SSciences, un métier de femmes | BD ©Leah TouitouMontrer par l’exemple que tous les métiers scientifiques sont mixtes, décrypter les stéréotypes, dépasser les idées reçues, telle est l’ambition de notre journée Sciences, un métier de femmes qui, chaque année depuis 2017, rassemble près de 500 lycéennes de l’Académie de Lyon pour les convaincre d’avoir confiance en leurs capacités de réussir.La désaffection des jeunes filles pour les filières scientifiques est préoccupante. Les jeunes filles ont du mal à se projeter dans les métiers techniques et scientifiques et à envisager de faire les études pour y parvenir parce qu’elles manquent de figures féminines de référence et parce que les idées reçues ont la vie dure. Cette journée de mars a pour vocation de faire tomber ces préjugés…Lors de ces journées, spécifiquement destinées aux lycéennes de l’académie et leurs enseignant(e)s, celles-ci ont pu rencontrer des jeunes femmes travaillant dans des domaines technologiques et scientifiques variés, et discuter librement avec elles. Lorsque ces journées se déroulent en présentiel, des visites de laboratoires sont également organisées.Depuis 2017 ans, à l’occasion de ces rencontres, une bande dessinée a été réalisée : en 2017 par Ben Lebègue, puis en 2018 par Leah Touitou, illustratrice et scénariste jeunesse, accompagnée par Anjale, auteure, illustratrice et dessinatrice de BD, en 2025.Journées organisées par l’association Femmes et Sciences, le CRAL, le laboratoire ICAR, le LabEx ASLAN.>> Cliquez sur l’image pour la découvrir la BD 2025 :Illustrations : Léah Touitou et AnjaleVVoir les BD des années précédentes :Sciences, un métier de femmes – BD 2017Sciences, un métier de femmes – BD 2018Sciences, un métier de femmes – BD 2019Sciences, un métier de femmes – BD 2020Sciences, un métier de femmes – BD 2021Sciences, un métier de femmes – BD 2022Sciences, un métier de femmes – BD 2023
LLes ateliers d’été d’Ébulliscience Cet été, Ébulliscience fait pétiller la curiosité des enfants avec la science en s’amusant ! Du soleil, des sourires… et des expériences scientifiques !L’été approche à grands pas. Et si vous glissiez un peu de sciences dans votre programmation estivale ? Pas de panique : ici, on ne parle pas de tableau noir ni de formule compliquée. Avec ÉbulliScience, les enfants manipulent, observent, expérimentent… et apprennent en s’amusant.Des ateliers ludiques et accessibles à toutes et tousL’équipe d’ÉbulliScience propose des ateliers de médiation scientifique où les enfants deviennent de véritables chercheurs et chercheuses. On se pose des questions, on fait des hypothèses, on teste, on recommence… C’est ça, la démarche scientifique. Et ça marche à tous les âges !> Deux formats sont possibles dans notre Salle de Découvertes Scientifiques à Lyon :Atelier Découverte (1h30) : des expériences variées, pleines de surprises.Atelier Passeport (2h30) : une exploration autour d’un thème au choix> Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : Ébulliscience
LLa nuit européenne des musées La Nuit européenne des musées est de retour pour sa 21e édition, l’occasion d’arpenter les musées entre amis ou en famille à la tombée de la nuit. En région lyonnaise…> Le Musée des Moulages de l’Université Lumière Lyon 2 propose de découvrir deux expositions :R(évolution)sDepuis l’Antiquité, l’art a toujours été le miroir des préoccupations et des aspirations de chaque société. Chaque transformation des attentes, croyances et connaissances de ces sociétés a eu des répercussions artistiques profondes. Ces œuvres ont souvent suscité des débats passionnés, du dégoût, de la censure, des bravades, des coups d’éclat, des coups de génie, des boycotts ou des scandales dans les sociétés qui les ont engendrées.Les élèves de terminales option Arts Plastiques et les étudiants de CPES CAAP du lycée Auguste et Louis Lumière de Lyon sont invités à réinterroger ces références artistiques à l’aide des technologies, des médiums artistiques et des préoccupations qui sont les nôtres aujourd’hui.Restauration de la Porte du Paradis du Musée des MoulagesAprès deux ans de travaux, le moulage lyonnais de la Porte du Paradis, exécuté en 1841 d’après le célèbre monument de la Renaissance sculpté par Lorenzo Ghiberti, est entièrement restauré. Venez découvrir cette œuvre exceptionnelle et comprendre son histoire et sa restauration.Pour les familles, plusieurs jeux sont proposés en complément de l’exposition.