Biologie - santé / Maths - physique - chimie Article Université Jean Monnet - UJM VVers un monde futur sans pétrole ? | Visages de la science source: https://www.arcane-industries.fr/details-l+eco+conception-106.html Portrait d’un ancien doctorant du laboratoire Ingénierie des Matériaux et des Polymères de Saint-ÉtienneChaque année, l’Association des Amis de l’Université de Lyon – AAUL récompenseun jeune doctorant en lui décernant le prix du doctorant étranger. Ce prix récompense un(e) doctorant(e) étranger(ère) de l’Université de Lyon (UdL) pour l’ensemble de son parcours. Cette année, c’est donc Wissam Farhat, doctorant de l’Université Jean Monnet – UJM / UdL et de l’Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP, UMR CNRS 5223) qui a été primé le 26 novembre 2019.Qui est-il ? Quel est son parcours ?© Wissam FarhatA 27 ans, Wissam FARHAT peut être fier de son parcours. Né au Liban, il a obtenu un baccalauréat de biochimie et une maîtrise en biologie du cancer de l’Université Libanaise. Pendant ses études de Master, Wissam a l’opportunité d’effectuer un stage de 9 mois à l’American University of Beirut (AUB) qui l’amène ensuite à poursuivre par un doctorat dans le domaine de la science des polymères et des biomatériaux. Cette thèse, se réalisant en partenariat entre la North Carolina State University, le Laboratory of Forest Ressources (USA) et l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne au sein du laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères (UMR CNRS 5223), a pour objectif d‘étudier l’extraction et la valorisation d’une ressource naturelle abondante mais encore peu exploitée, l’hémicellulose, très présente dans l’herbe et les arbres.Wissam est un étudiant d’un excellent niveau dont les réalisations scientifiques dans le domaine de la chimie des polymères et des biomatériaux ont été remarquées. Au fur et à mesure, il acquiert de l’expérience en biochimie et en biologie du cancer, puis en matériaux polymères biosourcés, toujours avec le même objectif d’application en particulier sous forme d’hydrogels.LLA THÈSE15 septembre 2015, Wissam démarre alors sa thèse sur le sujet suivant « Investigation des approches biomatériaux de l’hémicellulose : l’extraction et la modification de l’hémicellulose et son utilisation pour des applications à fortes valeurs ajoutées. ». Ses travaux sont encadrés par Richard Venditti (Pr, NCSU) et Mohamed Taha (Pr, IMP) puis Frédéric Becquart (MC, HDR, IMP). Nathalie Mignard (MC HDR, IMP) et Ali Ayoub (Dr, NCSU) sont alors ses co-directeurs.Une première partie de son projet se déroule en Caroline du Nord par l’étude d’un procédé d’extraction de l’hémicellulose en considérant autant une stratégie efficace d’extraction chimique que son impact économique et environnemental par une analyse de cycle de vie. La deuxième partie menée à l’IMP porte, quant à elle, sur la valorisation chimique de l’hémicellulose en tant que matériau. Deux objectifs ont été ciblés: rendre d’abord l’hémicellulose thermoplastique puis la rendre réticulable thermoréversiblement par la réaction de Diels-Alder.« L’hémicellulose est un biopolymère très abondant naturellement mais encore très peu exploité en raison de la difficulté à l’extraire avec un faible impact environnemental et économique » explique Wissam. «C’est une matière première relevant de la bioéconomie avec des enjeux très importants pour un monde futur sans pétrole. Parmi ses applications potentielles, on peut citer les hydrogels sensibles aux stimuli, les revêtements de surface et adhésifs, la formation de réseaux tridimensionels et la possibilité de l’utiliser pour administrer des médicaments in vitro en raison de sa biocompatibilité .»AARRIVÉE EN FRANCE: LE LABORATOIRE IMP5 janvier 2017 : Wissam FAHRAT intègre l’UJM. C’est la volonté qu’à l’IMP de travailler sur des applications pratiques interagissant avec les humains et l’environnement, mais également la réputation de ce laboratoire leader dans le domaine de la science des polymères et des matériaux faisant partie d’un grand nombre de réseaux de recherche avec des laboratoires académiques français et étrangers, qui a déterminé Wissam à venir faire sa thèse en partie à Saint-Etienne.« A l’IMP, en France, mon directeur de thèse Frédéric Becquart et ma directrice de thèse Nathalie Mignard, ont eu un impact considérable sur ma carrière professionnelle. Ils m’ont conseillé tout au long de mon doctorat et m’ont inspiré de nombreuses idées tout en me laissant une indépendance dans mes recherches. Mes collègues de laboratoire m’ont apporté un soutien réconfortant et j’apprécie vraiment le temps passé et les aventures vécues ensemble durant cette période ».Wissam tient à préciser: « Je remercie mon Professeur Richard Venditti et le Dr Ayoub pour avoir cru en moi et pour leur soutien continu, ainsi que Christian Carrot et Jean-Charles Majesté pour m’avoir accueilli au sein de l’IMP ».Il poursuit en se rappelant ses études à l’UJM: « J’ai de très bons souvenirs. Quand j’y repense, de nombreux moments me viennent en tête. J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux chercheurs de France et du monde entier et j’ai eu le sentiment d’appartenir à un vaste réseau international. En fait, j’étais entouré de personnes reconnues à l’échelle nationale et internationale pour leurs innombrables contributions à la communauté des polymères et des biomatériaux. Je me suis fait de bons amis sur qui je pouvais compter et parler de n’importe quel sujet. Je me souviens très bien des événements conviviaux avec des professeurs et d’autres collègues de l’UJM. Nous avions l’habitude de nous réunir pour des matchs de football amicaux… Des moments très agréables ».EET DEMAIN?31 août 2018, Wissam soutient brillament sa thèse à Raleigh aux Etats-Unis. A ce jour, il a publié ses travaux de thèse, bibliographiques et de recherche, dans 6 articles à forts facteurs d’impact en sciences des matériaux polymères.Wissam est actuellement en post-doctorat au sein du fameux KTH Royal Institute of Technology de Stockholm en Suède. Il travaille sur le développement des matériaux polymères biosourcés pour des applications anti-cancéreuses.Ce que Wissam souhaite pour l’avenir ? « Poursuivre ma recherche dans le domaine des biomatériaux. Continuer à apprendre, à assumer des responsabilités supplémentaires et à apporter autant que je le peux. J’ai l’intention d’améliorer mes compétences et de continuer à m’impliquer dans des associations professionnelles liées aux biomatériaux polymères ».Très belle continuation à ce jeune chercheur dont les travaux sont déjà reconnus. Un prix du doctorant étranger largement mérité !Retrouvez d’autres portraits de chercheurs