«« Face à la transition écologique, nos sensations et émotions sont utiles. Elles expriment nos aspirations profondes » Chiffres vertigineux, données du GIEC et de l’IPBES inquiétants, et éco-anxiété : dans une ère où l’utilitarisme déconnecte l’Humain de son environnement et où la vision occidentale privilégie la rationalité au détriment de la sensibilité, émerge un nouveau paradigme. Et si nos sens permettaient de mieux « préserver » et donner envie de « prendre soin de » ? Dans le cadre de la conférence Archipel, Thomas Le Guennic, professeur agrégé de sciences économiques et sociales au Centre des Humanités de l’INSA Lyon et Magali Ollagnier-Beldame, chargée de recherche en sciences cognitives, laboratoire ICAR UMR CNRS 5191, ont proposé un atelier « d’initiation à l’écologie sensible » ; un champ scientifique en émergence. Ils expliquent pourquoi il est intéressant de s’attarder sur l’équation suivante : homo sapiens = homo sensibilis. Pédagogie, recherche ou même politique publique, l’écologie sensible est une approche qui semble applicable à toute activité humaine. Comment la définiriez-vous ? TLG : Je dirais que c’est une approche qui permet de compléter toute connaissance théorique des relations entre les humains et les « autres qu’humains » vivant sur la Terre, à partir de la sensorialité et de la corporéité. Nous connaissons beaucoup de choses sur la nature grâce à la démarche scientifique, mais nous n’avons plus l’habitude, en tant que membres de sociétés occidentales, modernes et urbanisées, d’une approche sensible et émotionnelle de celle-ci. Par exemple, il y a plusieurs façons de percevoir un arbre : il peut représenter un organisme qui capte du Co2 ; il peut représenter un stock de planches ; ou il peut aussi être un être à part entière, qui a le droit de vivre pour lui-même. Il est très inhabituel pour nous, européens occidentaux, de ne pas considérer le vivant comme une ressource définie par son coefficient d’utilité plutôt que comme un être vivant égal à nous-même. Cette approche sensible de la nature est traditionnellement et magistralement portée par les arts, aujourd’hui encore au sein de nos sociétés. Ce qui prouve que nous n’avons pas totalement oublié et que la situation est plus riche et complexe. Ce dont nous avons certainement le plus besoin aujourd’hui est de mettre en relation ces perspectives. Par exemple que la contemplation esthétique de la nature puisse informer la connaissance scientifique, et inversement. Actuellement, de nombreux artistes trouvent ainsi une profonde inspiration dans les recherches en biologie. Elles sont pour eux un point de départ à une proposition artistique et à un regard très riche sur le vivant.MOB : J’ajouterais que l’écologie sensible est un champ scientifique en émergence, une future interdiscipline peut-être ! Elle se place notamment à la croisée des sciences cognitives, des sciences humaines et sociales et des sciences du vivant. Plusieurs travaux1 en philosophie, géosciences, biologie, anthropologie et en éco-psychologie mettent en évidence notre perte de contact avec l’expérience de la nature et du vivant. Ce déficit présente des conséquences : en vivant dans un monde que nous percevons « désanimé », nous développons un peu de la nature, nous craignons l’altérité ou nous sommes même éco-anxieux ; autant de raisons que bon nombre d’entre nous expérimentent au quotidien et qui poussent à explorer le monde vivant à travers nos sens.Face aux conséquences du changement climatique, le « rapport au sensible » gagne timidement du terrain dans le débat public, interrogeant particulièrement nos représentations du « vivant ». Avez-vous des exemples de changements dans la perception de la relation entre l’homme et la nature ?MOB : On peut aujourd’hui percevoir que ces représentations commencent à évoluer : la philosophie de l’environnement est une branche scientifique très dynamique ; ou encore dans le domaine du droit, certains juristes travaillent sérieusement à donner des droits aux fleuves, aux forêts ou aux océans. (…) >> Lire la suite de l’article sur le site :insa Lyon [1] Dont ceux de Abram, Albrecht, Pyle, Ingold, Fisher.
LL’enseignant qui façonne l’ingénieur de demain | Visages de la science L’ingénierie n’est-elle qu’affaire de technique ? Romain Colon de Carvajal, fait partie de ces scientifiques pour qui l’ingénierie est bien sûr une affaire de technique, mais aussi d’éthique et de philosophie. Enseignant en génie mécanique à l’INSA Lyon, il est aussi spécialiste des low-techs. Selon lui, il est temps de préparer demain, et pour cela, il faut que les ingénieurs sortent du rang et partent à la reconquête de leur liberté.Les low-techs comme médium pédagogiqueAu sein de l’école d’ingénieur lyonnaise, Romain Colon de Carvajal met un point d’honneur à initier ses étudiants à la philosophie « low-tech ». « À partir du moment où l’on a bien compris les usages et à qui est destiné un produit technique, je dirais qu’on conçoit low-tech. (…) Le low-tech permet d’explorer une piste concrète et de mettre en lumière la chaîne de responsabilité, plus facile à appréhender lorsqu’un objet technique est plus simple », introduit l’enseignant au micro des « Cœurs audacieux ».Pour une technologie juste, adaptée« Pour moi, concevoir low-tech, c’est déjà concevoir intelligemment. Je montre qu’il est nécessaire d’avoir une bonne adéquation entre la réponse technologique et le besoin. Le point de départ est de questionner le besoin. Et ce questionnement peut aller très loin : on peut vraiment remettre en cause certains besoins, comme caractériser le côté gadget de certains produits par exemple, qui serait un travers du high-tech. »Une question de responsabilité et de liberté« La société actuelle demande à l’ingénieur de travailler sur plusieurs échelles de valeurs : l’utilité sociale, le prix, la valeur environnementale, la performance, le contenu scientifique… On ne le forme pas à jongler entre ces échelles de valeurs. Et souvent, il y a des conflits de valeurs : il existe des produits complètement inutiles socialement, mais très sympas à construire d’un point de vue technique. Et quelle liberté les ingénieurs ont d’aller d’une échelle à l’autre ? » Enseignant au département génie mécanique de l’INSA Lyon, Romain Colon de Carvajal était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon (Saison 1- Épisode 2)