> Le Musée de sciences biologiques Dr Mérieux ouvre ses portes :Explorez l’univers caché des microbes, bactéries, virus et cellules, à travers des expériences interactives en libre accès. Une nuit exceptionnelle pour voir le monde autrement… Venez percer les mystères de la vie microscopique !Dès 18h jusqu’à 23h | Entrée libre.> Le musée des beaux-arts de Lyon donne Carte-blanche aux étudiant·es de l’ENSBA Lyon :Par des performances et des installations les étudiant·es proposent une approche renouvelée des collections. Le musée s’associe pour la 10e année consécutive à un établissement d’enseignement supérieur de la Métropole de Lyon dans le cadre de la Nuit européenne des musées.De 19h à minuit |Entrée libre et gratuite. > Découvrez la programmation des musées lyonnais sur le site : ville de Lyon
JJournalisme et science, quelles relations ? | Un dossier Pop’Sciences D’un côté, entre demandes extemporanées, ambivalence face aux publications scientifiques, souhait de répondre à l’attente des lecteurs, auditeurs, et, de l’autre, une temporalité de la recherche sur un temps long, la prise de recul, le temps de la réflexion, d’ajustements, de confrontations… journalistes et chercheurs ont-ils malgré tout un objectif commun de production et de diffusion des savoirs ?Comment ces deux instances, médiatique et scientifique, ancrées dans des cultures différentes, traitent de l’actualité scientifique ? Qui, quoi influe dans la sélection de l’information ?C’est au cours d’un séminaire Pop’Sciences rassemblant les acteurs de la culture scientifique et technique de Lyon et Saint-Étienne que deux tables rondes ont été organisées sur la thématique de la relation entre chercheur et journaliste. Ce dossier vous en propose une restitution au travers de deux articles.LLes articles du dossier#1 – Résidence croisée chercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble, rédigé par Anne Guinot pour Pop’Sciences – Avril 2025©Vincent NoclinDans le cadre du projet LYSiERES², projet labellisé « Science avec et pour la société » par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pop’Sciences a organisé deux résidences croisées entre un.e journaliste et une chercheuse, en 2023 et en 2024. Cette résidence avait pour objectif de faire se rencontrer les deux professions, qui sont parfois en relation, mais dont les fonctionnements et impératifs différent largement. Grâce à plusieurs semaines de travail en binôme chercheur/journaliste, la résidence permet de mieux comprendre les problématiques de chaque corps de métier et ainsi faciliter la collaboration entre les deux professions dans un objectif commun de production et de diffusion des savoirs.Lire l’article #1#2 – La relation chercheur – journaliste : vécus et expériences, rédigé par Étienne Richard pour Pop’Sciences – Avril 2025©Vincent NoclinComment les chercheurs conçoivent-ils leurs relations avec la presse ? Quand et comment les journalistes sollicitent-ils les chercheurs ? Comment travaillent-ils ensemble ? Pour explorer ces questions, trois chercheurs, trois journalistes et une directrice de la communication sont venus partager leurs expériences. Lire l’article #2—————————————————————MMerci !Pop’Sciences remercie les différents intervenants qui ont accepté de participer à la rencontre avec le réseau des acteurs de culture scientifique et technique le 17 mars 2025 :> Patrice Abry, directeur de recherche – Laboratoire de Physique ENS de Lyon – Traitement du signal> Coralie Bouchiat, maître de conférences universitaire – Praticien Hospitalier au sein du Centre international de recherche en infectiologie – CIRI – à Lyon> Arthur Braun, enseignant chercheur – Unité de recherche CONFLUENCE : Sciences et humanités – Droit public> Grégory Fléchet, journaliste scientifique indépendant (site)> Muriel Florin, journaliste au Progrès> Jean-François Gérard, directeur adjoint scientifique Institut de chimie – CNRS – Recyclage – Recyclabilité & ré-utilisation des matières > Aude Riom, directrice de la communication ENS de Lyon> Guillaume Rosi, journaliste BFM Lyon, en charge de la confection des programmes et des magazines thématiques> Anaïs Sorce, journaliste radio à RCF LyonAinsi que :> l’Unité de Recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités (EA 1598) de l’UCLy et RCF Lyon qui nous ont accueillis et permis d’organiser ce séminaire dans l’espace convivial de la Maison de la Recherche et de l’Entreprise de l’UCLy (merci particulièrement à Anne-Sophie Ancel, Lorraine Guitton, Dorothée Eicholz pour leur accompagnement).
