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« Si on m’enlève la clinique, tout le reste n’a plus de sens » | Visages de la science

«« Si on m’enlève la clinique, tout le reste n’a plus de sens » | Visages de la science

Elle vient d’être nommée professeure des universités praticien hospitalier, parmi les douze lauréats nommés au 1er septembre 2023. Leur mission est dévolue au soin, à l’enseignement et à la recherche. Chez Alice Blet, ce statut unique s’incarne pleinement dans toutes ses dimensions.

Diplômée de la faculté de médecine Denis Diderot (Paris VII) en 2006, elle suit son internat à Nancy. Durant ce troisième cycle des études médicales, l’interne obtient également deux stages inter-CHU, c’est-à-dire en dehors de sa subdivision d’origine, l’un à Paris et l’autre à Lyon. Elle a choisi l’anesthésie-réanimation.

>> Lire l’article en entier sur le site des :

Hospices civils de Lyon

 

 

L’Intelligence Artificielle, notre futur psychiatre ? | #2 Dossier Pop’Sciences « Diagnostic 2.0 : Quand l’IA intervient »

LL’Intelligence Artificielle, notre futur psychiatre ? | #2 Dossier Pop’Sciences « Diagnostic 2.0 : Quand l’IA intervient »

Article #2 – Dossier Pop’Sciences Diagnostic 2.0 : Quand l’IA intervient

Se classant au deuxième rang des causes de mortalité en France après les accidents cardiovasculaires, les troubles liés à la santé mentale sont aujourd’hui une préoccupation majeure en termes de santé publique. Dans cette quête du « mieux prévenir pour mieux guérir », l’intelligence artificielle (IA) pourrait s’imposer comme un précieux allié dans le diagnostic des troubles mentaux.

En analysant de vastes quantités de données, collectées auprès des patients et issues de la recherche médicale, l’IA serait capable d’identifier des modèles, des tendances et des corrélations qui soutiennent les médecins dans leurs efforts pour diagnostiquer et traiter ces troubles. Elle suscite pourtant de vifs fantasmes vis-à-vis de ses capacités en psychiatrie, qu’en est-il vraiment ?

Un article de Léo Raimbault, rédigé
pour Pop’Sciences – 5 septembre 2023

 

LLa complexité du diagnostic en psychiatrie

Image générée par IA (Dall-E) ©Pop’Sciences

Le diagnostic en santé mentale repose sur des symptômes exprimés par les patients lors d’entretiens avec leur psychiatre. La psychiatrie étant une discipline clinique, elle s’appuie sur des signes objectifs (comportementaux et verbaux) perçus chez le patient, mais également sur les ressentis subjectifs du psychiatre dans son interaction avec le patient. Au cours de discussions avec son patient, le psychiatre identifie la nature des symptômes qu’il rapporte au « pattern » (ensembles de symptômes signatures) d’un trouble.

Or, un diagnostic en psychiatrie ne s’établit pas uniquement par la discussion. Le psychiatre peut repérer des indices du trouble psychique qu’exprime son patient par des signaux paraverbaux, des signaux qui excluent l’expression orale ou verbale. Ce sont, par exemple, la gestuelle, les expressions du visage ou le ton de la voix. Grâce à ces données, il synthétise et relie les informations, des connexions s’établissent et le diagnostic s’affine.

 

LLes apports de l’IA en psychométrie

Mais que peut apporter l’IA, reine des mathématiques appliquées, au diagnostic en psychiatrie clinique ? Alors que les professionnels de la santé disposent de leur raisonnement subjectif pour démêler la complexité de la psyché humaine, les modèles d’IA, notamment les réseaux de neurones, peinent encore à déduire des liens statistiques plausibles entre des symptômes donnés et un trouble psychique précis.

Malgré ces limites, les modèles d’IA représentent des outils précieux pour le diagnostic en santé mentale à plusieurs niveaux. Les questionnaires de psychométrie, par exemple, permettent de mesurer et d’évaluer différents aspects de l’état mental d’un patient. Il s’agit d’un ensemble de questions standardisées auxquelles répondent les patients, portant sur leurs émotions, leurs relations sociales, leurs comportements, leurs pensées… Les réponses à ces questionnaires fournissent aux psychiatres des informations essentielles. D’une part, elles permettent d’éclairer sur l’état du patient, et, d’autre part, elles aident à une meilleure compréhension des troubles mentaux en identifiant des schémas généraux. Or, l’analyse de ces documents requiert un investissement de temps considérable de la part des professionnels de la santé mentale.

