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L’amitié tiendrait en partie à un détail insolite : l’odeur

LL’amitié tiendrait en partie à un détail insolite : l’odeur

Une récente étude publiée dans la revue “Science Advance” a créé la surprise. Selon les recherches de scientifiques de l’Institut Weizmann des sciences, en Israël, les individus qui partagent une forte amitié pourraient présenter un point commun pour le moins étonnant : leur odeur corporelle.

Et cette odeur, nous pourrions la détecter dès les premières secondes en présence de nos congénères. Ce qui se passerait, serait ensuite, un « coup de foudre amical », d’après la chercheuse Camille Ferdenzi.

L’odorat, très impliqué dans les relations sociales

Nous aurions donc, comme les animaux, un sens développé de l’odorat inconscient, qui permettrait de reconnaître les odeurs corporelles des autres individus et partagerions des composés de molécules d’odeur semblables, si l’on est amis.

Camille Ferdenzi est chercheuse neurosciences au CNRS, elle travaille également sur l’odorat et les relations sociales. Celui-ci serait beaucoup plus impliqué dans les relations humaines que l’on ne le pensait auparavant. Nous n’en sommes qu’au début de découvertes concernant notre sens de l’odorat. Ce sens serait finalement beaucoup plus développé que ce qu’on pouvait le soupçonner.

L’homme serait donc bel est bien un « animal » à l’odorat puissant, mais n’en aurait pas vraiment conscience.

>>> Écoutez les trois podcasts qui résultent de l’interview de Camille Ferdenzi de l’équipe NEUROPOP du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon – CRNL sur le thème de l’importance des odeurs dans nos interactions sociales :

Podcasts

Les pertes d’odorat du Covid-19 : quel impact sur nos émotions ? | Pop’Sciences Mag #10

LLes pertes d’odorat du Covid-19 : quel impact sur nos émotions ? | Pop’Sciences Mag #10

Parfum d’une rose, odeur d’herbes fraîchement tondues, effluves d’un plat en train de mijoter … Et si tout cela disparaissait ? Avec l’épidémie de Covid-19, les pertes d’odorat ont été mises sur le devant de la scène. Bien que d’apparence bénigne, ces troubles sont complexes et peuvent bouleverser nos vies dans de nombreux aspects, jusqu’à affecter nos émotions quotidiennes.

Camille Ferdenzi-Lemaitre et Moustafa Bensafi, chercheurs au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, ont entrepris une enquête sur ces pertes d’olfaction dues au Covid-19 et leur impact sur la qualité de vie des patients. Ils ont ainsi obtenu plus de 3000 témoignages d’avril 2020 à janvier 2021 et ont publié leurs résultats dans Chemical Senses en juin 2021. Ils reviennent avec nous sur ce phénomène.

Interview issue du Pop’Sciences Mag #10 : Sous l’emprise des émotions

Propos recueillis par Samantha Dizier   |   mars 2022

De manière générale, les troubles de l’odorat sont-ils courants ?

Moustafa Bensafi : Avant la pandémie, les études montraient qu’il y avait environ 20 % de la population mondiale qui était affecté par un dérèglement de l’olfaction. Ces troubles peuvent apparaître pour de multiples raisons, une des causes principales étant une infection virale, comme un rhume ou une grippe. Ils sont majoritairement partiels : c’est l’hyposmie, une perte fragmentaire de l’odorat, qu’on pourrait qualifier de myopie olfactive. L’anosmie, la perte d’odorat totale, ne touche qu’entre 1 et 5 % de la population mondiale. Elle concerne essentiellement des personnes âgées. Il s’agit alors d’un vieillissement des fonctions sensorielles, appelé presbyosmie.

Pourquoi le Covid-19 produit-il des pertes d’odorat ?

