Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Salle de diffusion des savoirs de l’Observatoire de Lyon

SSalle de diffusion des savoirs de l’Observatoire de Lyon

 L’Observatoire de Lyon s’est doté d’une nouvelle salle d’atelier à destination notamment du public scolaire. Le service de diffusion des savoirs de l’Observatoire y propose des ateliers en astronomie et en géologie. 

Le service valorise les thématiques de recherche dans les disciplines du Centre de recherche astrophysique de Lyon – CRAL – et du Laboratoire de géologie de Lyon.

>> Les thématiques :

  • Terre
  • Planètes
  • Environnement

 

>> Pour plus d’informations pour chaque niveau rendez vous sur :

observatoire de Lyon : Primaire

Observatoire de Lyon : Collège

observatoire de Lyon : Lycée

Le rendez-vous bien-être animal | Fiche pédagogique- Focus sur les boiteries en élevage bovins

LLe rendez-vous bien-être animal | Fiche pédagogique- Focus sur les boiteries en élevage bovins

Chaque semaine, la Chaire bien-être animal vous propose sur son site internet une nouvelle ressource en lien avec le bien-être animal ! Ce rendez-vous est relayé tous les mardi sur Facebook, Linkedin et Instagram avec le hashtag #LeRdvBEA. Suivez-nous !

LLe RDVBEA de la semaine

Dans les élevages de bovins, des boiteries peuvent survenir, ce qui est susceptible d’impacter le bien-être des animaux. On vous en dit plus sur ce phénomène avec cette nouvelle fiche pédagogique issue de notre MOOC bien-être des bovins laitiers, gratuits et ouverts à tous (lien pour s’inscrire au MOOC disponible dans l’article) :

LLes précédents RDVBEA

  • Video – Le bien-être animal en ville ici
  • Article – Qu’est-ce que le Better Chicken Commitment ? (BCC) ici
  • Infographie – Comment concilier bien-être animal et agroécologie ? ici
  • Article – Les Européens et Français souhaitent plus de bien-être animal ! ici
  • Podcast – Peut-on réconcilier sensibilité animale et expérimentation ? ici

 

Pour consulter tous les #RDVBEA

 

 

Ricochets, les podcasts de La Rotonde

RRicochets, les podcasts de La Rotonde

En 2023, La Rotonde (centre de culture scientifique) monte le son et lance Ricochets, des podcasts aux formats divers pour faire rebondir les sciences !

Pour faire rebondir les sciences et permettre aux cercles qu’elles forment pour élargir nos connaissances, La Rotonde a lancé Ricochets. Des podcasts qui au fil de l’eau inviteront les auditeurs à comprendre, questionner et débattre de sujets qui nous concernent toutes et tous dans leurs liens et leurs impacts entre les sciences et la société.

Émissions disponibles sur toutes les plateformes de podcast (Spotify, Apple Podcast, Amazon Music, Google Podcasts, etc.).

Émission #1 – Enjeux environnementaux et urgence climatique

La première émission se déroulait en public avec comme thème : Enjeux environnementaux et urgence climatique. Quelles priorités pour la recherche ? Quels sont les rôles des chercheurs ? Quelle formation pour les futurs ingénieurs ? Des questions venues engager les échanges entre les trois invités présents, des chercheurs de l’École :

  • Natacha Gondran, enseignante- chercheure en évaluation environnementale au Département Génie de l’Environnement et des Organisations de l’Institut Henri Fayol et déléguée au développement durable de Mines Saint-Étienne
  • Jean-Michel Herri, professeur et directeur du Centre SPIN (Science des Processus Industriels et Naturels) de Mines Saint-Étienne
  • Krzysztof Wolski, directeur adjoint de Mines Saint-Étienne, en charge des formations.

Le tout, agrémenté par des chroniques, préparées et présentées par l’équipe de La Rotonde.

RICOCHETs L’ÉMISSION #1

 

Émission #2 –  Intelligence (s)

« Pour vous, c’est quoi l’intelligence ? » Quand on pose cette question, les humains, forcément, parlent d’eux. Mais l’intelligence est-elle partagée par d’autres domaines du vivant, de la cellule à l’animal en passant par le végétal ? Et quand l’intelligence devient artificielle, sur quoi se base-t-elle ? Et menace-t-elle celle, toute humaine, qui l’a construite ?