De plus, la complexité du comportement humain rend difficile l’utilisation d’une approche catégorielle (oui/non) pour évaluer les symptômes, surtout chez les enfants dont la psyché, en pleine évolution, n’est pas aussi stabilisée que celle des adultes. Pourtant, la précision de ces questionnaires est cruciale pour fournir des éléments complémentaires aux diagnostics et favoriser des accompagnements efficaces. En générant des descriptions de plus en plus précises des symptômes, on peut diagnostiquer plus vite et améliorer la qualité de l’accompagnement des familles et limiter l’impact des troubles sur le développement et la construction de la personnalité chez les enfants. Une intervention précoce et précise est donc essentielle pour offrir de meilleures trajectoires évolutives aux enfants présentant ce type de troubles.

Et c’est bien là sa qualité première : l’IA peut brasser des quantités phénoménales de données en un temps réduit. Les modèles peuvent désormais analyser en masse des questionnaires de psychométrie à une vitesse fulgurante, permettant de déterminer avec précision des patterns associés à différents troubles psychologiques. En identifiant des patterns comportementaux récurrents pour un trouble, les algorithmes d’IA offrent une quantification et une modélisation précieuses, apportant une objectivité nouvelle à leur compréhension.

 

Image générée par IA ©Pop’Sciences

LL’IA, une révolution en psychiatrie ?

Pierre Fourneret, pédopsychiatre et chef du service Psychopathologie du développement de l’enfant et de l’adolescent à l’Hôpital Femme Mère Enfant (Hospices Civils de Lyon), nous rappelle que si l’IA sort son épingle du jeu pour définir des patterns à grande échelle, s’appuyant sur la logique des grands nombres [1], il en va tout autrement à l’échelle individuelle. Quand une population entière est aisément prédictible, l’individu est bien plus aléatoire et incertain. De fait, si en psychiatrie les outils d’IA peuvent prédire des comportements, voir des diagnostics à grande échelle, ils ne donnent qu’un pourcentage de risque et peinent encore à prédire au-delà de 50 à 60% le comportement individuel et les risques qu’un patient pourrait prendre pour sa sécurité et celle d’autrui.

Bien loin de remplacer les psychiatres en raison de sa nature artificielle, l’IA se présente néanmoins comme un atout précieux : en identifiant des modèles comportementaux et en offrant des outils d’analyse avancés, elle vient compléter l’intelligence naturelle des cliniciens. Cependant, nous devons rester vigilants quant à son utilisation éthique et responsable. L’IA ne remplace pas l’empathie et la chaleur humaine dans la relation thérapeutique… quoique les “chatbots” fassent des pas de géants dans ce domaine. Certains pays, notamment en Asie, utilisent déjà des agents conversationnels « intelligents » qui offrent un support émotionnel et empathique. Cette approche soulève des questions quant à l’authenticité du soutien reçu, car il est facile de prêter à ces rois de l’imitation du langage humain, une âme, une humanité, voire de réelles compétences psychiatriques. Bien que cela puisse avoir ses avantages, il s’agit davantage d’un soutien conversationnel, d’un beau miroir confortant son interlocuteur que d’une réelle thérapie. Comme souvent, l’IA ne peut être l’unique solution, mais un outil.

Une relation thérapeutique ne se résume pas simplement à des compliments et à l’approbation de notre interlocuteur. Le thérapeute a aussi la capacité d’injecter des éléments qui peuvent déstabiliser et pousser son patient à évoluer, tout en ayant l’assurance de pouvoir le soutenir en cas de besoin. Cette dimension de la thérapie ne peut pas être reproduite par une IA. C’est ici qu’émerge la question de la responsabilité, car les erreurs potentielles de l’IA dans les conseils thérapeutiques pourraient bien sûr avoir de graves conséquences.

 

QQuel avenir pour l’IA en psychiatrie ?

Dans le domaine de la santé mentale, l’impact de l’IA suscite à la fois espoirs et interrogations. Selon Pierre Fourneret, si l’on surestime et fantasme largement l’impact actuel de l’IA, il est possible que l’on sous-estime son influence à long terme sur les pratiques en santé mentale. Alors que certaines applications existent déjà, les avancées technologiques exponentielles pourraient bientôt permettre des développements bien plus conséquents.

Quoi qu’il en soit, l’IA ouvre de nouvelles perspectives pour une meilleure compréhension des troubles mentaux et un soutien plus ciblé aux patients en souffrance psychique. Cette approche éclaire notre compréhension de l’esprit humain et inspire de nouvelles stratégies thérapeutiques. Pour Pierre Fourneret “l’intelligence artificielle peut aider à comprendre l’intelligence naturelle et, en retour, l’intelligence naturelle peut aider à améliorer la complexité et les algorithmes de traitement utilisés par les logiciels ou les robots.”