Camille Ferdenzi-Lemaitre : Le virus du SARS-Cov-2 va, tout d’abord, entraîner un gonflement des muqueuses qui tapissent la cavité nasale, comme dans le cas d’un rhume. Ce gonflement va empêcher les molécules d’arriver jusqu’aux récepteurs des odeurs au travers de la fente olfactive. Ce phénomène se résorbe assez rapidement après le début de la maladie, avec ou sans prise d’anti-inflammatoire. Mais le virus peut également attaquer des cellules de la muqueuse olfactive, aussi appelée épithélium. Dans cette muqueuse, plusieurs types de cellules peuvent être affectées par le Covid-19. Il y a, tout d’abord, les neurones olfactifs qui possèdent les récepteurs permettant de fixer les molécules odorantes et qui ont pour rôle de transmettre l’information olfactive à notre cerveau. Viennent, ensuite, les cellules de soutien qui sont essentielles au bon fonctionnement de l’épithélium. Et plus profondément dans la muqueuse, se trouvent des cellules basales. Ce sont des cellules souches qui ont la capacité de se transformer en d’autres types de cellules, tels que des neurones olfactifs pour permettre leur régénération. Ce sont alors principalement les cellules de soutien et les cellules basales qui peuvent être attaquées par le virus. Nous n’avons pas encore de preuves que les neurones olfactifs soient directement infectés. L’atteinte de ces types de cellules par le virus permet d’expliquer la sévérité de l’atteinte olfactive pour les pertes d’odorat persistantes dans la durée. Nous supposons que lorsque les cellules basales sont attaquées, cela va compromettre la régénération des neurones olfactifs.

Comment se traduisent ces pertes d’odorat chez les patients ?

Camille Ferdenzi-Lemaitre : En 2020 et 2021, entre 50 et 80 % des européens qui ayant contracté le Covid-19 ont souffert de troubles de l’odorat. Il s’agit souvent de pertes de l’olfaction qui sont brutales et souvent totales. Le rapport habituel entre les anosmies et les hyposmies est inversé : nous avons pu évaluer qu’il y avait jusqu’à 80 % des cas qui étaient des anosmies. Nos résultats montrent que les patients récupèrent en moyenne au bout de 16 jours. Mais pour certains, les troubles peuvent persister pendant très longtemps. Une étude de février 2022 montre que douze mois après l’infection, il restait 7 % de patients atteints de déficits olfactifs. Il y a des gens qui ont encore des problèmes d’odorat depuis mars 2020 et il est difficile de savoir s’il leur sera possible de récupérer ce sens un jour.

En 2020 et 2021, entre 50 et 80 % des européens qui ayant contracté le Covid-19 ont souffert de troubles de l’odorat. Il s’agit souvent de pertes de l’olfaction qui sont brutales et souvent totales. @seemurph18

Moustafa Bensafi : De manière générale, il ne s’agit plus d’anosmie pour les troubles persistants. L’olfaction revient dans la grande majorité des cas, mais d’autres phénomènes peuvent se manifester : les parosmies et les phantosmies. Les parosmies sont une perception faussée de l’odeur, tandis que les phantosmies sont une perception d’une senteur qui n’est pas réellement présente. Les pertes et les récupérations de l’odorat ne sont donc pas binaires. Il y a une mosaïque d’altérations qualitatives et quantitatives, qui semble couvrir tout le champ des possibles.

Comment cela impacte-t-il notre quotidien ?