RRésidence croisée chercheur – journaliste : le temps de se comprendre pour mieux faire ensemble | #1 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? Faire se rencontrer chercheurs et journalistes pour davantage se connaître et collaborer ? Tel est le pari du dispositif de résidence croisée mis en place par l’équipe Pop’Sciences de l’Université de Lyon, dans le cadre du projet LYSiERES². Un défi relevé avec succès lors d’une première résidence en 2023. Retours sur la seconde édition qui révèle une nouvelle expérience féconde et l’envie d’une meilleure coopération aux bénéfices partagés.210 heures, soit 30 jours : c’est le temps que Guillemin Rosi, en charge de la confection des programmes et des magazines thématiques sur BFM Lyon et Coralie Bouchiat, chercheuse au CIRI[1] , auront passé ensemble à la fin de cette seconde résidence croisée, débutée en octobre 2024. La chercheuse s’est rendue dans la rédaction de BFM, en binôme avec le journaliste, qui, par la suite, a rejoint la microbiologiste dans son laboratoire. Objectif : découvrir le métier de l’autre, « s’acculturer » à son univers, avec pour but de contribuer à améliorer les collaborations entre les deux professions. À l’issue de cette immersion, les deux acteurs vont créer des objets pour rendre compte de cette découverte mutuelle. Une bande dessinée ainsi qu’un podcast sont en projet.À l’origine : une méconnaissance mutuelle et une certaine curiosité…Avant de débuter l’aventure, Coralie Bouchiat et Guillemin Rosi partagent le même constat : les relations entre leurs deux métiers sont distantes, voire inexistantes pour la chercheuse : « Mon rapport avec les journalistes avant ? Aucun ! ». Le journaliste confirme que son lien avec la recherche est distendu et qu’il intervient plutôt selon les besoins de l’actualité. Travaillant dans un média grand public, il cherche à obtenir des informations facilement « vulgarisables » et accueillir un invité « bon client qui ne va pas ennuyer ou perdre le téléspectateur… ».Qu’est-ce qui a poussé les deux participants à répondre à l’appel à projet LYSIERES² ? La curiosité ! La chercheuse avait envie d’un projet alternatif et le journaliste souhaitait comprendre les raisons des difficultés entre médias et sciences.Souvenirs du premier jour de résidence : ça pique !Les premiers moments de la résidence vont bien vite les faire renoncer à leurs préjugés sur la profession de l’autre… À son arrivée au siège de BFM Lyon, la chercheuse est frappée par la discrétion des locaux et la modestie des moyens : « La journaliste qui allait rentrer sur le plateau n’avait ni maquilleuse, ni coiffeuse. La jeune reporter partait sur le terrain seule, avec son iPhone et son trépied dans un sac à dos. J’imaginais cet univers avec un peu plus de paillettes ! ». Le journaliste n’est pas, non plus, épargné par la surprise, en entrant, pour la première fois, dans les locaux du CIRI (dont les membres sont partis en congrès). Il découvre un bâtiment immense quasiment vide, assez froid, alors qu’il pensait accéder à lieu très fréquenté et collaboratif : « Les chercheurs ne sont pas là physiquement, ils sont toujours à droite, à gauche. C’est l’inverse de ce que je connais dans mon quotidien ! ». Et puis, il prend conscience que l’activité de recherche n’est pas la seule qui occupe le scientifique : « Il y a plein de temps qui ne sont pas consacrés à la recherche pure : démarches administratives, enseignement ».Des univers de travail aux antipodesChacun va connaître de nouvelles surprises, en approchant le milieu de son binôme. Coralie Bouchiat découvre six personnes réunies dans un open-space, qui se parlent du matin au soir et s’interrompent en permanence : une véritable ruche… « J’ai mis quelques jours à comprendre qu’ils coconstruisent (sur un reportage, l’un va couper les images un autre fait le liner[2] et un autre fait la voix off…) : et en fait, ça marche ! C’est à l’opposé de notre fonctionnement. Dans mon métier, chacun s’occupe de sa tâche de A à Z et il lui faut un minimum de concentration ». Guillemin Rosi confirme qu’il a perçu le métier de chercheur comme solitaire, penché sur sa paillasse ou devant l’ordinateur et conclut : « Je croyais que l’on faisait de la science comme moi je travaillais l’info ».