 

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Notes :

[1] L’IA s’appuie sur la logique des grands nombres et la notion de régression à la moyenne. Plus l’échantillon évalué est grand, plus la moyenne des réponses globales va se rapprocher de « la vérité », ou en tout cas du chiffre exact. C’est à partir de ces matrices que l’IA va inférer un pourcentage de risque ou une tendance diagnostique assortie d’un pourcentage de plausibilité.

PPour aller plus loin :

 

Visite guidée : Le Grand Hôtel-Dieu et la Chapelle, entre arts et médecine

VVisite guidée : Le Grand Hôtel-Dieu et la Chapelle, entre arts et médecine

Découvrez l’histoire hospitalière, architecturale, médicale et artistique du Grand Hôtel-Dieu et de sa Chapelle

Le Grand Corps, les Quatre-Rangs, la façade et le grand dôme de Soufflot, le dôme de Pascalon… Du 15e au 19e siècle, le Grand Hôtel-Dieu s’est développé à travers des architectures marquantes de l’histoire des soins et du paysage lyonnais.

Dès le 15e siècle, le principal hôpital de Lyon fait partie d’une politique d’embellissement de la ville, et des nouveaux repères du pouvoir laïc émergent avec l’Hôtel de Ville, la loge du Change et l’hôpital de la Charité.
Reconnu dans l’Europe entière pour son organisation remarquable, le Grand Hôtel-Dieu a été témoin de l’évolution hospitalière et des innovations médicales, chirurgicales et pharmaceutiques, depuis la Renaissance.

La Chapelle de l’Hôtel-Dieu, construite au 7e siècle avec l’hôpital des Quatre-Rangs, restaurée au 19e siècle et lieu de baptême pour de nombreux enfants nés à l’Hôtel-Dieu, est progressivement tombée dans l’oubli. Depuis le début de sa restauration, entreprise en 2012 par les Hospices Civils de Lyon, on redécouvre son architecture baroque, la richesse de ses tableaux et de ses sculptures, et l’intérêt du décor peint en trompe-l’œil qui recouvre l’intégralité de ses murs et de ses voûtes.

Dans le Grand Hôtel-Dieu, « le corps peut guérir grâce aux soins prodigués et à la beauté de l’environnement ; l’âme du patient est enveloppée par une paix intérieure et spirituelle ; l’esprit s’ouvre à la recherche scientifique et à l’innovation architecturale » (Didier Repellin).

Cette visite s’appuie sur la documentation et les collections du Musée des Hospices Civils de Lyon, qui contiennent notamment caricatures, sculptures, dessins, peintures, estampes et de nombreux objets liés au Grand Hôtel-Dieu, pour mieux vous emporter dans les petites et la grande histoire d’un patrimoine hospitalier d’exception.

 

>> Plus d’informations et inscription :

Only lyon

 

La prise en charge des patients infectés dans un service de réanimation

LLa prise en charge des patients infectés dans un service de réanimation

Les jeudis du musée

Dans le cadre des Jeudis du musée, le Musée de sciences biologiques vous propose une conférence sur la prise en charge des patients infectés dans un service de réanimation.

Intervenant : Jean-Jacques Lehot, Professeur émérite d’anesthésie-réanimation, Université Claude-Bernard Lyon 1. Médecin Chef des Services, Service de Santé des Armées.

Conférence enregistrée et diffusée en direct sur le site internet et sur la chaine Youtube du musée.

> > Suivre la conférence :

Musée Mérieux

Les Ingénieurs et Scientifiques face à la Covid-19

LLes Ingénieurs et Scientifiques face à la Covid-19

En 2020, une start-up Lyonnaise, Nouveal e-Santé, a relevé de nombreux défis lancés par l’APHP – Assistance publique des hôpitaux de Paris lors de la crise due à la pandémie de la Covid-19.

Guillaume Fayolle, cofondateur de Nouveal e-Santé présentera le développement et les clefs du succès de COVIDOM : cette  application a permis à de nombreux patients de rester à la maison, en lien avec les hôpitaux, en limitant les hospitalisations. On développera aussi, l’importance du lien « PHYGITAL » créé entre le soignant et le malade, nécessaire à la réussite et l’acceptation d’une solution numérique.

