les enfants et les adolescents au sein du Groupe Grenade. 

[11] A propos de la compagnie Calabash

[12] VISENTIN, V, Vocabulaire et créativité : pour un langage au service de la création, p.49.

[13] Soutenue par la DRAC Ile de France pour l’aide à la création en 2023.

[14] Pôle Supérieur d’enseignement artistique de Paris Boulogne Billancourt.

[15] Diplôme National Supérieur Professionnel de Danseur.

PPour aller plus loin

  • Les autrices sur la composition chorégraphique 

> Poétique de la danse contemporaine – Laurence Louppe

> Outillage chorégraphique Manuel de composition – Karin Waehner

> Éléments du langage chorégraphique– Jacqueline Robinson

  • Travail autour des Sœurs Brontë 

> Aide à la recherche et au patrimoine en danse 2010, Sylvie Duchesne

  •  Dans le domaine de l’éducation nationale

> Revue AEEPS « Enseigner L’EPS 288«  – Septembre 2022.

> Sandrine Beulaigne et Cédric Préhaut, paru sous le titre :  Processus de création artistique ; Mobiliser par CONTRAINTES / Réguler par CONTRASTES

Le processus de co-création artistique

LLe processus de co-création artistique

Créer de l’art à l’université n’est pas un acte anodin. La parole d’enseignants-chercheurs et d’artistes ouvrent quelques pistes de réflexion à ce sujet au travers du documentaire LE PROCESSUS DE CO-CRÉATION ARTISTIQUE réalisé par Vincent Noclin.

Accueillir un artiste à l’université est bien plus que la mise à disposition d’un lieu : il s’agit d’accompagner l’artiste avant, pendant et après sa résidence. Cet accompagnement redistribue les cartes du projet initial, de sa réalisation et in fine de la création artistique. De nombreuses parties prenantes internes et externes à l’institution accueillante interviennent dans la mise en place du projet : les services supports techniques (immobilier & logistique, informatique, audiovisuel & multimédias, édition, sécurité, évènementiel) mais aussi administratifs (juridiques, financier, etc), le service coordinateur (affaires culturelles  &  équipe d’étudiants médiateurs) et pour ce dernier, sa capacité à fédérer toutes ces énergies. Mais si le projet existe grâce au soutien politique et institutionnel, il ne saurait exister sans l’engagement individuel des femmes et des hommes ; ils sont le socle et les leviers indispensables. Ce sont elles et eux qui font le projet.

L’accueil d’un artiste à l’université se pense, s’organise, se réoriente et se co-construit. Ce que les regardeurs, de l’ objet final, matériel ou immatériel, n’a pas obligatoirement conscience et ne voit pas nécessairement. Accueillir l’artiste consiste donc à lui faciliter l’accès à des espaces, mais surtout à créer du lien, à mettre en relation et travailler avec des étudiants, des enseignants, des enseignants-chercheurs, à mobiliser les différentes forces vives de l’université : politique, pédagogique, juridique, technique, administrative… Cet accueil est donc protéiforme, multitâche, spécifique et exigeant.

En résidence à l’université Jean Moulin Lyon 3 durant l’année universitaire 2021-22, dans le cadre du partenariat de l’établissement à la Biennale Hors Normes – 9e édition, Catherine Ursin a investi le campus universitaire de la Manufacture des Tabacs et partagé son univers artistique, ses œuvres et performances aux étudiants, aux personnels et au grand public devenus spect(acteurs) des installations, performances et créations.

Durant un an et demi, Vincent Noclin s’est immergé dans l’univers de Catherine Ursin, afin de retranscrire à travers ce documentaire le processus de co-création artistique qui s’est construit durant cette résidence à l’Université Jean Moulin Lyon 3. De son atelier à Paris à la salle d’exposition de la Manufacture des Tabacs, ce film évoque les questionnements, doutes et engagements de l’artiste qui s’est lancée dans cette aventure mouvementée avec une grande bienveillance et générosité.