©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025« On n’a pas du tout le même espace-temps »Ce qui semble aussi différencier radicalement l’univers de la chercheuse de celui du journaliste, c’est la conception du temps. Le journaliste fonctionne dans l’urgence permanente et son unité de temps, c’est l’heure ou la journée, pour préparer le programme de son JT. Il a ainsi du mal à comprendre pourquoi un chercheur ne parvient pas à se rendre disponible immédiatement car « dans l’actualité, un délai d’un mois, une semaine, un jour, ce sera trop tard en fonction du sujet » résume Guillemin Rosi. Dans ce contexte, le journaliste se voit remettre, chaque matin, une tâche à accomplir qui se termine à la fin de la journée. À l’inverse, le processus de travail du chercheur semble infini : pour Coralie Bouchiat, « on n’a jamais de sentiment d’achèvement dans la recherche (y compris quand l’on termine la rédaction d’un article) et l’on ne travaille pas dans l’urgence ». En effet, même si le chercheur est confronté aussi à des délais (congrès, publications), on parle de mois, d’années alors que pour le journaliste, il s’agit d’heures ou de journées.Le sentiment d’illégitimité du chercheur : « je ne suis pas spécialiste de… »Autre obstacle à la collaboration : la difficulté, pour les journalistes, à trouver des chercheurs qui répondent à leurs sollicitations. Guillemin Rosi admet que les volontaires sont rares, à part quelques personnalités habituées et disponibles rapidement. Une cause possible serait ce fameux « sentiment d’illégitimité » du chercheur qui l’empêche d’intervenir. Coralie Bouchiat l’exprime ainsi : « Je suis spécialiste en recherche biomédicale. Pas spécialiste de la coqueluche. J’aurais l’impression de voler la légitimité à l’expert de la coqueluche si j’intervenais sur ce sujet dans les médias. Cela serait très mal vu par mes pairs ». S’ajoute à cela la peur du chercheur de voir ses propos déformés, alors qu’il est attaché à la nuance, à la précision et que le journaliste peut être tenté de prendre des raccourcis. Comme le souligne Coralie Bouchiat : « Il y a du travail à faire pour que les chercheurs arrivent à vulgariser ».Et l’avenir, ce serait mieux comment ?Du côté du journaliste, les attentes ne manquent pas mais les solutions sont possibles : en matière d’accès à l’information, tout d’abord. Celles qui figurent dans les revues scientifiques étant trop techniques et peu accessibles. Il faut aussi pouvoir contacter facilement les chercheurs : « c’est indispensable d’avoir un numéro de mobile pour joindre quelqu’un dans la journée ». Enfin, les laboratoires doivent accepter de donner à voir et mettre à disposition des banques d’images ou des vidéos.Qu’en est-il pour la chercheuse ? « Cette résidence m’a permis de découvrir le monde du journalisme, qui finalement ne fait pas si peur, et surtout de prendre conscience de notre incapacité dans la vulgarisation et communication de nos résultats, ce qui est bien dommage… ». Selon elle, il faut convaincre le chercheur que parler de son travail peut valoriser son activité. Cette sensibilisation doit intervenir au plus tôt, dans le cadre du doctorat, par exemple.Enfin, le sentiment d’illégitimité du chercheur peut être vaincu avec l’aide du journaliste, qui, comme le rappelle Guillemin Rosi, peut cadrer son intervention, le mettre à l’aise sur sa légitimité pour aborder quelque chose de plus vaste que sa spécialité. À condition qu’il accepte de se placer à la portée du journaliste et du public. Comme le résume le physicien Patrice Abry, qui assiste à la restitution : « la vulgarisation scientifique, c’est peut-être renoncer à l’usage de la technique, mais pas renoncer à parler de la science ».Un article rédigé par Anne Guinot, co-rédactrice en chef Pop’Sciences Mag – 16 avril 2025 ————————————————–Notes[1] CIRI – Centre International de Recherche en Infectiologie : https://ciri.ens-lyon.fr/[2] Liner : en communication, un liner est un court message écrit (à la TV) ou parlé (à la radio) permettant au destinataire d’identifier ce qui est présenté : nom de la chaîne, de l’émission, de l’artiste, de la personne interviewée, du titre, du produit, de la marque (source : Wikipedia).
