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EN SAVOIR PLUS

Einstein a Lyon ? | Visites guidées thématiques

EEinstein a Lyon ? | Visites guidées thématiques

©musée ampère

Einstein a réellement mis la main à la pâte sur une seule expérience dans sa vie : celle qui vient d’être redécouverte au musée d’Ampère à Poleymieux.

L’occasion pour nous de revenir sur cette expérience, où on découvre peu à peu que finalement… leur expérience aurait pu amorcer la découverte du spin ! Du moins s’ils n’avaient pas été biaisés !

  • Pourquoi la seule expérience de recherche qu’Albert Einstein ait réalisée se retrouve au musée Ampère?
  • Comment fonctionne-t-elle?
  • Pourquoi Albert Einstein est associé à des chapitres inédits de l’histoire des sciences et de la ville de Lyon à travers des personnalités telles Édouard Herriot ou André-Marie Ampère?

>> La vidéo de présentation :

 

Inscrivez-vous dès maintenant pour être informé de la date de la présentation de l’expérience d’Einstein au musée Ampère et pour réserver votre place lors des visites guidées thématiques dédiées à Einstein, qui auront lieu entre avril et juin 2024

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

Musée Ampère

La botanique de Pitton de Tournefort

LLa botanique de Pitton de Tournefort

©Céline Chagnard

©Céline Chagnard

La bibliothèque universitaire Lyon1 conserve dans ses collections, Institutiones rei herbariæ de Joseph Pitton de Tournefort. Il s’agit d’une troisième édition imprimée à Lyon en 1719 à l’initiative d’Antoine de Jussieu (1686-1758).

Né en 1656 à Aix en Provence, Joseph Pitton de Tournefort est un des plus éminents botanistes du XVIIème siècle. Destiné par son père à une carrière ecclésiastique, il effectue ses études chez les Jésuites, mais à la mort de ce dernier, il décide de se consacrer à sa véritable passion, la botanique. En 1678, il parcourt la Savoie et le Dauphiné en compagnie de Charles Plumier et débute son herbier. L’année suivante, il effectue des études de médecine à Montpellier et poursuit la constitution et l’enrichissement de sa collection en se rendant dans les Pyrénées orientales et en Espagne. Très vite sa renommée est telle que Guy Falgon (1638-1718), médecin de Louis XIV, lui demande de venir à Paris et lui confie en 1683, la chaire de botanique au Jardin des Plantes. Ses cours et ses démonstrations ont beaucoup de succès. Mais grand voyageur, il poursuit ses collectes au cours de différents déplacements dans le sud de la France, en Espagne, au Portugal, aux Pays Bas et en Angleterre. En 1694, il publie son premier ouvrage Éléments de botanique ou méthode pour connaître les plantes en trois volumes. Dans ce livre illustré de 451 planches dessinées par Claude Aubriet (1665-1742), il présente son système de classification des plantes basé sur deux critères : la fleur et le fruit.  L’ouvrage a beaucoup de succès et afin qu’il soit lu dans toute l’Europe Tournefort le traduit lui-même en latin sous le titre Institutiones rei herbariae. En 1696, il reçoit le bonnet de docteur de la faculté de médecine de Paris et en 1700, sur ordre du Roi Louis XIV, il part au Levant pour une grande expédition. De ce long périple qui dure deux ans, il rapporte 1356 nouvelles plantes et 25 genres nouveaux. Cette riche moisson lui permet de rédiger un supplément à ses Institutiones, ce complément illustré de 13 nouvelles planches sera ajouté à l’édition posthume de 1717. C’est à seulement 52 ans, qu’il meurt fauché par une charrette en revenant du Jardin du Roi en décembre 1708.

La classification de Tournefort

Tournefort définit un nouveau système pour classer toutes les plantes à partir de l’examen de la forme des fleurs et de la nature du fruit. Le type de fleur lui permet de déterminer la classe, il en obtient 22. Et à partir de la nature du fruit il définit le genre, élément de base de son système qui en comporte 700. Il classe ainsi plus de 8000 espèces. La simplicité de sa classification séduit de nombreux naturalistes dans toute l’Europe, elle permet d’identifier rapidement un spécimen déjà classé et d’ajouter les nombreuses espèces nouvellement découvertes. Bernard de Fontenelle dira, dans son éloge posthume, que Tournefort a mis de l’ordre dans la « confusion magnifique » de la nature. Et même si son système sera vite abandonné au profit de celui de Carl Linnæus (1707-1778), c’est lui qui crée la nomenclature binominale reprise ensuite par Linné.