Intervenants :

  • Florence Levréro, éthologue spécialisée en primatologie et bio-acoustique du laboratoire ENES de l’Université Jean Monnet,
  • Olivier Boissier, directeur de l’Institut Fayol de l’École des Mines, chercheur en informatique et chercheur au LIMOS UMR CNRS 6158)
  • Jacques Roux , sociologue et commissaire de l’expo « Génial ! ».

Des échanges ponctués de « micro-expo » et de chroniques préparées et présentées par l’équipe de La Rotonde.

Ricochets l’émission #2

 

Émission #3 – Les futurs de la santé

Entre dispositifs technologiques médicaux et réorganisation des soins primaires, quels défis d’aujourd’hui dessinent le futur de la santé ? Comment la médecine négocie-t-elle ce grand écart entre d’un côté une numérisation et une technologie médicales de plus en plus pointues dont elle dispose et de l’autre, des territoires ou des conditions qui éloignent certains patients du soin ? Quelles réponses et quel accompagnement un centre de recherche en ingénierie de la santé peut-il apporter ? Et face aux enjeux liés aux bouleversements climatiques, comment le corps, placé dans des situations extrêmes, réagit-il ?

Invité·es :

 Ricochets L’émission #3

 

Pour en savoir plus :

La rotonde – Mines Saint-Étienne

Comment les microbes structurent notre monde ? | Cycle « Avant d’aller sur Mars ! »

CComment les microbes structurent notre monde ? | Cycle « Avant d’aller sur Mars ! »

Les microbes influencent notre monde jusque dans nos cellules. Leur étude offre des clés pour une meilleure gestion de notre environnement. Intrigués ? Cette conférence promet d’être une plongée captivante dans le monde des microbes, comment ces derniers établissent des relations à bénéfices mutuels avec les gros organismes.

Pourquoi Les plantes et tous les êtres vivants comme nous ne peuvent vivre sans microbes, qu’ils contiennent jusque dans leurs cellules ? Comprendre cette présence dégage des leviers pour la santé, et une meilleure gestion de l’environnement.

Intervenant : Marc-André Selosse, microbiologiste et écologue – Responsable de l’équipe Interaction et Évolution Végétale et Fongique, et professeur – Muséum d’Histoire Naturelle.

Pour en savoir plus :

Avant d’aller sur Mars !

>> Pour suivre la conférence sur YouTube : cliquez ici

>> Suivre l’actualité de « Avant d’aller sur Mars !  » sur Instagram : cliquez ici

VVoir ou revoir Les précédentes conférences :

Cycle « AVANT D’ALLER SUR MARS ! »

Eau, maintenant ou jamais | Pop’Sciences Mag#12

EEau, maintenant ou jamais | Pop’Sciences Mag#12

©ViséeA

Le Pop’Sciences Mag#12 « Eau, maintenant ou jamais » vient de paraître !

Dans ce 12e numéro, venez découvrir cette ressource aux enjeux cruciaux. Avec les regards croisés d’hydrologues, géographes, chimistes et ingénieurs, interrogeons-nous sur notre capacité à agir sur les enjeux et sur la maîtrise des usages de l’eau et de leurs impacts sur notre environnement. Retrouvez des articles, des infographies ainsi que des enquêtes qui éclaireront cette problématique.

Édito

« Alors que le changement climatique bouleverse déjà nos quotidiens, les alertes sur les disponibilités des ressources en eau et les restrictions sur son utilisation ne sont plus l’exception mais, année après année, deviennent de plus en plus la règle.

Les contraintes exercées par l’humanité sur son environnement font l’objet de nombreuses recherches, et l’eau n’échappe ni à la contrainte, ni aux études. En effet, à la fois par nos usages, mais aussi par le nombre d’usagers, l’eau devient une ressource de plus en plus rare, voire stratégique, au regard des besoins sanitaires, économiques et sociaux, et de la préservation des milieux naturels qui en dépendent.

Les dirigeants autant que les citoyens font face à un nombre croissant de choix critiques concernant les ressources, et en particulier l’eau. La recherche scientifique et sa diffusion doivent donc pleinement jouer leur rôle et éclairer les décisions individuelles et collectives concernant la gestion d’une ressource aussi précieuse que vitale.