LLa relation chercheur – journaliste : vécus et expériences | #2 – Dossier Pop’Sciences : Journalisme et science, quelles relations ? Comment les chercheurs conçoivent-ils leurs relations avec la presse ? Quand et comment les journalistes sollicitent-ils les chercheurs ? Comment travaillent-ils ensemble ? Pour explorer ces questions, trois chercheurs, trois journalistes et une directrice de la communication sont venus partager leurs expériences lors d’une rencontre organisée par Pop’Sciences à l’occasion d’un séminaire le 17 mars 2025.Chercher, écrire, publier. Les tâches des journalistes et des chercheurs se ressemblent, mais répondent à des objectifs, des logiques et des dynamiques différentes. Pour les premiers , il s’agit d’informer un public plus ou moins éclairé sur des sujets scientifiques en faisant valoir leur pertinence en fonction de l’actualité et en respectant des contraintes temporelles et éditoriales. Pour les seconds, il s’agit de faire avancer un processus de recherche long et méconnu du grand public. La diffusion de cette recherche, et de la science en général, dépend fortement de la relation qu’établissent chercheurs et médias. Comment chacun envisage cette relation ? Comment la vivent-ils et quelles pistes entrevoient-ils pour l’améliorer ?Sélectionner des sujets : des contraintes et des critères différentsLa relation entre journalistes et chercheurs commence dès le choix des sujets à traiter. Pour ouvrir la table-ronde du séminaire Pop’Sciences du 17 mars 2025, les journalistes ont donc été invités à présenter leurs critères de sélection.Leurs réponses ont révélé tout d’abord que chaque type de média n’est pas soumis aux mêmes contraintes ni aux mêmes objectifs. Une première différence réside dans le temps dédié au traitement des sujets. De ce point de vue, la presse spécialisée semble bénéficier d’une temporalité plus étendue, comme le souligne Grégory Fléchet : « Au journal du CNRS ou à Pop’Sciences, on a plus de temps pour préparer un article, cela peut prendre des semaines. Cela nous laisse le temps de préparer des questions en amont, de nous intéresser aux sujets. ». Les médias locaux, généralistes, sont en revanche soumis à des délais plus réduits. « Les heures sont comptées dans les rédactions » témoigne Muriel Florin, journaliste au Progrès. À cette contrainte temporelle s’ajoutent aussi des impératifs d’audience, notamment en presse écrite, qui peuvent conditionner le choix des sujets traités : « Il faut que cela ait un intérêt pour le grand public. Si je fais un sujet sur les tatouages, par exemple, cela va mieux marcher qu’un sujet beaucoup plus pointu ». Et cet intérêt du grand public pour des sujets scientifiques peut être suscité par divers moyens : « Le but est que l’auditeur prenne conscience que la science sert à quelque chose, qu’il voie quelles peuvent en être les retombées pratiques », estime Anaïs Sorce, journaliste et chroniqueuse à la radio RCF Lyon. Tandis que, pour Muriel Florin, la préoccupation sociale pour certains sujets est également un élément essentiel : « C’est important qu’il y ait un intérêt sociétal, par exemple le plastique, la pollution, ce genre de chose. Ce sont des sujets scientifiques qui intéressent ».Communiquer avec le grand public : une mission peu valorisée chez les chercheursSi « la mission de communication auprès du grand public est indispensable et fondamentale pour le chercheur », comme le précise Patrice Abry, directeur de recherche au laboratoire de physique de l’ENS de Lyon, celle-ci est aussi « contradictoire avec son évaluation » selon Jean-François Gérard, directeur adjoint scientifique à l’institut de chimie du CNRS, car peu valorisée et reconnue dans les carrières universitaires. D’autant que, dans certaines disciplines, les chercheurs ne sont pas les interlocuteurs privilégiés. C’est notamment le cas en droit reconnaît Arthur Braun, : « Les journalistes peuvent aussi se tourner vers des avocats, des magistrats, vers des praticiens de manière générale ». Ces raisons encouragent donc d’autant plus les chercheurs à privilégier exclusivement des outils de communication purement académiques (publications, colloques). Surtout que l’exercice médiatique