©Céline Chagnard

©Céline Chagnard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La réédition lyonnaise de Jussieu

La BU Lyon 1 conserve dans ses collections l’édition lyonnaise des Institutiones rei herbariae, publiée par Antoine de Jussieu (1686-1758) en 1719, plus de dix ans après la disparition de Tournefort. Le premier volume comporte une dédicace au Roi, suivie d’ajouts de Jussieu : une biographie de Pitton de Tournefort et ses commentaires sur la méthode du botaniste. Les 676 pages de textes et d’appendices sont précédées par une liste des noms abrégés des auteurs cités, d’explications sur le système de classement et de la table des 22 classes des genres. A la fin du volume figurent deux index (en latin et en français).  Les deux tomes d’atlas ont un titre-frontispice montrant le Jardin du Roi, ils regroupent les 489 illustrations de Claude Aubriet gravées en taille-douce à pleine page. De format in quarto, les trois volumes sont reliés en veau marbré, les dos à nerfs sont ornés de motifs dorés avec des pièces de titre et de tomaison fauve, les tranches sont rouges.

©Céline Chagnar

©Céline Chagnard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

Bien que critiquée dès la fin du XVIIe siècle et même si elle est peu citée dans L’Encyclopédie, la classification de Tournefort restera populaire jusqu’au XVIIIe siècle et Voltaire écrira que Joseph Pitton de Tournefort  a été « le plus grand botaniste de son temps »1.

Autrice : Livia Rapatel, responsable des fonds patrimoniaux et de la programmation culturelle à la Bibliothèque universitaire Lyon 1

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Note :

[1] : Voltaire, Essay sur l’histoire générale, et sur les mœurs et l’esprit des nations, sl, sn, 1756, VII, p. 301

>> Bibliographie :

  •  L’enseignement d’Antoine-Laurent de Jussieu au Muséum face au renouveau des doctrines de Linné sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, Duris, Pascal, In Le Muséum au premier siècle de son histoire [en ligne]. Paris : Publications scientifiques du Muséum, 1997. Disponible en ligne [consulté le 23 janvier 2024].
  • Les processus classificatoires appliqués aux objets naturels et leur mise en évidence. Quelques principes méthodologiques, Friedberg Claudine, In Journal d’agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 21, n°10-12, Octobre-novembre-décembre 1974. pp. 313-334. Disponible en ligne [consulté le 23 janvier 2024].
  • Tournefort (1656-1708), Leroy Jean-François, In: Revue d’histoire des sciences et de leurs applications, tome 9, n°4, 1956. pp. 350-354. Disponible en ligne [consulté le 23 janvier 2024].
  • Botanique, thérapeutique et politique : le cas Pitton de Tournefort, Perez, Stanis. In Le Journal de botanique, n°85, 2019. Numéro thématique : 400e anniversaire de la première requête adressée au roi par Jean Riolan pour la création d’un Jardin des Plantes. Colloque Le jardin des Plantes de Paris (1618-2018) Médecins, apothicaires et botanistes. 20-21 avril 2018. pp. 58-65. Disponible en ligne [consulte le 23 janvier 2024].

>> Autres publications de l’autrice :

  • Concevoir et faire vivre une exposition en bibliothèque universitaire – In Payen, Emmanuelle (dir.), Exposer en bibliothèque : enjeux, méthodes, diffusion, Presses de l’Enssib, 2022 (coll. La Boîte à outils ; 51).
  • L’action culturelle à l’université : l’exemple du SCD Lyon 1. In Colin Sidre (dir.), Faire vivre l’action culturelle et artistique en bibliothèque, Presses de l’Enssib, 2018 (coll. La Boîte à outils ; 43).
  • La Fête de la Science en bibliothèque universitaire, l’exemple de la BU Lyon 1, et Le festival Science et Manga, une manifestation originale de la BU Lyon 1. In Justine Ancelin (dir.), Médiatiser la science en bibliothèque, Presses de l’Enssib, 2016 (coll. La Boîte à outils ; 35).

 

 

>> Aller lire l’article original sur le site :

BU Lyon 1

Le temps d’un rêve

LLe temps d’un rêve

Un être humain passe un tiers de sa vie à dormir et une bonne partie de ce temps à rêver. La nature du rêve semble pourtant sans cesse se dérober. Pour tenter de définir le phénomène onirique, l’exposition propose une série d’escales dans les lieux où le rêve s’exprime, dans différentes cultures, depuis l’Antiquité.