Les secteurs impactés par la variabilité de la ressource en eau sont nombreux et, pour beaucoup, essentiels : énergétique, industriel, agricole, sanitaire, … Mais ce sont surtout sur les écosystèmes naturels, dont l’humanité dépend, que les contraintes s’exercent le plus fortement. Une approche interdisciplinaire de la question est donc nécessaire pour comprendre les différents enjeux liés à la maîtrise et aux usages de l’eau, et leurs impacts sur notre environnement. C’est ce à quoi s’attache de nouveau Pop’Sciences Mag :
bonne lecture ! »

Frank Debouck
Président de la ComUE Université de Lyon

 

Avec la participation des instituts et établissements suivants : Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), École universitaire de recherche sur les sciences de l’eau et des hydrosystèmes H2O’Lyon, Groupe de recherche, animation technique et information sur l’eau (Graie), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Institut national des sciences appliquées (INSA) Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Université d’Angers, Université de Montpellier, Université Jean Moulin Lyon 3, Université Lumière Lyon 2, Université Grenoble-Alpes.

>> Pour découvrir les articles du magazine :

Pop’Sciences Mag#12

>> Pour télécharger la version en pdf :

Ice Memory | Spectacle de danse

IIce Memory | Spectacle de danse

Force énigmatique de la nature, la glace, somptueuse et mystérieuse, garde en son fond les mémoires de la vie. Dans son silence et sa beauté, elle se métamorphose en cristaux de formes diverses et variées, invitant à la poésie et à la créativité. Élément essentiel à la vie des hommes, elle est pourtant menacée et au fil du temps disparait. Le spectacle est un éloge et un hommage à la glace.
Dans un duo de danse hip hop, les interprètes nous emmènent par leurs mouvements fluides et tantôt saccadés à redécouvrir cette matière vitale et essentielle à l’équilibre planétaire. Par la lenteur, ils nous donnent le temps de rêver et de se questionner sur l’importance de préserver ce diamant blanc.

La représentation sera suivie d’une conférence d’Emmanuel Salim, Maître de conférence à l’ISTHIA – Université de Toulouse, sur les impacts du changement climatique sur la haute montagne et sur le tourisme autour des grands glaciers alpins, et co-Président du Collectif Perce-Neige et éditeur associé à la Revue de Géographie Alpine.

Distribution

Compagnie Anothaï
Chorégraphie : Thô Anothaï
Interprètes : Julie Anothaï et Ludovic Piscioneri
Glaciologue : Hugo Mansoux
Musicien plateau : Adrien Kanter et Christian Kleiner
Régisseuse lumière : Catherine Chavériat
Costumière – Loon Couture : Aurélie Poletti

Les cornucopiens sont parmi nous ! Mais qui sont-ils ?

LLes cornucopiens sont parmi nous ! Mais qui sont-ils ?

Dans les colonnes des journaux, à la tête de nombreuses entreprises, parmi les instances gouvernementales, au sein de nombreux syndicats, sur les plateaux de télévision : les cornucopiens sont là, parmi nous. Partout.

Mais si vous l’ignorez, ce n’est pas à cause d’un quelconque complot de leur part. D’ailleurs, la plupart des cornucopiens ignorent qu’ils le sont et, qui sait, peut-être l’êtes-vous vous-même sans le savoir ! Car ce terme, qui ne date pourtant pas d’hier, est très peu utilisé dans le monde francophone. De quoi s’agit-il ?

Tirant son étymologie du mythe de la corne d’abondance (cornucopia en latin), le cornucopianisme se construit autour de cette idée centrale, merveilleusement résumée par l’économiste Julian Simon (1932-1998), l’un des principaux auteurs cornucopiens, pour qui toutes les limites naturelles peuvent être repoussées en mobilisant une ressource ultime et inépuisable : le génie humain. Le cornucopianisme désigne ainsi un courant de pensée, omniprésent à droite et à gauche de l’échiquier politique, qui considère la technologie comme la solution ultime aux problèmes environnementaux.

Statue du Dieu grec Zeus avec une corne d’abondance, d’où sort en profusion des fruits et des vivres

Statue du Dieu grec Zeus avec une corne d’abondance, d’où sort en profusion des fruits et des vivres. / ©Shutterstock

Que ce soit Elon Musk, qui envisage de coloniser Mars pour quitter une planète devenue invivable, en passant par le prince saoudien Mohammed Ben Salmane, pour qui les technologies de stockage du CO2 permettront à sa monarchie pétrolière d’atteindre la neutralité carbone, jusqu’à Emmanuel Macron investissant des milliards dans la pour l’instant très chimérique aviation décarbonée, les exemples de propos cornucopiens ne manquent pas dans l’actualité. Mais où trouvent-ils leurs racines ?