DDeux jeux pédagogiques Made in AURA pour sensibiliser à la transition énergétique SuperGrid Institute et plusieurs entités éducatives du territoire Auvergne-Rhône-Alpes se sont regroupés pourdévelopper deux activités pédagogiques afin de sensibiliser les jeunes élèves, ainsi que les travailleurs en reconversion professionnelle, à la transition énergétique et aux métiers de demain. Ces outils sont maintenant à disposition des Académies et des organismes de formation professionnelle.Ces deux activités ont été développées en premier lieu par SuperGrid Institute pour ses participations à la Fêtede la Science. Elles ont été mises à niveau au sein du consortium et grâce au soutien de La Région Auvergne–Rhône–Alpes et de l’État à travers les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités(DREETS). Le projet a duré deux ans et vient d’aboutir.SURVIVAL GAMEUn jeu de survie durant lequel les joueurs ont 25 minutes pour sauver la planète du réchauffement climatique ! Ils intègrent peu à peu les énergies renouvelables dans le réseau en résolvant une série d’énigmes ludiques permettant de mieux comprendre le pilotage d’un réseau et le mix énergétique.Le Survival Game sera installé à l’Institut Gaston Berger où les étudiants, formés à son animation, pourront réaliser des actions de sensibilisation fréquentes aux métiers en tension et liés à la transition énergétique.LA BELLE ÉQUIPEUn jeu de plateau collaboratif qui met en lumière la palette de métiers qui s’offrent aux élèves au sein de la transition énergétique et la diversité des parcours de formation. Dans le contexte d’une entreprise industrielle, les joueurs endossent chacun un rôle et travaillent ensemble pour construire un disjoncteur – un équipement indispensablepour la protection du réseau électrique.Des enseignants et encadrants de l’Académie de Lyon et de Grenoble ont été formés à l’animation du jeu LaBelle Équipe pour l’utiliser avec leurs élèves et les aider dans leur travail orientation. >> Le jeu est téléchargeable en ligne pour être utilisé par le plus grand nombre : La Belle ÉquipeDes organismes de formation continue – Missions locales, Pôle Emploi – ont également été formés afin que le jeu « La Belle Équipe » puisse aussi bénéficier aux personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi.Projet financé dans le cadre du projet CPER « Transition zéro carbone : sensibiliser et informer sur les métiers en transformation » (Contrat de Plan État– Région 2015–2020). Les membres du consortium sont : SuperGrid Institute (porteur du projet), le Campus des Métiers et des Qualifications Smart Energy Systems, les académies de Grenoble et de Lyon, Tenerrdis et l’Institut Gaston Berger (INSA Lyon).En savoir plus :SUPERGRID INSTITUTEPPour aller plus loinPlongée dans le réseau électrique du futur , visite virtuelle de SuperGrid Institute.Fête de la science 2019 / ©Vincent Noclin – Université de Lyon
NNeuromythe n°2 : les intelligences multiples Linguistique, spatiale, logico-mathématique, musicale, naturaliste… Nous serions dotés d’intelligences multiples, indépendantes les unes des autres et inégalement distribuées. Ce qui expliquerait que certains soient doués pour les mathématiques, d’autres pour la musique et d’autres encore pour la danse. Après avoir connue un franc succès, cette théorie a été abandonnée. Y compris par son promoteur. Découvrez les débats qui ont découlé de cette théorie.A lire en intégralité sur CORTEX Mag
SSalle de découvertes scientifiques > Ateliers de découvertes scientifiquesL’association Ebulliscience dispose d’une salle de découvertes scientifiques ouverte sur réservation aux particuliers, scolaires et groupes afin d’appliquer la démarche d’investigation.> ObjectifsEntrer dans la démarche expérimentale en se mettant dans la peau d’un chercheur ou d’une chercheuse.Mettre en pratique un raisonnement basé sur l’observation, les hypothèses et les expériencesFaire des sciences en s’amusant, à son rythme.> ModalitésLes informations de réservation, tarifs et horaires sont disponibles sur le site internet :Ebulliscience
LLa recherche participative, Imagineo En les associant aux chercheurs dans le cadre d’un projet innovant, Imagineo accompagne les enfants à devenir acteurs de la société tout en développant leur créativité et leur capacité d’innovation.Les formats de recherche participative développés par Imagineo sont basés sur une démarche pédagogique ascendante qui offre aux enfants un espace leur permettant de s’exprimer dans une ambiance inclusive et bienveillante. Différents ateliers d’intelligence collective sont organisés de façon à stimuler la créativité et curiosité des enfants, à rendre attractif leur apprentissage et à développer chez eux esprit critique, empathie et autonomie. Les enfants développent ainsi leurs compétences à travers une mise en action sur des sujets scientifiques. Cette contribution active à la construction de la société est levier de leur pouvoir d’agir.Imagineo a expérimenté cette approche en proposant aux enfants de réfléchir sur la question du véhicule autonome, un enjeu important de la recherche en sécurité routière et mobilité du futur. Plus d’infos Crédit photo : Ifsttar – Sophie Jeannin Crédit photo : Ifsttar – Sophie Jeannin
MMaths: pourquoi tant de haine? On nous le répète à longueur d’année : les Français n’aiment pas les maths, et du coup ils sont mauvais. Et si c’était plus compliqué que ça ? A lire sur Sciences pour Tous