Des temples d’incubation grecs au laboratoire de neurosciences, du divan du psychanalyste à l’imaginaire de l’artiste, d’un continent à l’autre, Le temps d’un rêve convie une multiplicité de regards pour lever le voile sur le « mystère » onirique.

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Épidémies, prendre soin du vivant

ÉÉpidémies, prendre soin du vivant

Alors que nous venons de traverser collectivement la pandémie de la COVID-19, quelle mémoire conservons-nous des épidémies du passé et comment nous préparer à celles à venir ? Depuis des millénaires, les épidémies touchent les sociétés humaines mais aussi les autres espèces animales, sur tous les continents. En s’appuyant sur des collections de médecine, d’ethnographie, des spécimens d’histoire naturelle ou encore des œuvres contemporaines, l’exposition nous invite à envisager les épidémies comme un phénomène non seulement biologique mais également social, dans un monde où santé humaine, santé animale et santé environnementale sont liées.

Une exposition du musée des Confluences d’après un concept original du National Museum of Natural History, Smithsonian Institution de Washington

Plus d’informations sur le site du :

MUSÉE DES CONFLUENCES

Didactique des sciences | Carte blanche aux chercheurs

DDidactique des sciences | Carte blanche aux chercheurs

©BU Lyon 1

À l’occasion des rencontres Carte blanche, les chercheurs sortent de leurs laboratoires pour venir raconter comment se fabrique la science aujourd’hui. Les BU de l’Université Lyon 1 invitent un chercheur ou une équipe de chercheurs de l’université à présenter aux étudiants et au grand public les travaux qu’ils mènent.

 

François Dessart, chercheur en didactique des sciences au laboratoire S2HEP Lyon 1 et formateur à l’INSPÉ Lyon, sera l’invité de la prochaine Carte blanche aux chercheurs. Ses travaux de recherche portent sur les usages de la narration dans les sciences. Il travaille sur les situations de médiation scientifique dans les sciences de terrain et plus spécifiquement la géologie. Lors de cette Carte blanche, il expliquera comment explorer la tension narrative pour susciter les questionnements scientifiques à l’école.

>> Pour en savoir plus :

BU Lyon 1

Éditer l’histoire des sciences – France, XXe siècle

ÉÉditer l’histoire des sciences – France, XXe siècle

L’ouvrage Editer l’histoire des sciences ( France, XXe siècle) aide à comprendre le processus de construction culturelle de la science à l’heure où le débat scientifique bascule souvent dans les polémiques sociales.

En adoptant l’angle des pratiques éditoriales, l’objectif de ce livre est d’interroger tant les supports et les types de productions dans leurs variations historiques et contextuelles (vulgarisation, manuels, ouvrages encyclopédiques ou de recherche, revues savantes ou à caractère militant ou politique, etc.) que la diversité des acteurs (auteurs, traducteurs, directeurs de collections, éditeurs) et des publics visés.

Les coordinateurs de l’ouvrage : 

  • Bertrand Emanuel, maître de conférences à l’ESPCI Paris-PSL, habilité à diriger des recherches, et chercheur en histoire des sciences au Centre Alexandre-Koyré
  • Feuerhahn Wolf, chercheur en histoire des sciences et des savoirs au CNRS, Centre Alexandre-Koyré (Aubervilliers)
  • Tesnière Valérie, Directrice d’études, École des hautes études en sciences sociales (Paris)

Paru dans la collection « Papiers » , aux Presses de l’Enssib en 2023.

L’ avant propos, « l’histoire des sciences publiée : un révélateur du partage éditorial des savoirs », par Emanuel Bertrand, Wolf Feuerhahn et Valérie Tesnière est en libre accès :

Accédez aux critiques de l’ouvrage : babelio

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

Enssib

 

Eiffel, en fer et contre tous

EEiffel, en fer et contre tous

Plongez dans l’incroyable aventure de la Révolution industrielle avec ses grands hommes, ses formidables inventions et ses coups bas. Découvrez comment le visionnaire Eiffel, emblème du progrès, de l’inventivité et du génie du XIXe siècle, fut jeté en pâture aux Français et releva fièrement la tête, de la manière la plus inattendue.

1888. À trois mois de l’inauguration de la Tour Eiffel, les ouvriers se mettent en grève. Comment Eiffel va-t-il gérer cette crise ?
Mais, au-delà de l’anecdote, que s’est-il passé pour que, à la fin du XIXe siècle, la France entière haïsse à ce point Gustave Eiffel, rendu responsable du suicide de milliers de personnes ?