Un courant de pensée qui prospère chez les économistes

On prête généralement à l’économiste américain Kenneth Boulding (1910-1993) cette citation célèbre :

« Pour croire qu’une croissance matérielle infinie est possible sur une planète finie, il faut être fou ou économiste. »

De fait, si les cornucopiens ne sont pas forcément fous, la genèse de leur pensée doit beaucoup aux théoriciens de l’économie moderne.

Lorsque, dans un célèbre essai de 1798, l’économiste et homme d’église Thomas Malthus émet l’idée que les ressources naturelles constituent un facteur limitant de l’expansion, la réaction de ses confrères économistes est immédiate. Pour eux, ce ne sont pas les ressources qui sont limitées, mais notre capacité à les exploiter. Friedrich Engels, futur théoricien du communisme, écrit par exemple :

« La productivité du sol peut être indéfiniment accrue par la mobilisation du capital, du travail et de la science. »

Car après tout, se demande Engels, « qu’est-ce qui est impossible à la science ? »

Cette manière de penser, déjà largement présente chez certains philosophes des Lumières comme René Descartes ou Francis Bacon, va être développée et affinée par les économistes tout au long du 19ème et du 20ème siècle. Ceux-ci se persuadent en effet rapidement que les deux principaux facteurs de production, à savoir le capital et le travail, sont substituables.

Grâce au progrès technique, il est par exemple possible de remplacer le travail humain par du capital technique, c’est-à-dire par des machines. Dans l’esprit des économistes, qui ont peu à peu réduit la nature à une sous-catégorie du capital, le même raisonnement peut s’appliquer au capital naturel : il « suffit » de le substituer par du capital artificiel.

Illustration de la révolution industrielle anglaise réalisée par Samuel Griffiths en 1873.

Illustration de la révolution industrielle anglaise réalisée par Samuel Griffiths en 1873. Cette période est considéré à la fois comme celle de l’expansion des idées cornucopianistes, mais aussi, pour certains, comme les débuts de l’Anthropocène. / Samuel Griffiths/Wikipedia, CC BY

La magie de la substitution : ou comment la croissance pourrait devenir éternelle

Cette idée apparaît d’autant plus séduisante aux yeux des économistes qu’elle permet, sur le papier, de rendre la croissance éternelle. Après tout, si une partie du capital artificiel remplace le capital naturel dégradé, alors le stock de capital « total » peut indéfiniment s’accroître. C’est mathématique. Mais dans la vraie vie, comment opérer une telle substitution ?

Comme le pressentait Engels, il faut introduire dans les équations économiques un facteur supplémentaire : la technologie. Deux types de leviers sont principalement envisagés pour repousser les limites naturelles.

Le premier consiste à intensifier l’exploitation des ressources afin d’accroître leur disponibilité. C’est typiquement ce qui est advenu dans les années 2000 avec l’émergence de la fracturation hydraulique, dont l’usage a permis d’accéder à des énergies fossiles (les gaz et pétroles de schiste) jusque-là inexploitables. Grâce à la technologie, la quantité de ressources accessibles a donc augmenté. Qu’il s’agisse des énergies fossiles, des ressources minérales ou encore de la biomasse, les exemples d’intensification de ce type sont légion depuis les débuts de la révolution industrielle.

Le second levier consiste à remplacer une ressource par une autre. Pour reprendre l’exemple des énergies fossiles, chacun comprend que, quel que soit le degré d’intensification de leur exploitation, celles-ci finiront par s’épuiser. La substitution consiste dès lors à prendre le relais en remplaçant les énergies fossiles par une autre forme d’énergie qui, entre temps, aura été rendue plus facilement accessible grâce, là encore, au progrès technique. Les économistes dominants des années 1970 comptaient par exemple beaucoup sur des technologies de rupture comme la fission nucléaire pour remplacer les énergies fossiles.

De la théorie à la pratique : quelques failles du raisonnement cornucopien

Les cornucopiens ont-ils raison ?

D’un côté, il faut leur reconnaître certaines réussites. L’épuisement des ressources naturelles tant redouté dès le début du 19ème siècle n’est pas advenu au cours des deux cents ans qui ont suivi. Comme ils le prédisaient, une partie de la rente issue de l’exploitation des ressources naturelles a été investie dans la recherche et le développement, permettant d’accroître considérablement notre capacité à exploiter la nature.

