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LLes représentations de l’océan au long de l’histoire

Cet article illustré est extrait du Pop’Sciences Mag #6 : Océan, une plongée dans l’invisible

Par Grégory Fléchet   |   3 juin 2020


Alors que la Terre est majoritairement couverte d’eau, sa représentation cartographique a longtemps privilégié la visualisation des masses continentales au détriment des océans. Avec l’avènement des grandes explorations maritimes, les humains ont soudain pris conscience que ces masses d’eau étaient toutes reliées entre elles. Face à la difficulté de mettre en image cet océan global, les cartographes ont su faire preuve d’audace et de créativité pour donner à voir la dominance aquatique de notre belle bille bleue.

 

La Mappa Mundi d’Hereford.

Sur les mappemondes médiévales, telle que cette « carte du monde » datant de la fi n du XIIIe siècle, l’océan s’apparente à un espace inconnu encerclant les zones terrestres. Cette représentation du monde, tel que le conçoivent les Européens au Moyen-Âge, divise la Terre en trois continents séparés par la Mer Méditerranée : l’Asie y occupe le demi-cercle supérieur, l’Afrique le quart inférieur droit et l’Europe le quart inférieur gauche..

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Projection de Mercator

Vers la fin du XVIe siècle, les normes de représentation du monde sont fixées par la communauté des cartographes flamands, à laquelle appartient Gerardus Mercator. Sur cette carte dessinée en 1587 par son fils Rumold, l’exagération du décalage longitudinal de l’Amérique du Sud par rapport à l’Amérique du Nord laisse la place à une « Mar del Zur » dans l’actuel Pacifique et à une « Mar del Nord » au niveau de l’Atlantique. L’existence de l’immense Terra Australis, qui occupe une large partie de l’hémisphère sud, ne sera réfutée qu’à la fi n du XVIIIe siècle, à la suite du deuxième voyage de James Cook.

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Nouvelle mappemonde

La première tentative de représentation des océans comme une étendue unique et indivisible remonte à 1760. Elle est l’œuvre de l’ingénieur français Nicolas-Antoine Boulanger. Très novatrice pour l’époque, cette représentation divise le monde en un « hémisphère terrestre » réunissant toutes les terres émergées connues et un « hémisphère maritime » révélant toute l’étendue des masses d’eau de notre planète.

©gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

Les océans au centre du monde

Cette carte conçue en 1942 par le géophysicien et océanographe sud-africain Athelstan Spilhaus propose une représentation de la Terre centrée sur les océans. Sur ce planisphère quelque peu déroutant, les pôles sont placés en Amérique du Sud et en Chine. Si ce parti pris a pour effet de déformer significativement les continents, il révèle combien les océans du globe forment en réalité une même masse d’eau liquide.

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Dymaxion Air-Océan-Monde

Fruit de l’imagination de l’architecte américain Buckminster Fuller, cette projection élaboré en 1954 avec le concours du cartographe japonais Shoji Sadao se compose de vingt triangles individuels pouvant être agencés de multiples manières. Grâce à cette flexibilité qui permet de s’affranchir des habituelles conventions cartographiques, où le Nord est toujours placé en haut et le Sud en bas, l’océan global peut être représenté d’un seul bloc…

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Cet article illustré est extrait du Pop’Sciences Mag #6 : Océan, une plongée dans l’invisible