peut également susciter certaines peurs liées au fait de devoir prendre position ou de s’exprimer sur un sujet qu’un chercheur connaît moins : « Souvent les chercheurs craignent de se faire embarquer dans un chemin où on va demander leur avis et ainsi engager leur institution, leur laboratoire, leurs tutelles… », explique Aude Riom, directrice de communication à l’ENS de Lyon. « Nous ne sommes sollicités que sur des catastrophes »À ces craintes s’ajoute le sentiment, pour les chercheurs, de n’être sollicités que dans l’urgence. « Nous ne sommes contactés la plupart du temps que lorsqu’il y a des catastrophes, des problèmes », commente Jean-François Gérard, regrettant de ne pas voir aborder des sujets qui ne sont pas forcément spectaculaires et ne font pas immédiatement sensation. Or, ces situations d’urgence nécessitent un traitement médiatique immédiat auquel les chercheurs ne sont pas toujours préparés, rendant parfois l’exercice embarrassant : « Un de mes collègues en droit constitutionnel était sur un plateau de télévision le soir de la dissolution [du gouvernement] » relate Arthur Braun « le pauvre s’est retrouvé submergé par un tas de questions techniques auxquelles il n’avait aucune réponse ». Les chercheurs sont également sollicités pour répondre à des déclarations ou vérifier des informations circulant sur les réseaux sociaux. « C’est encore de l’urgence », remarque Jean-François Gérard, craignant de devoir parfois apporter des réponses sur des problèmes « plus difficiles […] contenant des connotations politiques ».Des objectifs différents, des concessions à réaliser ?©Vincent Noclin – Séminaire Pop’Sciences mars 2025Si les chercheurs sont parfois surpris par la manière dont les médias les sollicitent, cela est sans doute dû au fait que leurs objectifs diffèrent. « Le chercheur fait de la science, et les médias doivent apporter des sujets qui vont intéresser un public et qui vont avoir une audience », explique Muriel Florin, avant d’ajouter que ces deux démarches ne sont « pas incompatibles à partir du moment où chacun fait un petit pas vers l’autre ». Ce petit pas peut, de la part des journalistes, se traduire par un ensemble d’intentions visant à favoriser une relation de confiance, comme le fait de faire relire leurs articles ou bien de transmettre leurs questions en amont d’une interview, quitte, selon Grégory Fléchet, « à perdre en spontanéité dans les réponses ». Les chercheurs, quant à eux, pourraient envisager l’exercice médiatique comme une forme particulière de transmission de leurs connaissances pour laquelle, comme le rappelle Patrice Abry : « il y a une responsabilité de se préparer ».Co-construction et relation de confiance : des clés pour mieux travailler ensemble ?Cette logique de « concessions » constitue cependant une piste assez limitée pour améliorer la relation entre chercheurs et journalistes. Étendre cette perspective consisterait à favoriser un travail de « co-construction » qui impliquerait, selon Aude Riom, « de sortir de nos logiques cloisonnées pour rentrer dans des logiques d’encouragements et de rencontres qui donnent du sens à notre métier de chargée de communication ». Cette co-construction pourrait prendre forme à travers l’implication directe des chercheurs dans la recherche de sujets à exploiter, une pratique déjà instaurée au sein de la rédaction d’Anaïs Sorce : « On a mis en place un dialogue en demandant directement aux scientifiques : “ comment traiter cette info ? ”, “ quel sujet pouvez-vous nous proposer ? ”. Ce lien nous permet de travailler sur un temps plus long ». De leur côté, les journalistes pourraient se rendre directement dans les laboratoires (comme cela a pu être fait dans le cadre de la résidence croisée chercheurs-journalistes) afin de présenter la science telle qu’elle se réalise au jour le jour, à côté de chez soi, ce que propose Grégory Fléchet : « Le public doit se demander comment les chercheurs travaillent, et ça peut être notre rôle de montrer cela sous la forme de reportages d’immersion, par exemple ».Les chargés et directeurs et directrices de communication dans les universités ou les laboratoires peuvent aussi soutenir des initiatives fructueuses, en