En revanche, si le levier de l’intensification a formidablement fonctionné, celui du « remplacement » a jusqu’à présent échoué. Comme le remarquent certains historiens de l’environnement, loin de se substituer, les ressources nouvellement exploitées se sont en réalité toujours additionnées aux précédentes. Et rien ne prouve qu’une telle substitution puisse un jour advenir, en particulier concernant les énergies fossiles. Le nucléaire, que les économistes des années 1970 imaginaient pouvoir se substituer aux fossiles dans la première moitié du 21ème siècle, ne représente que 4 % de l’énergie primaire consommée dans le monde, et sa part baisse depuis une trentaine d’années.

Enfin, le raisonnement cornucopien bute aujourd’hui sur une conséquence paradoxale de sa propre réussite. En intensifiant la production des ressources naturelles, la civilisation industrielle a généré des flux de matière et d’énergie qui se sont souvent avérés très supérieurs à ce que les écosystèmes pouvaient assimiler. Le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’acidification des océans, l’omniprésence des polluants toxiques dans notre environnement, le bouleversement des cycles biogéochimiques sont autant de conséquences directes de l’intensification de l’exploitation de la nature.

Or, pour faire face au défi sans précédent posé par ces nouvelles limites planétaires, les cornucopiens continuent de mobiliser les mêmes recettes fondées sur la course en avant technologique. La substitution consisterait cette fois-ci à réparer ou remplacer des services écologiques que la nature ne parvient plus à maintenir. Qu’il s’agisse de remplacer les insectes polinisateurs par des robots, d’opacifier l’atmosphère pour contrebalancer le réchauffement climatique ou encore de capter le carbone atmosphérique afin de le réinjecter dans la lithosphère, les cornucopiens ne manquent pas d’idées. Même si, jusqu’à présent, elles restent très hypothétiques.

Graphique montrant que sur 9 variables du système Terre monitorées, au moinssur les 9 variables du système Terre, 5 font aujourd’hui l’objet d’un dépassement de frontière planétaire.

Sur 9 variables du système Terre monitorées, au moins 5 font aujourd’hui l’objet d’un dépassement de frontière planétaire. / Stockholm Resilience Centre, CC BY

Une nouvelle forme de « conservatisme technologique » ?

A l’heure de l’urgence écologique et climatique, la pensée cornucopienne est-elle encore pertinente ? On peut en douter. Mais alors, pourquoi est-elle si présente parmi les décideurs politiques et économiques ?

Peut-être tout simplement parce que la pensée cornucopienne a ce mérite immense : en prétendant prolonger la domination de l’humain sur la nature grâce à la technologie, elle permet à ses défenseurs de ne pas débattre des conditions sociales, culturelles, économiques et politiques qui permettraient de nous réconcilier avec les limites planétaires. Cet optimisme technologique est d’ailleurs l’une des douze excuses listées par l’Université de Cambridge pour repousser à plus tard l’action face au dérèglement climatique. Pour paraphraser et détourner un slogan écologiste, il semble bien que le plus important pour les cornucopiens soit en effet là : « ne pas changer le système, quitte à changer le climat ».The Conversation

Auteurs : Aurélien Boutaud, Chercheur associé à l’UMR 5600 EVS, Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Natacha Gondran, Professeur en évaluation environnementale, UMR 5600 Environnement Ville Société, Mines Saint-Etienne – Institut Mines-Télécom – 15 mai 2023

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original

Vivre avec le danger : une soirée de littérature, philosophie et musique

VVivre avec le danger : une soirée de littérature, philosophie et musique

Littérature, philosophie, musique et sciences sont conviées au bal de tous les dangers.

Différentes épidémies ponctuent les crises climatiques, économiques et sociales. Dans l’époque anxiogène que nous traversons, le « risque » nous fait face à chaque instant. Mais de quel risque s’agit-il ? Quels sont les dangers omniprésents qui rôdent autour de nos consciences ?
Cette soirée invite plusieurs disciplines à converger autour de nos cohabitations avec le danger. Dans le cadre de « A l’Ecole de l’Anthropocène » organisée par l’Ecole urbaine de Lyon en janvier 2023. 
Avec la participation de :

Laurent DE SUTTER
, philosophe
Brigitte GIRAUD, auteure
Hélène COLLONGUES, auteure et ethnologue
Laurence LOUTRE-BARBIER, éditrice et responsable de pompes funèbres
Géraldine KOSIAK, artiste
Bernard ALLAOUCHICHE, professeur de médecine
Stéphane FRIOUX, historien et adjoint au maire de Villeurbanne
Omaid SHARIFI, conservateur, artiviste, président de ArtLordsAccompagnement musical de François MARDIROSSIAN, pianiste
Animé par Michel LUSSAULT, géographe et directeur de l’École urbaine de Lyon

Regarder la vidéo :

Photo : Mélania Avanzato.