Découvrez Eiffel moderne, qui inventa le Management.
Découvrez Eiffel visionnaire, qui fit entrer la France dans la démocratisation technologique comme Steve Jobs imposa la démocratisation numérique.
Découvrez Eiffel génie, qui créa l’emblème de la France et lui redonna sa fierté de grande puissance mondiale.
Découvrez l’homme impitoyable et juste qu’était Gustave Eiffel.

De et par Alexandre Delimoges

En partenariat avec l’IUT Génie Civil et Construction Durable de Lyon 1, à l’initiative de Didier Langlois et Florence Playe-Faure, dans le cadre de l’année Eiffel 2023. Un bord de plateau avec le comédien aura lieu à l’issue de la représentation.

Leçons hérétiques sur l’histoire du temps présent. L’anthropocène à la lumière de l’analyse historique / Cours public 2023

LLeçons hérétiques sur l’histoire du temps présent. L’anthropocène à la lumière de l’analyse historique / Cours public 2023

Nourri de travaux d’histoire environnementale, des sciences et des techniques et d’une approche interdisciplinaire de la crise des temporalités, ce cours, proposé par l’historien Pierre Cornu (Université Lumière Lyon 2), de janvier à avril 2023, a exploré, en 6 séances, les thèmes majeurs de l’anthropocène : rôle des technosciences et de l’innovation, remise en question de l’entreprise et de la rationalisation héritée des Lumières, redistribution des rôles entre « humains » et « non humains »…

Intervenant : Pierre Cornu est Professeur d’histoire contemporaine et d’histoire des sciences à l’Université Lumière Lyon 2, chercheur en délégation à Inrae et historien référent du Comité d’histoire Inrae-Cirad.

Présentation du cours :

Ce cycle de cours publics se veut une exploration critique et méthodique des possibilités d’une ressaisie du devenir historique dans un monde anthropocène qui a tendance à produire soit un effet de sidération impuissante, soit des formes d’activisme désarticulées. Convoquée de toutes parts, l’histoire elle-même ne sait plus si elle doit se transformer en vision politique, en écologie des transitions ou en sagesse désespérée, pour tenter de s’adapter à une époque hantée par la possibilité d’une « fin de partie » pour l’humanité.

Inspiré des « Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire » du philosophe tchèque Jan Patočka, ce programme visera tout d’abord à éclairer les enjeux d’une adaptation de la méthode historique à un temps présent caractérisé par le désajustement des temporalités des sociétés, des systèmes techniques et de la biosphère.

Quelles archives, quels récits, quelles modalités de mise en débat pour une épistémologie historique de l’anthropocène ? Nourri de travaux d’histoire environnementale, des sciences et des techniques, et d’une approche interdisciplinaire de la crise des temporalités, le cours explorera ensuite les thèmes majeurs de l’anthropocène : le rôle ambivalent des technosciences et de l’innovation ; la remise en cause de l’entreprise de rationalisation du monde héritée des Lumières ; la redistribution des rôles entre humains, non-humains et objets hybrides de toutes sortes, en révolte plus ou moins ouverte contre la « civilisation technique » ; les enjeux du réencastrement de l’activité économique touchant aux bio-ressources dans un ordre socioécosystémique habitable et souhaitable.

Mettre en histoire l’anthropocène, ce n’est pas le clore, c’est au contraire s’efforcer de le déverrouiller.

 

Vidéo de la 1ère séance (26 janvier) : Introduction. Un historien in partibus infidelium :

Vidéo de la 2ème séance : Le principe d’évolution ou la fabrique de la flèche du temps.

Vidéo de la 3ème séance : L’innovation, une figure du temps en fuite.

Vidéo de la 4ème séance : La croissance, une figure du temps en crise terminale ?

Vidéo de la 5ème séance : De la rationalisation comme épuisement du monde.

Vidéo de la 6ème séance : Repenser l’histoire, rouvrir le devenir.

 

 

Visite guidée : Du Grand Hôtel-Dieu à l’Université : médecine et sciences dans la ville

VVisite guidée : Du Grand Hôtel-Dieu à l’Université : médecine et sciences dans la ville

 

Le 19e a été un siècle de révolutions médicales et scientifiques, et notamment à Lyon. La médecine lyonnaise s’est longtemps développée à l’Hôtel-Dieu, où a émergé son enseignement au début du 19e siècle. La faculté des sciences, créée en 1835, et l’école de médecine, devenue faculté en 1874, ont rejoint le nouveau palais universitaire bâti sur la rive gauche du Rhône en 1896.

