Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

30 ans après le Web… Big bang dans les institutions de savoirs ? | Revue Balisages n°6

330 ans après le Web… Big bang dans les institutions de savoirs ? | Revue Balisages n°6

En 1989, lorsque Tim Berners Lee développe le Web pour partager les connaissances entre scientifiques, il ne mesurait peut-être pas la révolution des savoirs qu’il allait en grande partie initier. Le Web s’est progressivement hybridé à d’autres innovations (applications mobiles, réseaux sociaux…), à de nouveaux paradigmes (la participation, les plateformes, le web sémantique, l’open access, la science des données…) bousculant nos facultés de penser, de concevoir, d’agir, et de transmettre.
Un peu plus de trente ans après, que s’est-il passé ? Comment comparer dans une lignée diachronique, la production-circulation des savoirs à l’ère post-web, à l’heure où ce sont également des transformations profondes d’élaboration des savoirs qui se jouent ?
Pour répondre à ces questionnements de recherche, le numéro 6 de Balisages propose de porter son attention sur deux axes de réflexion, l’économie politique du Web d’une part et les enjeux d’innovation et de design de services de l’autre.
  • Numéro 6 de Balisages, la revue de recherche de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques  – Enssib : 30 ans après le web… Big Bang dans les institutions de savoirs ?
Sous la coordination de : Ghislaine Chartron (CNAM Paris), Benoît Epron (HEG Genève) et Pascal Robert (Enssib – ELICO UDL Lyon).
CONSULTEZ LE NUMÉRO 6

©enssib

 

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

ENSIB

EcoIndex : que vaut cet outil qui mesure le score environnemental des sites web ? | The Conversation

EEcoIndex : que vaut cet outil qui mesure le score environnemental des sites web ? | The Conversation

En 15 ans, le trafic Internet a été multiplié par environ 500 de 2002 à 2017. Les émissions de CO2 associées ont été évaluées à 762 millions de tonnes en 2018.

Imaginons donc qu’à l’image du Nutri-score, nous disposions, pour mesurer notre empreinte environnementale lorsque nous cliquons sur une page web, d’un outil permettant d’attribuer une note entre A et G à la requête HTTP. Supposons également que ces requêtes soient archivées, année après année, dans une base de données publique comme le HTTParchive. En explorant régulièrement cette base, nous pourrions suivre l’évolution de l’empreinte environnementale des requêtes HTTP.

C’est l’ambition que poursuit EcoIndex, créé en 2014 et qui fait référence à la fois à un ensemble de bonnes pratiques pour construire un site web et à un outil logiciel qui permet d’évaluer plusieurs facteurs pour une URL donnée : son efficacité environnementale absolue à l’aide d’une fonction de score sur une échelle de 0 à 100 (plus le score est élevé, meilleur c’est) ; sa performance écologique relative à l’aide d’une note allant de A à G comme ce que l’on connaît pour les dispositifs ménagers ou alimentaires (Nutri-Score) ; l’empreinte technique de la page (poids, complexité, etc.) ; et l’empreinte environnementale associée (gaz à effet de serre générés, ressources en eau consommées).

Son objectif est d’aider le plus grand nombre à prendre conscience de l’impact environnemental des requêtes HTTP et de proposer des solutions concrètes pour le réduire. Si ce modèle fondé sur les métriques techniques de la page évoquées précédemment est plutôt simple à comprendre, il a aussi ses limites.

LL’empreinte environnementale d’une requête HTTP

Tentons d’abord de comprendre en quoi consiste ledit modèle. Il faut savoir qu’estimer l’empreinte carbone des activités humaines ne peut pas se faire directement : la méthode employée repose en général sur un modèle d’activité ciblée, relatif au domaine étudié. C’est le cas pour EcoIndex, qui ne concerne que les requêtes HTTP et pas l’ensemble des activités du web. Cette métrique s’appuie sur le concept « 3-tiers » qui considère trois paramètres : client, serveur et réseau.

La vidéo en ligne, compatible avec une sobriété numérique ? (Maxime Efoui-Hess, The Shift Project, 5 juillet 2019).

La version « historique » d’EcoIndex consiste en un plug-in à installer sur le navigateur et fonctionne de la manière suivante : l’usager fournit une URL à EcoIndex, qui la transfère du côté serveur. Celui-ci retourne au navigateur une page HTML contenant les réponses à la requête. Le plug-in mesure l’empreinte de l’application, en nombre d’éléments de la page web (le nombre de balises HTML, noté dom), en nombre de requêtes dans la page renvoyée (requests) et enfin calcule le nombre d’octets de la page HTML retournée (size) et qui ont transité dans le réseau.

Ces valeurs sont introduites dans l’algorithme d’EcoIndex pour mesurer les performances et l’empreinte environnementale.

LLe « modèle 3-tiers » et ses limites

L’analyse complémentaire d’un expert est indispensable pour une évaluation opérationnelle complète et fiable de la performance environnementale. En effet, EcoIndex ne prend pas en compte l’impact de l’ordinateur qui effectue la requête ou d’un parcours utilisateur. Seule une requête isolée de tout usage est analysée, comme le Nutri-score ou les machines à laver.