Préserver la nuit : un enjeu de sciences pour nous tous | #4 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

PPréserver la nuit : un enjeu de sciences pour nous tous | #4 Dossier Pop’Sciences « Quand la lumière éclaire le vivant »

Article #4 – Dossier Pop’Sciences Quand la lumière éclaire le vivant

Responsable d’effets en cascade sur la biodiversité et de dégradation de la qualité du ciel, la pollution lumineuse s’est accentuée au cours de la dernière décennie. Des solutions technologiques existent pour en diminuer les impacts en ville. À nous toutefois de redécouvrir comment la nuit est belle !

Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifique, rédigé
pour Pop’Sciences – 29 juin 2023

Lorsqu’elle brille la nuit, la lumière perturbe l’activité des êtres nocturnes et le rythme de leur horloge biologique. S’ajoutant aux nombreuses études sur le sujet, des chercheurs universitaires de Bruxelles ont enfoncé le clou récemment. Ils viennent de montrer que cette lumière, même faible, empêche les papillons de nuit d’entrer en diapause, un état dormant génétiquement programmé qui permet aux insectes de survivre à l’hiver. Cette lumière nuit donc à leurs chances de survie. Pour la communauté scientifique, la pollution lumineuse pourrait contribuer de façon significative au déclin  continu des lépidoptères observé à grande échelle. « Du point de vue de l’écologue, la pollution lumineuse est définie comme l’excès d’éclairage artificiel nocturne, un facteur anthropique qui impacte la faune et la flore, explique Hélène Foglar, du bureau d’étude Athena-Lum. Cet éclairage agit sur les organismes vivants dans toutes les directions, mais différemment selon les longueurs d’onde. Même s’il y a consensus pour dire que le bleu, indicateur de la lumière du jour, perturbe toutes les espèces ».

L’éclairage nocturne, une menace pour la pollinisation

L’éclairage de nuit a des effets délétères sur les papillons et, plus largement, sur les insectes pollinisateurs. En modifiant la dynamique de leurs populations, comme l’ont montré des biologistes britanniques lors d’une étude réalisée en situation réelle en 2021. Observant quelques 500 parcelles situées à la campagne, les chercheurs ont ainsi comptabilisé moitié moins de chenilles de lépidoptères nocturnes dans les buissons de rues éclairées par des lampadaires que dans ceux laissés dans l’obscurité.
Le comportement des insectes s’en trouve aussi altéré. Lors de travaux publiés la même année, des scientifiques se sont intéressés à des papillons et des coléoptères nocturnes évoluant dans les Préalpes suisses. Ils ont constaté que les plantes des prairies illuminées connaissaient une baisse de 62% de visites des pollinisateurs par rapport aux sites expérimentaux vierges de pollution lumineuse. Avec une incidence observée sur la production en fruits desdites plantes, une baisse de l’ordre de 10%.

©Samuel-Challeat-Observatoire environnement nocturne-CNRS

 

Pour les chercheurs, il est question de réactions en chaîne sur le cycle végétal selon le raisonnement suivant : la pollution lumineuse réduit le succès reproducteur des plantes sur lesquelles les insectes viennent se nourrir nuitamment, entraînant par ricochet moins de ressources alimentaires pour leurs congénères diurnes, impliqués eux aussi dans la reproduction d’autres espèces végétales. Est-ce que nos cultures vivrières, dépendant pour les trois quarts de la pollinisation, pourrait être menacées par la pollution lumineuse ? La question est soulevée.

Les dômes de lumière urbains voilent les étoiles

« L’extension des villes est telle qu’aujourd’hui, il faut aller en Antarctique pour espérer trouver un ciel astronomiquement sombre ! » s’exclame Isabelle Vauglin, astrophysicienne au Centre de recherche en astrophysique de Lyon – CRAL. Grâce à leurs télescopes, les astronomes étudient les objets de l’univers en observant la lumière que les corps célestes émettent ou renvoient. Les sites d’observation sont choisis en fonction de caractéristiques physiques associées à leur atmosphère et surtout d’un paramètre : la qualité lumineuse de leur fond de ciel. « On évalue la luminosité d’un astre en magnitude, soit son intensité lumineuse par unité de surface », explique Isabelle Vauglin. Or, les halos lumineux qui se forment autour des grands centres urbains à cause de l’éclairage nocturne masquent les plus petits points brillants : on estime avoir perdu près d’une magnitude de sensibilité depuis qu’on fait ces mesures, c’est considérable ».