Camille Ferdenzi-Lemaitre : Ces dérèglements de l’odorat perturbent grandement notre qualité de vie, car ce sens a trois grandes fonctions. La première fonction est une fonction d’alarme. Il nous permet de détecter des dangers potentiels : fuite de gaz, départ de feu, aliment avarié. Quand on perd cette fonction, on est davantage susceptible d’avoir des accidents domestiques ou de s’intoxiquer. La deuxième fonction est alimentaire. Ce que nous appelons le goût d’un aliment, c’est surtout de l’odorat. Les récepteurs de la langue ne nous donnent accès qu’au salé, sucré, acide, amer et umami. Tout ce qui fait l’arôme d’une fraise, d’un café ou d’un chocolat, ce sont des molécules volatiles qui remontent par l’arrière du nez et qui vont stimuler la muqueuse olfactive. Quand on perd l’odorat, on perd ainsi une dimension énorme de la perception de l’aliment et donc le plaisir alimentaire. Ce qui a des répercussions. On va essayer de compenser ce manque de plaisir : on met plus du sucre, plus du sel. Si le phénomène s’installe dans le temps, cela peut donc conduire à des répercussions sur l’état de santé. La troisième fonction de notre olfaction est la sphère sociale. Nous n’en sommes pas conscients, mais les odeurs des personnes sont très importantes dans nos relations aux autres tels que l’attachement familial, l’attraction sexuelle. Quand nous perdons cette dimension-là, c’est une part affective et émotionnelle de notre vie sociale qui disparaît. Dans notre étude, 73 % des patients soulèvent que cette perte d’odorat est incapacitante. Néanmoins, il y aussi certaines personnes qui n’en souffrent pas du tout.

Quel lien y a-t-il alors avec nos émotions ?

Camille Ferdenzi-Lemaitre : L’olfaction a une dimension émotionnelle très forte dans notre quotidien, en particulier pour ce qui nous procure du plaisir : l’alimentation, une promenade dans une forêt, certaines interactions sociales…. Au niveau neuroanatomique, il y a des connexions directes entre le système olfactif et les aires cérébrales impliquées dans les émotions. Contrairement aux autres sens pour lesquels il y a davantage d’intermédiaires. L’amygdale est, par exemple, une aire cérébrale est très impliquée dans les émotions et qui a des connexions directes avec le cortex olfactif. Les odeurs ont alors une forte valence émotionnelle.

Moustafa Bensafi : Quand on perd l’odorat, on perd également l’accès à certains souvenirs. L’olfaction est un véritable lien avec la mémoire. Le fait de ne plus pouvoir sentir le gâteau que nous préparait notre maman quand on était petit va nous faire perdre une source d’accès à ce souvenir.

Camille Ferdenzi-Lemaitre : Tous ces désagréments, qui impactent notre qualité de vie, peuvent mener à des symptômes dépressifs. Ces pertes d’odorat affectent votre sphère personnelle. Mais cela peut aussi affecter votre sphère professionnelle pour les métiers où les odeurs sont au centre du travail, comme les parfumeurs, les cuisiniers, les œnologues. Une étude de 2014 montrait que les symptômes dépressifs touchaient à peu près un tiers des personnes qui ont ce type de troubles.

Comment se fait la prise en charge médicale ?

Moustafa Bensafi : Aujourd’hui, il est compliqué d’établir un diagnostic pour les praticiens. Il existe des tests olfactifs standardisés, mais ils sont peu répandus. Il y a également une méconnaissance du trouble olfactif dans le milieu médical. La perte d’odorat a longtemps été considérée comme un indice, un aiguillage vers le diagnostic du Covid-19. Mais il n’était pas considéré comme un véritable symptôme à traiter. Quand il est alors pris en compte, il y a plusieurs traitements possibles. Il y a, tout d’abord, la médication comme des stéroïdes, des anti-inflammatoires. Dans certains cas, on peut également avoir recours à de la chirurgie lorsqu’il y a une obstruction des voies nasales – ce qui n’est pas le cas pour le Covid-19. Et vient, enfin, l’entraînement olfactif, qui fonctionne chez une certaine proportion de la population. Pour l’anosmie post-virale, 30 à 40 % de personnes récupèrent leur odorat sans entraînement et on peut monter jusqu’à 60 – 70 % avec un entraînement.

Camille Ferdenzi-Lemaitre : Un entraînement peut être mis en place simplement avec ce que nous avons dans nos placards. Nous avons ainsi établi un protocole où il est possible d’utiliser du dentifrice, des aliments, du gel douche. Il faut alors les sentir tous les jours et pendant au moins 12 semaines. Etant donné qu’il s’agit d’une régénération du système nerveux, les progrès sont très lents et ne sont pas visibles immédiatement. Ce qui peut mettre à l’épreuve la motivation des patients. Il serait alors important de mettre en place un accompagnement médical. En 2020 et 2021, seulement 4 % des consultations de médecins généralistes recommandaient des entraînements olfactifs.