De même, quand la requête est résolue du côté du serveur dans un centre de données (par exemple chez Google quand l’URL est http://www.google.com, EcoIndex ne prend pas en compte l’impact environnemental de ce serveur au sens classique des analyses de cycle de vie (ACV), ni des différents équipements réseau qui sont traversés entre le terminal utilisateur et le centre de données.

Cependant, il permet de discuter des modèles et de leurs attributs qui caractériseraient de manière significative l’impact environnemental du web, réduit à la dimension des requêtes HTTP. Les autres côtés positifs d’EcoIndex sont que le chargement, la création et l’affichage de la page dans le navigateur ne sont pas simulés et que les trois paramètres dom, requests et size rendent compte d’une architecture qui gouverne le fonctionnement macroscopique d’une requête sur le web, donc EcoIndex fait sens.

UUn outil aux calculs imparfaits

Dans le cadre du dispositif, la performance environnementale est calculée sur la base normalisée de valeurs constantes fixées une fois pour toutes et cachées dans le modèle sans tenir compte de variations dans le temps – par exemple d’une période à l’autre comme un confinement, des vacances, etc., ni de la localisation géographique de l’utilisateur.

De plus, ce ne sont pas directement les paramètres dom, requests et size qui sont considérés mais des valeurs correspondant à des quantiles, c’est-à-dire un petit nombre de valeurs qui ont été déterminées en récupérant les trois paramètres sur les URL d’une base de données d’URL qui fait référence, le HTTParchive.

On peut s’interroger sur la stabilité dans le temps de ces quantiles : sont-ils les mêmes en 2023 qu’en 2020, date de leur détermination pour l’EcoIndex historique ? A priori les sites web sont régulièrement revus pour adopter, au fil du temps, de meilleures pratiques d’écoconception – il n’y a pas de raison pour que les quantiles soient fixés une fois pour toutes.

DDes notes arbitraires ?

Autre remarque mineure, pour certains sites comme ceux des grands média, qui sont dynamiques, la valeur d’Ecoindex a de grandes chances d’évoluer de jour en jour, mais sans doute pas de manière trop brutale en passant par exemple de la note de A à G.

En effet, un site web, même dynamique, respecte toujours peu ou prou le même gabarit constitué d’éléments modifiables (texte, images, fond, couleurs). On remplace un texte par un autre, une image par une autre, sans modifier fondamentalement les choses… Vis-à-vis de ce phénomène, EcoIndex nous semble robuste car ce « gabarit » ne change pas.

Cependant, les notes A-G correspondent aux plages d’EcoIndex 100-81 pour A, et 10-0 pour G, sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit : comment ces différentes bornes ont-elles été déterminées ? Équivalent-elles aux quantiles pour les mesures d’EcoIndex du HTTParchive ? Elles en sont proches mais ne coïncident pas exactement.

DD’autres paramètres à introduire

Enfin, le modèle historique ne se prête pas, a priori, à l’introduction de nouveaux attributs autres que les 3-tiers dans le modèle.

Nous pourrions pourtant envisager d’y ajouter des notions de mix énergétique et proposer un nouvel indicateur EcoIndex+ qui fournit des notes tournées vers A pour les énergies décarbonées utilisées côté client et côté serveur et des notes autour de G si les énergies mises en jeu sont carbonées. Si la requête HTTP passe par un mobile 4/5G, on pourrait également agréger l’impact en CO2 de l’opérateur, ce qui conduirait à une vision plus riche de l’EcoIndex+.

Pour être plus exhaustif dans les attributs à injecter dans EcoIndex+, il est nécessaire que la communauté s’accorde sur ces nouveaux critères et ensuite d’établir des méthodes de calcul capables de traiter un grand nombre d’attributs à l’aide de l’apprentissage automatique.

UUn indicateur qui reste à améliorer

Sous l’angle des métriques d’impact environnemental et des bonnes pratiques d’écoconception des sites web, EcoIndex est une démarche simple qui participe à la compréhension des problématiques relatives à la place du numérique dans le réchauffement climatique. L’indicateur est particulièrement intéressant dans la logique d’amélioration des versions successives des sites web.

Du chemin reste cependant à parcourir pour, d’une part, approfondir nos connaissances et mieux saisir les relations entre les différents modèles de haut niveau de type architecture 3-tiers et les analyses de terrain de type cycle de vie d’un produit ou équipement numérique.

D’autre part, il conviendrait de questionner le modèle initial par des approches de sciences des données, c’est-à-dire, explorer ces dernières, les analyser pour obtenir une nouvelle métrique plus fine.The Conversation

 

Publié  sur The Conversation le 15 mai 2023

Auteurs : Denis Trystram, Professeur des universités en informatique, Université Grenoble Alpes (UGA); Christophe Cérin, Professeur des universités, Université Sorbonne Paris Nord et Laurent Lefèvre, Chercheur en informatique, Inria

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.Lire l’article original :

the conversation

Les pionniers du web : aux origines du premier site internet français

LLes pionniers du web : aux origines du premier site internet français

Il y a 30 ans, à quelques kilomètres de Genève (Suisse), au CERN, naissaient les bases du Web, une technologie de partage d’informations permettant de naviguer de contenu en contenu. En France, ce sont deux ingénieurs du CNRS, Wojciech Wojcik et Daniel Charnay, travaillant au Centre de calcul de l’IN2P3 (CC-IN2P3) à Lyon, qui montèrent le premier serveur, et donc la première page web.