©Samuel-Challeat-Observatoire environnement nocturne-CNRS

 

Pour la scientifique, le fond de ciel de nombreux sites s’est nettement dégradé comme à l’observatoire du Pic du Midi, impacté par Lourdes, Bagnères de Bigorre et Toulouse. Mais le problème touche aussi des sites plus isolés qu’on croyait jusque-là épargnés. Parmi eux, le désert chilien d’Atacama abritant les quatre observateurs du Very Large Telescope de l’ESO1, ou encore le Mauna Kea, un volcan endormi portant une douzaine de télescopes à son sommet et situé à 4200 mètres d’altitude à Hawaï. « Pour les gens, l’île rime avec cocotiers, plages et hôtels de luxe. Mais, pour un astronome, de nuit, c’est plutôt guirlande de Noël et brouillard lumineux… », déplore Isabelle Vauglin. À cause de la pollution lumineuse, les étoiles disparaissent progressivement des écrans radars des scientifiques : cette invisibilisation se fait au rythme de 2% par an d’après des mesures satellitaires. Un chiffrage de 2023, basé sur des données issues d’un programme de sciences participatives, suggère un phénomène bien plus rapide et évalue l’augmentation de l’invisibilisation des étoiles à 10% an.

C’est en déambulant sous les lampadaires que des solutions pour moins de leds émergent

Responsable d’effets en cascade sur la biodiversité et de dégradation de la qualité du ciel, la pollution lumineuse s’est accentuée au cours de la dernière décennie. Entre 1992 et 2017, les émissions dans le visible auraient augmenté de 270 % à l’échelle mondiale, voire 400% dans certaines zones, d’après les résultats d’une équipe de chercheurs anglo-espagnols publiés en 2021. En cause, l’évolution des éclairages et le recours massif aux leds. Devant ce constat inquiétant, écologues et astronomes multiplient les efforts, à travers leurs conférences et publications, pour montrer combien la nuit est précieux à préserver. Certains défendent même cette idée en encourageant l’émergence d’une nouvelle discipline : la noctilogie [Encart].

Des solutions pour un éclairage plus respectueux de l’environnement émergent. « Les leds ambres2 sont celles qui préservent le mieux le vivant, car leur spectre est exempt de bleu », argumente Hélène Foglar. La biologiste, membre de l’Observatoire de l’environnement nocturne, conseille les communes sur les bonnes pratiques en matière d’éclairage. « À consommation égale, elles éclairent un peu moins que les autres, mais vu le sur-éclairage récurrent constaté dans les rues, leur usage est largement envisageable ». Lors de déambulations urbaines nocturnes, l’écologue accompagne les élus afin de jauger l’éclairement qui y règne. Munie d’un petit spectromètre, elle réalise avec eux des mesures révélatrices de la température d’éclairage des lampadaires et de l’impact que celui-ci peut avoir sur les organismes vivants. Le résultat est catastrophique pour la première génération de leds de puissance dédiée à l’éclairage public et installée il y a 10 ans. La dominante spectrale était le bleu.

©Samuel Challeat,- Observatoire environnement nocturne – CNRS -GEODE

Observer 5 000 étoiles au pied de son immeuble

Les discussions engagées sous les réverbères permettent d’identifier les endroits où le niveau d’éclairement ressenti est trop important ou superflu, d’envisager des pistes pour réduire in fine la pollution lumineuse. Hélène Foglar ajoute : « De façon générale, on constate que le matériel d’éclairage est choisi avant en fonction de performances vendues sur catalogue, de façon assez déconnectée de la réalité de terrain. Il y a beaucoup d’informations à donner », comme de cas d’école à citer. Ainsi, la possibilité de moduler à souhait l’intensité de l’éclairage urbain, illustrée par la commune de Saint-Fargeau. Lors de la rénovation de son parc leds, la ville de l’Yonne a mis en place un éclairage dit « connecté » : la puissance d’alimentation des diodes est commandée à distance. Elle est abaissée de 25% à 90% de sa valeur nominale selon les moments de l’année.