Le documentaire est accompagné d’un livret rédigé par le professeur Lawrence GASQUET, conçu et réalisé par Catherine URSIN qui invite à prolonger et élargir la réflexion à travers écrits, croquis, notes et photographies, CATHERINE URSIN, L’EMPRISE DES SENS :

 

« Sans relâche, Catherine Ursin questionne le vivant. Au-delà du bien et du mal, aux prises avec la matière, l’artiste plasticienne interroge ses sensations, ses intuitions et sa raison. Les corps qu’elle façonne sont des corps souffrants, désarticulés, fragmentés, désublimés ; à la fois singuliers et universels, ils semblent s’abîmer dans la douleur, avant qu’elle puisse les réparer, les suturer, et les faire revivre. Catherine Ursin sculpte, peint, pratique l’art vidéo et la performance, et donne à voir ce qu’il y a de plus secret en nous, ce qui nous habite, ce qui nous hante, ce que nous incorporons et ce qui paradoxalement nous incorpore. »

Lawrence GASQUET

Article rédigé par Vincent Noclin

>> Retrouvez le documentaire ici :

Arts (ou Art) de chercher : l’enseignement supérieur face à le recherche-création

AArts (ou Art) de chercher : l’enseignement supérieur face à le recherche-création

Séminaire | Mardi 8 octobre 2019, de 9h30 à 19h

Le site universitaire de Lyon Saint-Étienne se distingue par la présence sur son territoire de nombreuses écoles d’art et d’architecture (ENSATT, CNSMD de Lyon, ESADSE, ENSBA de Lyon, ENSAL, ENSASE) et des universités possédant des parcours de formation aux métiers des arts. Par ailleurs, au sein de l’Université de Lyon, se développent diverses formations hybrides où l’art s’invite pour exalter la créativité des étudiants, interroger les chercheurs sur leur processus de recherche, où l’art porte des questionnements poétiques et perspectifs sur les enjeux du monde contemporain.

En écho à la Biennale d’Art Contemporain de Lyon, les établissements d’enseignement supérieur et de formation du site académique de Lyon Saint-Étienne mettent en débat la création, la recherche et l’art dans les dynamiques de formation actuelles et les ambitions de recherche.

Les objectifs de ce séminaire sont de partager des formations, des parcours, des dispositifs et des programmes de recherche existants. Il s’agira aussi d’inviter à la réflexion sur la transmission, l’expérimentation et la reconnaissance.

Ce séminaire s’adresse aux chercheurs, enseignants, étudiants, aux acteurs créatifs et culturels et aux personnes en charge des actions culturelles d’institutions et associations culturels et artistiques.

Information et inscription

FESTIVAL : Expériences Numériques #21 | #FDS2018

FFESTIVAL : Expériences Numériques #21 | #FDS2018

Cet événement phare de l’Espace Public Numérique vous proposera de découvrir la pratique du numérique et ses nombreuses facettes à travers différents outils numériques, en privilégiant les logiciels libres.

AAnimations proposées

  • Exploration collective de nos mondes et cartographie interactive
    De 9h30 à 12h30

Altercarto vous propose de mettre en pratique, sous forme d’enquête collective, les usages de la cartographie interactive (uMap, SuiteCairo) à des fins de mobilisation et de croisement de différents types de données, qu’elles soient de nature statistique, expérientielle ou documentaire.

Intervenant : Jordan Parisse

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Install Party
    De 10h à 18h

Profitez du savoir-faire de l’ALDIL et de ce temps de rencontre pour tester des logiciels libres (bureautique, internet, infographie) et l’environnement Linux. Envie d’aller plus loin ? N’hésitez pas à apporter votre ordinateur personnel !

Intervenant : Membre de l’ALDIL

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Comment évaluer la qualité d’un article Wikipédia ?
    De 14h à 15h

Classé parmi les 10 sites les plus fréquentés au monde, Wikipédia constitue un vecteur incroyable de connaissances, sciences comprises. C’est une encyclopédie qui permet à des milliers de personnes chaque jour de trouver ou vérifier une information. Comment ce projet arrive à la fois à permettre à toutes et à tous d’écrire des articles, quel que soit l’âge, le genre ou le niveau d’expertise tout en garantissant une qualité ?