Internet est né dans les années 1960 dans les laboratoires de l’armée américaine, mais c’est l’invention du Web par la communauté des physiciens des particules qui popularise son utilisation. En mars 1989, à Genève, le Britannique Tim Berners-Lee, alors informaticien au CERN, pose les premières bases du Web, un concept qualifié par son supérieur de « vague mais prometteur ». Son objectif : proposer une technologie permettant le partage aisé d’une même information entre des physiciens travaillant dans des universités et instituts situés aux quatre coins du monde. Avant cette invention, il était possible d’envoyer des fichiers et de correspondre par courrier électronique, mais pas d’avoir un exemplaire unique de référence stocké à un endroit donné et consultable par tous.

Le World Wide Web naît véritablement en 1991, lorsque le premier site devient consultable hors du CERN. Le CNRS étant un partenaire historique du CERN, les ingénieurs du CC-IN2P3 travaillent déjà régulièrement avec Tim Berners-Lee et son équipe, en particulier sur le traitement des données des grandes expériences de physique des particules.

À gauche : Wojciech Wojcik, ingénieur informatique au CNRS à Lyon et pionnier du web. À droite : NeXT, premier serveur web français, visible au Musée de l’informatique du CC-IN2P3. © Patrick DUMAS/CEA/CNRS Photothèque

En septembre 1992, Tim Berners-Lee présente pour la première fois son invention lors d’une conférence scientifique à Annecy. À la suite de cette conférence, Wojciech Wojcik, ingénieur en développement et assistance aux utilisateurs, revient au CC-IN2P3 avec la technologie en poche et installe le serveur info.in2p3.fr (sur le modèle de celui du CERN, info.cern.ch) sur une station NeXTcube, le même ordinateur que celui utilisé par Berners-Lee. Le premier serveur Web français est né.

Il crée ensuite, avec Daniel Charnay, ingénieur réseaux, la première page Web du premier site Internet français, le cinquième mondial. Elle contient alors quelques informations sommaires sur le CC-IN2P3, une photo du bâtiment et les liens vers les premiers autres sites Web dans le monde.

Pensé comme un outil ouvert, qui répondait parfaitement aux besoins de la communauté des physiciens et soumis à aucune licence, le Web a largement contribué à la diffusion d’Internet auprès du grand public et connu l’essor fulgurant que l’on sait. Le 12 mars 2019, la communauté scientifique fête le trentième anniversaire de cet outil devenu incontournable.

Consultez le site internet anniversaire :

Les 30 ans du web

Numérique à la MJC | #FDS2018

NNumérique à la MJC | #FDS2018

  • Inmarsat : international maritime satellite organization
    Mercredi 10 octobre, 14h – 16h. Samedi 13 octobre, 10h – 12h puis 14h – 16h

Au cours de cet atelier, découvrez le trafic des avions et les bulletins météo marine de l’ensemble de l’Atlantique. Mesurez ainsi l’efficacité et l’utilité des satellites tel que l’Inmarsat (International maritime satellite organization).

Intervenants : RadioAmateurs

 

  • Workshops robotique
    Mercredi 10 octobre, 14h – 16h. Samedi 13 octobre, 10h – 12h puis 14h – 16h

Participez à un workshop dédié à la programmation des robots autonomes. C’est l’occasion pour vous d’approfondir vos bases en robotique en travaillant à partir de plateformes motorisées sous Arduino. Au programme : techniques et dispositifs nécessaires au contrôle d’actionneurs et de capteurs, algorithmes d’évitement, problématiques spécifiques à l’espace scénique…

Intervenants : Jean Ray, Xavier Devert, Franck Cramet, EbulliScience

Public visé : 3 ans + | Inscription obligatoire

 

  • Construire son PC avec une Rapsberry Pi
    Samedi 13 octobre, 10h – 16h

Découvrez une alternative au PC et à Windows avec les plateformes Open Source que sont le Rapsberry Pi et Linux. Profitez-en pour créer votre propre équipement électronique à partir de briques simples !

Intervenant : Hubert Adane

Public visé : familles | Inscription obligatoire

 

  •  Pilotage de drone
    Samedi 13 octobre, 10h – 16h

Abordez les phases de décollage et d’atterrissage, la réglementation, les différents modes de vols, pour piloter un drone civil. En double commande avec votre instructeur, après un cours d’entraînement, vous aurez l’occasion de prendre le contrôle du drone en toute sécurité.

Intervenant : Franck Cramette

Public visé : 11 ans + | Inscription obligatoire

 

 MJC Sainte-Foy-les-lyon

 

Consultez toute la programmation Fête de la Science 2018

en Métropole de Lyon et Rhône