Pour diminuer la pollution lumineuse, peut-on éteindre les rues de la ville, à des moments choisis ? L’idée est loin de faire consensus, mais le tenter permet de sensibiliser au problème et marque les esprits. Isabelle Vauglin porte l’événement « La nuit est belle ! » qui se déroulera sur le bassin lyonnais, en septembre 2023 pour la troisième fois consécutive. « À cette occasion, l’éclairage public n’est pas allumé lorsque le Soleil se couche, explique la scientifique. Les gens redécouvrent alors le sens réel du mot nuit et, pour certains, retrouvent avec plaisir les quelques 5 000 étoiles que l’on peut normalement voir à l’œil nu ». Grâce aux animations organisées ce soir-là et si le ciel, clément, se révèle propice à l’observation astronomique à pied d’immeuble.

De Genève à Grenoble, éteindre les réverbères

L’opération festive est menée en collaboration étroite avec Éric Achkar, ex-président de la société astronomique de Genève et Pascal Moeschler, ex-conservateur au Muséum d’histoire naturelle de Genève (MHNG), à l’origine tous deux de la première édition sur le territoire du Grand Genève, en 2019. En 2022, 300 communes de la zone franco-genevoise avaient laissé leurs lampadaires éteints. Côté Rhône-alpin, 35 municipalités, hors Grand Lyon, avaient accepté d’y participer. « Calcul fait, les kilowattheures économisés sont considérables et c’est un bon point, car les élus y sont sensibles », commente Isabelle Vauglin. La sensibilisation à la pollution lumineuse fonctionne et l’action prend de l’ampleur. En 2023, les astronomes de l’observatoire de Grenoble comptent célébrer eux aussi la « Nuit est belle ! », en sus d’agglomérations du Haut-Jura et de l’Ain.

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Encart

         La noctilogie, une science pour étudier la belle nuit

Faire de la nuit un objet d’étude à part entière.  C’est avec cette envie profonde qu’Éric Achkar et Pascal Moeschler ont porté sur les fonts baptismaux une nouvelle science : la noctilogie. La naissance a été actée, en janvier 2020, par un article dans la revue de la Société astronomique de France. Transdisciplinaire, cette approche vise à scruter la nuit et ses multiples facettes comme un nouveau champ d’exploration scientifique. Avec à la clé, pour Éric Achkar, la possibilité de nous réconcilier avec elle : « Il y a un enjeu profondément important du rapport que nous avons avec la lumière qui, la nuit, se trouve déstabilisé. À travers cette science, l’enjeu qui se joue, c’est la représentation collective de la nuit. Elle est à changer pour aller vers une plus grande acceptabilité de la baisse d’éclairage, en ville notamment. »

>> Tout savoir sur la noctilogie, la nouvelle science d’étude de la nuit :

Vidéo réalisée par Philippe Verdier, journaliste spécialiste du développement durable, mise en ligne avec son aimable autorisation.

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Notes :

[1] ESO : European Southern Observatory 

[2] Les luminaires dotés de la technologie led ont un pic d’émission à 440 nm (bleu), principale cause de l’effet sur la faune. Grâce à la technologie led ambre, au ton orangé, ce pic d’émission est éliminé, et a beaucoup moins d’impact sur l’environnement et la faune.

PPour aller plus loin

Soirée « Marche à l’ombre – et autres solutions plus élaborées pour mieux vivre la chaleur en ville »

SSoirée « Marche à l’ombre – et autres solutions plus élaborées pour mieux vivre la chaleur en ville »

Les fortes chaleurs commencent à poindre leur nez. Mais comment gérer la chaleur en plein centre ville ? La Maison de l’environnement vous invite au cours d’une soirée à partager votre expérience et à trouver des solutions pour mieux vivre la chaleur en ville.

Participez à un jeu de l’oie permettant à chacun de s’exprimer sur ses ressentis en périodes de fortes chaleurs, comprenez les impacts du changement climatique sur les espèces et la modification de leurs aires de répartition ou améliorez votre confort sans avoir recours à un climatiseur grâce à de multiples écogestes…

Au programme de cette soirée : Exposition, conférence et ateliers…

18h30 > 19h30 : accueil exposition et petite conférence introductive avec FNE Rhône et Météo France
19h30 > 20h : premiers ateliers avec l’ALEC et FNE Rhône
20h > 20h30 : deuxièmes ateliers avec l’ALEC et les Robins des villes

>> Détail des ateliers et inscription :

Maison de l’environnement

Ce programme vous est proposé par la Maison de l’Environnement, FNE Rhône, l’ALEC Lyon, les Robins des villes et Météo France.