Intervenant : Guillaume Fayolle, Co-fondateur de Nouveal e-santé

Conférence animée par  : IESF Lyon Rhône Ain, dans le cadre de la présentation de ses vœux et de son programme 2021

En savoir plus :

Ingénieurs et scientifiques de France – Lyon Rhône Ain

 

 

[Complet !] Comment l’Intelligence Artificielle peut-elle humaniser le parcours de soin ?

[[Complet !] Comment l’Intelligence Artificielle peut-elle humaniser le parcours de soin ?

popsciences forum intelligence artificielle 

Une journée pour débattre, réfléchir et proposer des hypothèses de développement ou de recherche à propos de l’impact de l’Intelligence Artificielle sur le parcours de soin.

 À destination des citoyens, étudiants, professionnels de santé, startups, chercheurs, associations, …

@Ekso Bionics

Cet événement fait suite aux « Ateliers sur les enjeux contemporains en santé » organisés sur le thème du microbiote (2015), de la médecine personnalisée (2016), du vieillissement (2017).

L’I.A décloisonne l’hôpital, promet d’accélérer et de personnaliser les parcours de soin, ainsi que de rendre le diagnostic prédictif et plus précis. Mais cette révolution concerne avant tout l’humain, qu’il soit praticien, aidant, patient…, et sa relation avec le système de santé. On peut par exemple espérer qu’au lieu de remplacer le médecin, l’IA lui donne plus de temps pour se concentrer sur la relation avec ses patients, ou encore lui offre l’opportunité d’affiner des diagnostics. In fine, l’I.A apparaît comme une opportunité d’intégrer le soin dans un conception plus globale de l’humain : non seulement physique, mais également psychologique et sociale.

En définitive, comment l’Intelligence Artificielle peut-elle humaniser le parcours de soin ?


PProgramme :

Le matin pour l’inspiration (talks)

 Imaginaires : les intelligences artificielles en santé vues par la science-fiction.
Li-Cam-santé intelligence artificielleLi Cam  | Autrice de Science-fiction et coach en créativité
 Éthique et droit de la santé à l’épreuve de l’intelligence artificielle

Mathieu-Guillermin intelligence artificielle et santéMathieu Guillermin | Docteur en physique et en philosophie, maître de conférences à l’institut catholique de Lyon (UCLy)

 Arnaud Billion intelligence artificielle et santéArnaud Billion | Responsable « éthique de l’intelligence artificielle » chez IBM France Lab

Projets d’intelligence artificielle à l’échelle d’un établissement de santé : l’exemple du centre Léon Bérard.

 Pierre-Etienne Heudel | Oncologue médical, vice-président de la commission médicale d’établissement du centre régional de lutte contre le cancer Léon Bérard

L’après-midi pour la créativité et l’émergence de problématiques de recherche

Réfléchir en groupes et de manière créative sur les impacts de l’IA sur la santé par des outils et une méthodologie innovante centrée sur l’humain. A la fin de la journée, chaque équipe aura produit un livrable dans lequel seront présents un scénario ,un poster d’inspiration, un argumentaire et un pitch. Ils seront ensuite utilisés à différentes fins applicatives :

Une co-production Exoflow

 

L’événement est complet !


Organisateurs et partenaires :

  idex lyon   

hacking health intelligence artificielle santé    boutique des sciences

 

Les Veilleurs

LLes Veilleurs

Suite à une commande d’écriture et de création, Lionel Armand, auteur et metteur en scène, effectue en 2014 une résidence au sein des hôpitaux de Pélussin et de Saint-Pierre-de-Boeuf. De cette immersion naît le portrait de celles et ceux qui composent cette micro-société avec un focus particulier posé sur le personnel soignant. La grandeur et la beauté des métiers du soin sont dépeintes, ainsi que les difficultés rencontrées dans un secteur devenu productiviste. Les patients et leur famille complètent ce tableau.
Sans jamais tomber dans le mélodrame, Les Veilleurs pose un regard bienveillant sur la vieillesse et la mort tout en étant résolument tourné vers la vie. Un spectacle rare, comme il est rare d’ouvrir une fenêtre sur ces femmes, ces hommes du monde…

Voir la bande annonce du spectacle

Compagnie Les Désaxés Théâtre
Texte, scénographie et mise en scène : Lionel Armand. Jeu : Lionel Armand , Estelle Darnault, Anthony Liébault, distribution en cours…
Composition musicale : François Tantot
Création Lumière/Dispositif scénique : Jonathan Brunet
Enregistrement son : Julien Lafosse
Traitement vidéo : Maxime Donot

Site internet Théâtre Astrée – Université Lyon 1