Moustafa Bensafi : Nous sommes en train de développer une nouvelle solution pour les patients pour lesquels aucune autre méthode n’aurait fonctionné. Dans le cadre du programme Pathfinder Pilot du Conseil européen de l’innovation H2020, le projet ROSE va développer une nouvelle génération de nez artificiel. Nous voulons établir une preuve de concept d’un système qui capterait des molécules odorantes et enverrait un signal au système olfactif. Ce dispositif permettrait de déterminer s’il y a une molécule odorante et si cette molécule odorante est différente d’une autre molécule. Par exemple, si nous arrivions à une discrimination entre une fleur et un fruit, cela serait déjà une grande réussite.


Lexique des pertes de l’odorat :

  • Anosmie : absence totale d’odorat
  • Hyposmie : perte partielle de l’odorat
  • Normosmie : perception olfactive dans la norme d’une population
  • Parosmie : perception déformée des odeurs
  • Phantosmie ou fantosmie : perception d’odeurs en l’absence de stimulus olfactif

Pour aller plus loin :

 

 

Parfums : une histoire de nos paysages olfactifs | Pop’Sciences Mag #10

PParfums : une histoire de nos paysages olfactifs | Pop’Sciences Mag #10

Quoi qu’invisibles, les odeurs et les parfums ont une place importante dans l’histoire de l’iconologie et de la culture visuelle. On les retrouve particulièrement dans certaines œuvres d’art et de nombreuses publicités à partir du 18e siècle.

Cet article est extrait du Pop’Sciences Mag #10 : Sous l’emprise des émotions

Charlène Besacier  |  mars 2020 et 2022

Erika Wicky, historienne au Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, remonte le fil du temps à travers une sélection d’images qui relatent notre fascination historique pour les odeurs.

Émile Tabouret, lithographie couleur, 95 x 130 cm, vers 1895, Bibliothèque Forney. Différentes de celles que nous subissons aujourd’hui, les nuisances olfactives étaient nombreuses au cours des siècles passés. Si l’on pense spontanément à l’odeur des égouts et des latrines, il faut ajouter au paysage olfactif du passé les odeurs de chauffage et celles liées l’éclairage.

Le savon 810, vrai parfum de violettes, lithographie, 120 x 150 cm, 1911. Les premières fragrances artificielles apparaissent à la fin du 19e siècle. Elles offrent par exemple des substituts à la poire et à l’ananas et permettent de produire des parfums beaucoup moins onéreux. L’ionone, par exemple, produit de synthèse à odeur de violette, est utilisé dans de nombreuses compositions et connaît un succès important.

Jean-François Badoureau, Dépôt d’eau de Cologne, estampe, entre 1820 et 1830, 57,9 x 42,5 cm, Musée Carnavalet. Apparue dès le début du 18e siècle, l’Eau de Cologne composée par Jean-Marie Farina, parfumeur italien, est le fruit d’une distillation de plantes aromatiques, de fleurs comme le néroli et d’agrumes. Souvent reprise et modifiée, sa formulation a connu un immense succès, notamment en raison de ses vertus rafraîchissantes et revigorantes.

Jules Chéret, Parfumerie Savonnerie Gellé Frères, lithographie couleur, 55 x 73 cm, 1878, Bibliothèque nationale de France. Au milieu du 19e siècle, la production de savons parfumés représentait une part très importante du marché de la parfumerie. Comme l’écrit un contributeur au journal L’Illustration en 1862 : « Chez nous, les gens qui se parfument au lieu de se laver sont rares, et l’emploi des odeurs a suivi une marche croissante avec le progrès de la propreté, du bien-être et du luxe. Quelque discret que l’on soit à cet égard, on emploie toujours au moins des savons parfumés ».