Du Grand Hôtel-Dieu à l’Université, du Discours sur la douleur de Marc-Antoine Petit aux radiographies d’Etienne Destot et à la criminologie d’Alexandre Lacassagne et d’Edmond Locard, suivez les traces laissées par les grands médecins et scientifiques, et embarquez, de la rive droite à la rive gauche, dans le siècle de Louis Pasteur et de Claude Bernard.

Cette visite s’appuie sur la documentation du département d’histoire de l’art de l’université Lyon 2 et les collections du Musée des Hospices Civils de Lyon, pour mieux vous emporter dans les petites et la grande histoire de la médecine et des sciences à Lyon.

 

>> Plus d’informations et inscription :

Only Lyon

 

 

Sciences, un métier de femmes 2023

SSciences, un métier de femmes 2023

Montrer par l’exemple que tous les métiers scientifiques sont mixtes, décrypter les stéréotypes, dépasser les idées reçues, telle est l’ambition de notre journée « Sciences, un métier de femmes » qui, chaque année depuis 2017, rassemble près de 500 lycéennes de l’Académie de Lyon pour les convaincre d’avoir confiance en leurs capacités de réussir. Cette journée est co-organisée par l’association Femmes & Sciences, le LabEx ASLAN et les laboratoires CNRS, ICAR et CRAL.

Pourquoi une telle journée ?
La journée « Sciences, un métier de femmes ! » revient en 2023 pour la 7e année consécutive. Le manque d’intérêt des jeunes filles pour les sciences reste un problème d’actualité. Aujourd’hui encore, alors que les filles sont presque à parité avec les garçons en Terminale S, seulement un quart des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes. Globalement, les différences d’orientation entre filles et garçons se sont très peu estompées avec le temps ; le nombre de filles qui s’orientent vers des études supérieures scientifiques et techniques reste trop faible dans les cursus de sciences au niveau du lycée. Depuis la dernière réforme des lycées, le nombre de filles avec une doublette scientifique est passé de 95 000 filles à moins de 68 000 en 2021. C’est un recul de plus de 15 ans pour l’engagement des filles. Selon une étude du MENESR (2016), les filles réussiraient mieux le Bac (91% d’entre elles l’obtiennent) que les garçons (86%). Parmi elles, 46,7% ont passé un Bac scientifique mais avec une grande disparité quant aux options choisies : 49% ont pris SVT, 25% en chimie et seulement 19% en mathématiques, et ce chiffre chute encore plus pour l’informatique et les sciences numériques, seulement 4%, et les sciences de l’ingénieur (3%). Dans le monde professionnel et de la recherche, au CNRS, les femmes représentent moins de 20% des ingénieures, assistantes ou techniciennes en calcul scientifique ; respectivement 18% et 20% en sections 6 et 7, sciences de l’information ; 19% en section 41, mathématiques. Les chiffres sont sensiblement les mêmes au CNU (Conseil National des Universités).

Deux médailles Fields seulement ont été attribuées à des femmes (Maryam Mirzakhani, en 2014 et Maryna Viazovska en 2022) et trois prix Turing (pour 73 hommes qui l’ont reçu, depuis sa création en 1966).

Il s’agit d’un problème culturel, lié à l’éducation et au formatage modelé par la société et les médias. Les stéréotypes entraînent des préjugés tenaces et les jeunes filles ont du mal à se projeter dans ces métiers et à envisager de faire les études pour y parvenir, car pour la plupart elles ne connaissent pas de femmes scientifiques pouvant leur servir de référence.

Pourtant, notre société est confrontée à d’immenses défis : problème des ressources en eau, alimentation, santé, énergie, réchauffement climatique, etc. Toutes les compétences sont nécessaires pour les relever, à commencer par celles des femmes qui, jusqu’à présent, n’ont pas été assez reconnues et mises à profit, privant la société de nombreux talents.

Afin d’agir pour inciter les jeunes filles à choisir des voies qui les conduisent, elles aussi, aux postes scientifiques et technologiques les plus qualifiés, nous souhaitons poursuivre l’action débutée en 2017 et reconduite chaque année, toujours couronnée de succès auprès des lycéennes et plébiscitée par les enseignants.

>> Pour en savoir plus :

SCIENCES, UN MÉTIER DE FEMMES

A NOTER : la journée initialement prévue le 7 mars a été reportée au 30 mars 2023.