Assistez à une conférence très intéressante sur ce sujet ! 

Intervenant :  Olivier Kawak

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Dessinez vos personnages avec Krita
    De 14h à 15h

Envie d’apprendre à dessiner, mais vous n’arrivez à rien sur du papier ? Vous êtes plutôt un adepte de la souris ? Venez découvrir le logiciel Krita ! Celui-ci vous permettra d’utiliser de la peinture, des feutres, des pastels,… tout ça sur votre écran !

Intervenante : Coralie Ballerau

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Devenez un mini-gone
    De 14h à 15h

Envie d’apprendre les rudiments d’un logiciel de retouche et de création d’images numériques ? Venez découvrir Gimp !

Intervenante : Chantal Mazallon

Public visé : 8 ans + | Entrée libre

 

  • Atelier audio avec Audacity
    De 14h à 15h

Venez découvrir l’éditeur audio Audacity. Il permet d’effectuer de très nombreuses opérations de traitement sur vos fichiers audio et enregistrements.

Intervenant : Alain Imbaud

Public visé : 15 ans + | Entrée libre

 

  • Drawbot
    De 14h à 16h

Bonjour Monde, collectif d’art numérique, fondé par deux designers, vous propose de dessiner vos stickers ou cartes postales grâce à leur table traçante, spécialement dépoussiérée pour vous ! Ce sera pour vous l’occasion de découvrir le principe des tracés vectoriels ainsi que quelques notions de programmation pour les plus curieux.

Intervenant : Arman Mohtadji

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Atelier Elec’Art
    De 14h30 à 16h30

Aujourd’hui notre société génère des montagnes de déchets électroniques. Alors quand il n’est pas possible de les réparer, pourquoi ne pas essayer de les détourner !? Cet atelier pour petits et grands, vous propose de récupérer différents objets défectueux : cartes électroniques, petits équipements électriques et électroniques, composants isolés, carters… afin d’assembler une création unique et originale ! Votre rapport au déchet aura définitivement évolué !

Intervenant : Françoise Sorlin

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Création d’hologramme en lightpainting
    De 14h30 à 16h30

Venez découvrir le lightpainting, un art à part entière qui vise à « déplacer la lumière afin d’exprimer et d’explorer l’intérieur et l’invisible ». Jouez avec la lumière et observez votre création grâce à un hologramme.

Intervenants : Audrey Clément et Clément Marmet

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Ça cartonne pour les cartoons !
    De 14h à 18h

Découvrez comment créer de petits films d’animation à partir de la technique du papier découpé transposée au… carton !

Intervenant : François Bardier

Public visé : 7 ans + | Entrée libre

 

  • Google et votre vie, où en est-on ?
    De 15h à 16h

Nous l’utilisons pour gérer notre agenda, pour une recherche internet, pour envoyer un courriel, pour regarder une vidéo… Google est devenu omniprésent dans notre quotidien. Quelle est aujourd’hui sa place dans notre vie privée ? Profitez de cette conférence pour en apprendre plus sur le sujet.

Intervenant : Nicolas Dubois

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • PeerTube : le remplaçant de YouTube
    De 15h à 16h

Si aujourd’hui tout le monde connaît les grosses plateformes de vidéos en ligne, telles que YouTube, Dailymotion, Vimeo… PeerTube est encore méconnu. Pourtant il pourrait révolutionner le marché du streaming. Loin du modèle des géants et de leurs dérives (publicités, algorithme de recommandation, censure…), PeerTube innove et dispose de très nombreuses qualités et avantages sur ses concurrents. Venez découvrir cette plateforme avec les membres de l’Association Lyonnaise pour le Développement de l’Informatique Libre.