L’Odorat, estampe, XVIIe siècle, Bibliothèque nationale de France. À l’origine, la diffusion de parfums avait souvent une vocation religieuse, leur faculté à s’élever en faisait un instrument privilégié de communion avec les divinités. Par la suite, le parfum a été abondement utilisé pour se protéger de la contagion lors des épidémies de peste ou de choléra. Jusqu’à la fin du 19e siècle, on a, en effet, soupçonné les mauvaises odeurs de transmettre des maladies.

Le chalet des parfums à l’Exposition universelle, estampe, 15,3 x 12,6 cm, 1867, Musée Carnavalet. Les produits de la parfumerie étaient régulièrement présentés aux Expositions universelles où ils incarnaient les progrès des sciences et des techniques. En effet, l’extraction des senteurs à partir des matières premières, la stabilisation des formules, le flaconnage, etc. faisaient l’objet d’innovations visant non seulement à améliorer la qualité des produits, mais aussi à les démocratiser. Resté célèbre pour l’invention de la brosse à mascara, le parfumeur Rimmel présente ici ses procédés de distillation.

 

La respiration serait-elle le métronome du cerveau ?

LLa respiration serait-elle le métronome du cerveau ?

« Allez, respire un bon coup », « souffle un peu », tout le monde a déjà entendu ou donné ces conseils. Quel est l’effet de la respiration sur le fonctionnement du cerveau ?

L’anxiété, la douleur et même les performances cognitives seraient influencées par la respiration, d’après de récents travaux scientifiques. Comment expliquer ce lien entre souffle et cerveau ? Une équipe lyonnaise a montré que le rythme de la respiration pouvait, sous certaines conditions, se propager à l’ensemble de l’activité cérébrale.

Article à lire sur CORTEX Mag

Comment le Covid-19 perturbe-t-il notre odorat ?

CComment le Covid-19 perturbe-t-il notre odorat ?

Alors qu’une large part des personnes atteintes du Covid-19 présentent des troubles de l’odorat, la neuroscientifique Camille Ferdenzi, membre du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, analyse les diverses façons dont le virus peut altérer ce sens, mais aussi comment le retrouver grâce à la rééducation olfactive.

Un podcast de la série La parole à la science  #PodcastCNRS

Avec la Covid-19, on met enfin le nez sur la perte de l’odorat

AAvec la Covid-19, on met enfin le nez sur la perte de l’odorat

Le déficit olfactif, l’un des effets de la Covid-19, génère de réelles difficultés dans la vie sociale, pouvant se traduire par une tendance à l’isolement ou des symptômes dépressifs.

Dans ce billet publié dans CNRS le Journal avec Libération, Moustafa Bensafi, Catherine Rouby et Camille Ferdenzi-Lemaître, chercheurs en neurosciences et psychologie de l’olfaction au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, livrent leur analyse et appellent à une meilleure prise en charge médicale.

Lire l’article sur CNRS le Journal

Des podcasts pour nourrir votre cerveau

DDes podcasts pour nourrir votre cerveau

La Semaine du Cerveau 2020, prévue à Lyon du 14 au 24 mars, n’a pas pu se tenir en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Nous vous proposons donc de (re)plonger dans les conférences programmées en 2019 grâce à une série de podcasts vidéo et audio.

« Depuis plusieurs décennies, les recherches sur le cerveau connaissent un développement considérable, avec des approches à différentes échelles : de la cellule aux réseaux de neurones jusqu’à l’organe entier lui-même, en relation avec les autres parties du corps et avec l’environnement.

Les recherches à l’échelle cellulaire ont produit des résultats spectaculaires dans des domaines comme la compréhension du développement du cerveau et le rôle potentiel de certains gènes et de neurotransmetteurs dans le fonctionnement normal et pathologique. De leur côté, les neurosciences intégratives et cognitives permettent de mieux comprendre comment notre cerveau perçoit et agit sur son environnement en fonction de nos expériences passées et des buts à atteindre.