établissant notamment des listes de chercheurs à contacter selon les thématiques des sujets que les journalistes souhaitent aborder. Cette pratique, déjà mise en place au CNRS, a reçu un accueil favorable, notamment auprès de l’équipe de Jean-François Gérard : « Cela crédibilise la fonction de vulgarisation et cela légitime le droit du chercheur à répondre puisqu’il se sent soutenu par son institution, ce qui est particulièrement important. ».Les idées ne manquent donc pas pour faciliter le dialogue entre chercheurs et journalistes. Toutefois, la qualité de ce dialogue dépend avant tout de contacts répétés entre ces deux métiers, participant à une meilleure compréhension des professions de chacun et au partage d’une mission commune : favoriser la diffusion du savoir scientifique.Un article rédigé par Étienne Richard, assistant communication Pop’Sciences – 16 avril 2025
PPint of Science festival | Édition 2025 Et si on sortait la science et les scientifiques hors des murs du labo pour s’installer dans les pubs ? Notre prochaine édition du Festival Pint of Science est déjà programmé dans plus de 50 villes de France, et ça sera la 12e édition, déjà !>> Les sujets seront choisis dans les thèmes suivants :Les merveilles de l’esprit (neurosciences, psychologie et psychiatrie)Des atomes aux galaxies (chimie, physique et astrophysique)Notre corps (sciences du vivant)Planète Terre (sciences de la terre, évolution et zoologie)Star tech (technologie et ordinateurs)De l’humain aux civilisations (droit, histoire, politique)>> Déroulé type d’une soirée Pint of Science dans les bars :Introduction de la soirée par les équipesPremière présentation de 20 min avec un petit temps de questions aprèsAnimation/ QuizPauseDeuxième présentation de 20 min avec un petit temps de questions aprèsAnnonce des gagnants des quizFin de soirée et possibilité de discuter avec les intervenants> Parmi les rendez-vous, à noter les animations de SHAPE-Med@Lyon : Le 20 mai à 19h30 |On fait quoi de toutes ces données ?> Intervenants :– Christophe Soulage, Professeur, Laboratoire Cardiovasculaire, Métabolisme, Diabète et Nutrition – CarMeN ;– Olivier Raineteau, Directeur de recherche au Stem Cell and Brain Research Institute à l’Inserm.©DRAvec le numérique, les données sont partout, en grande quantité. Elles sont aussi en recherche : produites par des expériences, collectées, analysées, déchiffrées… Elles permettent, si elles sont traitées correctement, de faire de nouveaux progrès scientifiques. Mais alors, en recherche, on fait quoi de toutes ces données ? Et comment les rendre reproductibles ?Le 21 mai à 19h30 |Les microbes et leurs chevaux de Troie> Intervenant.e.s :– Amandine Chantharath, Doctorante au Laboratoire du Centre International de Recherche en Infectiologie – CIRI, dans l’équipe Interaction hôte-pathogène lors de l’infection lentivirale – LP2L, à l’ ENS de Lyon ;– Fabrice Vavre, Directeur de recherche au Laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive- LBBE dans l’équipe Génétique et Évolution des Interactions.©DRVirus, bactéries… Ils sont tous bien plus petits que nous et peuvent s’infiltrer en toute discrétion. On ne les remarque pas lorsqu’on les transporte et pourtant ! Des humains aux insectes, nous évoluons avec eux. Mais cette cohabitation peut aussi bien être bénéfique que dangereuse… >> Découvrir toute la programmation Pint of Science Lyon, Villeurbanne et Saint-Étienne :Pint of science LyonPint of science VilleurbannePint of science Saint-étienne
QQuand temps et sociétés s’entremêlent ©tedxentpeLe TEDxENTPE revient en 2025 ! Inspiré des conférences Technology Entertainment Design (TED), cet événement réunira des experts de tous horizons pour partager des idées innovantes à travers des conférences percutants et dynamiques. Des interventions en direct favoriseront les échanges au sein de l’École nationale des travaux publics de l’État – ENTPE -, une école d’ingénieur française.Le temps façonne nos sociétés, tout comme nos sociétés tentent de maîtriser le temps. À l’heure où les évolutions technologiques, environnementales et culturelles s’accélèrent, nous nous retrouvons face à une dualité fascinante : comment le temps influence-t-il nos modes de vie, nos choix et nos structures collectives ? Et en retour, comment nos sociétés réagissent-elles pour dompter, accélérer ou ralentir ce temps qui semble nous échapper ?