Intervenant : Quentin Lavorel

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Imprimante 3D et démonstrations de gravure laser sur bois
    De 15h à 18h

En compagnie du Laboratoire Ouvert Villeurbannais, venez libérer votre imagination et créativité à travers l’impression 3D et la gravure sur bois. Vous pourrez repartir avec vos propres objets.

Intervenant : Jean François Mourgues

Public visé : 16 ans + | Entrée libre

 

  • CREE TA BANDE-DESSINEE !
    De 15h à 16h

Grâce au logiciel libre Cartoon Story Maker, crée ta BD en quelques clics, et imagines les histoires de tes héros et héroïnes favoris, sans avoir besoin de dessiner !

Intervenante : Laura Klein

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Onde radio, Linky et internet des objets : points sur des légendes urbaines
    De 16h à 17h

De nos jours, nous sommes de plus en plus entourés par des objets dits intelligents. L’« expérience utilisateur » permet alors d’identifier la façon dont un objet connecté, une application ou encore un site web, est perçue et ressentie par ses utilisateurs en fonction de ses qualités ergonomiques, de navigation, et de contenu. Quel est l’impact de ces objets sur notre santé, notre vie privée ?

Intervenant : Jérôme Leignadier-Paradon

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Concepts de base sur la contribution à Wikipédia
    De 16h à 17h 

Durant cet atelier, découvrez les concepts de base de la contribution sur Wikipédia, puis commencer à contribuer vous-même !

Intervenant : Olivier Kawak

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • World of Padman : que le meilleur gagne !
    De 16h30 à 18h

Avec ton pistolet de peinture affronte tes adversaires et monte sur les plateformes et évite de perdre des points de vie.

Intervenante : Anaïs Vidal

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Pourras-tu t’échapper ?
    De 16h30 à 18h

Participez à un escape game, tentez de trouver la solution et essayez de vous échapper.

Intervenante : Laura Klein

Public visé : 11 ans + | Entrée libre

 

  • Construire Internet
    De 17h à 18h

En 2018, internet est-il accessible pour tous ? S’agit-il d’un réseau neutre et ouvert, respectueux de ses utilisateurs et de leur vie privée ? Venez rencontrer l’association Illyse, fournisseur d’accès à Internet sur la région lyonnaise et stéphanoise, pour en savoir plus sur cet outil (presque ?) universel.

Intervenant : Sébastien Dufromentel

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

  • Top 10 des meilleures applications libres
    De 17h à 18h30

Venez libérer votre Android avec notre florilège d’applications : celles-ci sont toutes libres et respectueuses de vos données, et disponibles au sein de F-Droid, l’alternative au Google Play Store.

Intervenant : Paul Pedretti

Public visé : 18 ans + | Entrée libre

 

Espace public Numérique des Rancy

 

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Lancement de la 2e édition du programme MACSUP | #FDS2018

LLancement de la 2e édition du programme MACSUP | #FDS2018

A l’occasion de la 2e édition du programme art et sciences macSUP, la conférence scientifique de l’enseignant-chercheur Olivier Raymond est à découvrir au Musée d’Art Contemporain. Il animera ensuite une discussion avec l’artiste Hicham Berrada, qui intègre des connaissances scientifiques à sa création.

En complément, une performance de cet artiste est proposée dans une salle du musée.

MacSUP est un projet coopératif qui réunit des étudiants, des artistes, des enseignants-chercheurs et d’autres acteurs de divers établissements, filières, disciplines, pour mêler processus de recherche et de création dans un parcours universitaire d’un semestre.

Intervenants : Olivier Reymond, maître de conférences à l’université Claude Bernard Lyon 1, membre du laboratoire Reproduction et Développement des Plantes de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ; Hicham Berrada, artiste franco-marocain né en 1986, intègre les connaissances scientifiques à ses oeuvres, qui mettent en scène des formes évolutives ou de grandes installations,comme l’ensemble  » mesk ellil » présent dans la collection du macLyon

Public visé : 16 ans + | Entrée libre en salle de conférence

 

 musée d’art contemporain

 

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