Chez l’Homme, les nouvelles méthodes d’imagerie cérébrale rendent possibles la visualisation de l’ensemble du cerveau en fonctionnement et l’identification des réseaux qui sous-tendent les fonctions cognitives, comme par exemple le rappel d’un souvenir ou la prise de décision.

Au travers des ressources ci-dessous, nous vous proposons de découvrir quelques avancées récentes dans le domaine des neurosciences de la perception, de l’action, de la mémoire, du développement et des addictions. Vous pourrez également vous familiariser avec des travaux qui cherchent à établir un lien entre l’activité de certains gènes et l’apparition de troubles de la cognition.

À vous de jouer pour enrichir votre cerveau ! »

Rémi Gervais, professeur émérite en neurosciences,
Conseiller scientifique de la Semaine du Cerveau,
Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon,
Université Claude Bernard Lyon 1

 

Merci à nos partenaires qui ont permis la captation et la mise à disposition de ces ressources.

<De l’erreur à l’apprentissage

[Podcast vidéo] Dans cette conférence à deux voix, nous parlons d’apprentissage. Les enquêtes internationales nous disent que les élèves français préfèrent s’abstenir de répondre plutôt que de commettre des erreurs, mais pourquoi ? On verra que les représentations populaires du cerveau ont eu un effet sur le statut des erreurs en didactique des langues. Puis, à la lumière des neurosciences, nous apprendrons à apprendre. Quels sont les avantages et les applications de l’entraînement cognitif ? Peut-on penser à un entraînement cognitif comme un entraînement sportif ? Mieux comprendre le cerveau, permet-il un meilleur entraînement cognitif ?

  • Intervention de Martine Marquillo, professeure à l’Université Lumière Lyon 2 et membre du Laboratoire Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations

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  • Intervention de Charlie Wilson, chargé de recherche à l’Institut Cellule Souche et Cerveau

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<Les troubles du neurodéveloppement : état des connaissances et enjeux éthiques

[Podcast vidéo] Les troubles du neurodéveloppement recouvrent l’ensemble des anomalies de structure ou de fonctionnement cérébral survenant sur un cerveau en développement. Dans cette conférence, deux spécialistes abordent les enjeux d’une meilleure diffusion des connaissances sur ces troubles, mais aussi les questions éthiques posées par la médecine prédictive.

  • Intervention de Vincent Desportes, professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1, responsable du service de neuropédiatrie à l’Hôpital Femme Mère Enfant/Hospices Civils de Lyon

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  • Intervention de Damien Sanlaville, professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1, chef du service de génétique à l’Hôpital Femme Mère Enfant/Hospices Civils de Lyon

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<L’autisme, une maladie génétique ?

[Podcast vidéo] Qu’est-ce que l’autisme ? L’autisme est-il une pathologie déterminée par un défaut génétique ou bien causée par l’environnement ? Qu’est-ce que les avancées du séquençage du génome nous enseignent sur l’autisme ? Existe-t-il des possibilités de traitement ?

  • Intervention de Patrick Edery, professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1, membre du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

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<Accord musical et accord olfactif : une façon de se représenter le monde

[Podcast audio] L’environnement est très riche sensoriellement. Pourtant, les organismes – dont l’Homme – doivent en extraire rapidement des informations cruciales pour leur survie. En musique comme en olfaction, ils peuvent pour cela percevoir des éléments précis (notes, odorants) ou des combinaisons harmonieuses de ces derniers, des accords. Cela s’observe dès les stades précoces de la vie.

  • Intervention de Laurent Croizier, Opéra de Bordeaux, et Gérard Coureaud, directeur de recherche CNRS au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

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<Notre cerveau sous emprise ?

[Podcast vidéo] Nous sommes confrontés dans la plupart de nos comportements à la possibilité d’excès. Par l’analyse du jeu pathologique et de l’anorexie entre autres, Jean Claude Dreher met à jour les mécanismes cérébraux des addictions comportementales. Daphné Bavelier aborde ensuite des cas où la haute consommation d’une activité, telle que le jeu vidéo ou le sport peut avoir, au contraire, des effets vertueux. La discussion aborde ensuite les facteurs qui peuvent amener à des impacts aussi contrastés sur le cerveau et le comportement.