>> Le déroulé de la journée :Lors de TEDxENTPE, nous explorerons cette interaction complexe entre sociétés et temporalités, pour mieux comprendre les défis et les opportunités de notre époque.TEDxENTPE vous propose 7 talks captivants, une exposition immersive sur Vaulx-en-Velin, un entracte animé, des ateliers suivis d’un buffet convivial à l’ENTPE pour vous plonger au cœur de cette dualité fascinante. Cette journée unique offrira une occasion précieuse de réflexion et de partage d’idées.> Les sept talkersGilles Escarguel, Climat et biodiversité – Comment tout est lié ?Catherine Herr-Laporte, La course contre la montre : des usages du temps au XVIIIe siècleMehdi Krüger, Hic & nuncLionel Meneghin, Seul le temps nous appartientAlexandre Prieur, Maîtriser le temps pour connecter le mondeXavier Prieur, Le temps en biologieFabio Rapaccioli, Et si nous avions tout inversé ?> L’expositionExposition photographique sur l’évolution de Vaulx-en-Velin au fil du temps, de l’ère agricole, en passant par l’ère industrielle, à nous jours.> L’entractePlongez dans l’exposition « Vaulx-en-Velin et ses alentours au cours du temps », savourez l’interlude de danse, la fanfare et les ateliers.>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : TEDxENTPE 2025
QQuel vocabulaire pour mieux lutter contre le racisme ? Lutter contre toutes les formes de racisme : voilà un objectif d’intérêt général largement partagé. Pour autant, les débats sont vifs quant aux manières de procéder et aux politiques à mettre en œuvre.Le propos portera sur l’un de ces débats, qui n’est pas le moins animé : quel vocabulaire, quel lexique, quels mots utiliser ? Cette question sera éclairée par des perspectives historiques et comparatives.Intervenant : Pap N’Diaye, enseignant-chercheur et historien ; ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l’Europe.Organisée par : la Chaire lyonnaise des droits humains et environnementaux.Pour en savoir plus, consultez le site de :ENS de Lyon
SSciences et BD à l’Université Lumière Lyon 2 La BD est un outil puissant pour transmettre des idées, raconter des découvertes et susciter l’intérêt d’un large éventail de lecteurs. Mêlant narration et illustration, elle offre un moyen ludique et innovant de vulgariser des recherches complexes, permettant ainsi de mieux transmettre les savoirs.L’Université Lumière Lyon 2, par le biais de sa Direction Sciences et Société, a collaboré avec l’Épicerie Séquentielle et des chercheurs et chercheuses pour rendre la science accessible grâce à la bande dessinée. Chaque projet résulte d’un travail collectif entre scientifiques, scénaristes et illustrateurs alliant rigueur scientifique, narration visuelle et accessibilité.>> Découvrez les BD :AUTODRIVE : une étude du lien entre l’humain, la machine et son impact sur le cerveau.Coordonné par Jordan Navarro, chercheur en psychologie ergonomique et illustré par Bastien Castres.DYSSUCCESS : présente un modèle pour anticiper la réussite scolaire des lycéens dyslexiques.Coordonné par Eddy Cavalli, chercheur en sciences cognitives et illustré par Léonore Stuckens.RECUPERTE : explore comment récupérer la chaleur des industries pour l’utiliser en énergie urbaine.Coordonné par Laurence Rocher, chercheuse en urbanisme et illustré par Camille Mertz.REFLECTOR : une étude sur comment le cerveau gère et conserve les informations en mémoire.Coordonné par Gaën Plancher, chercheuse en psychologie cognitive, scénarisé par Damien Martinière et dessiné par Alexandra Lolivrel.REMEMUS : explore comment le partage de la musique intensifie le plaisir de l’écoute.Cordonné par Laura Ferreri, chercheuse en psychologie et Neurosciences cognitives, scénarisé par Tam Jouvray et illustré par KiWeen.TRAPLANUM : une étude du phénomène du micro-travail (ou « crowd-working ») sous l’angle de droit du travail.Cordonné par Emmanuelle Mazuyer, chercheuse en droit, scénarisé par Benoît Connin et illustré par Marianne Tesseraud.Pour en savoir plus, consultez le site de :Université Lumière Lyon 2