  • Intervention de Jean-Claude Dreher, directeur de recherche CNRS à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, et Daphné Bavelier, Neuroscience Center – Université de Genève

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<Comprendre les émoticônes/emojis : de la sémiotique aux sciences cognitives

[Podcast audio] Nos écrits numériques sont, depuis leur apparition, presque systématiquement accompagnés de petites icônes représentant des visages expressifs, gestes, objets divers… Dans la plupart de ces emplois, ces icônes servent à manifester l’émotion de celui qui parle, de la même façon que le ferait un geste ou une expression du visage dans une conversation en face à face. Cette conférence vise à fournir quelques clefs interdisciplinaires pour mieux comprendre ces signes et leur rapport à nos émotions.

  • Intervention de Mateus Joffily, ingénieur de recherche CNRS au sein du Groupe d’Analyse et de Théorie Économique Lyon/Saint-Étienne, et Pierre Halté, maître de conférences à l’Université Paris Descartes, membre du Laboratoire Éducation, Discours, Apprentissage

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<Réalité virtuelle et cognition

[Podcast vidéo] La réalité virtuelle est un outil récent. Sa qualité réside dans son pouvoir immersif qui permet de plonger l’individu dans un environnement généré par un ordinateur. L’utilisateur a alors l’impression d’y être, comme dans la vie réelle. Les conférencières présentent ici les différentes applications possibles de cette technologie dans l’étude de la cognition et la prise en charge de certaines pathologies.

  • Intervention de Lenaïc Cadet et Hanna Chainay, Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs & groupement d’intérêt économique VR Connection

voir la conférence

<Le pouvoir insoupçonné de la musique sur notre cerveau

[Podcast vidéo] Comment le cerveau perçoit-il la musique et comment la musique peut-elle stimuler le cerveau ? Quels peuvent être ses effets bénéfiques sur le cerveau, sain et pathologique, de l’enfant à la personne âgée ? Les travaux de Barbara Tillmann, neuroscientifique, s’attachent à décrypter les mécanismes cognitifs et neuronaux permettant au cerveau humain de percevoir les structures musicales.

Une conférence musicale exceptionnelle, avec la complicité de Valentin Guichard, pianiste.

  • Intervention de Barbara Tillmann, directrice de recherche CNRS au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

voir la conférence

 

D’autres ressources sont disponibles ici :

Semaine du cerveau

Accord musical et accord olfactif

AAccord musical et accord olfactif

L’environnement est très riche sensoriellement. Pourtant, les organismes – dont l’Homme – doivent en extraire rapidement des informations cruciales pour leur survie.

En musique comme en olfaction, nous verrons qu’ils peuvent pour cela percevoir des éléments précis (notes, odorants) ou des combinaisons harmonieuses de ces derniers, des accords. Cela s’observe dès les stades précoces de la vie.

Intervenants :

  • Laurent Croizier, Opéra de Bordeaux
  • Gérard Coureaud, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

Évènement organisé dans le cadre de la Semaine du Cerveau qui a eu lieu du 5 au 20 mars à Lyon et agglomération.

EEcouter la conférence

C’est prouvé : les chiens policiers ont du flair

CC’est prouvé : les chiens policiers ont du flair

Depuis 2003, les chiens de la brigade d’odorologie aident la police à confondre des suspects à partir de leur empreinte olfactive. Après avoir analysé toutes les données disponibles sur le sujet, des chercheurs viennent de valider la fiabilité de cette technique. Explications dans cette vidéo proposée en partenariat avec LeMonde.fr.

Vous souhaitez avoir plus d’informations sur le laboratoire, visitez le site du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon

L’odorologie policière corroborée par la science, communiqué de presse diffusé le 10 février 2016 par le CNRS.

>> Pour visionner la vidéo, rendez-vous sur le site :

CNRS le Journal