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EN SAVOIR PLUS

Coalition Secrets Toxiques

CCoalition Secrets Toxiques

Visuel Table ronde Secrets toxiques

En 2023 et 2024, la campagne Secrets Toxiques sera sur les routes de France pour des dizaines d’événements visant à alerter l’opinion publique sur la sous-évaluation de la toxicité des pesticides autorisés.

Projections-débats, colloques, rassemblements jalonneront ce Tour de France citoyen qui vise à obtenir un changement des pratiques d’homologation des pesticides pour faire face aux dangers sanitaires et à la destruction en cours de la biodiversité.

 

Pesticides : la prochaine bombe sanitaire ? Secteur associatif, citoyen, scientifique…Comment se protéger, qui peut agir ?

Intervenants :

  • Pierre Athanaze, Vice-président de la Métropole de Lyon,
  • Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS en chimie et toxicologie,
  • Aline Verrier, référente prévention à Mutuelle Entrain,
  • Guillaume Tumerelle, avocat spécialiste en droit de l’environnement.

Animée par : Andy Battentier -bdirecteur de campagne de Secrets toxiques.

La table-ronde sera précédée d’une projection du film Secrets toxiques à 18h et sera suivie d’un temps convivial d’échanges.

Pour en savoir plus :

Maison de l’environnement

Détecter le mildiou grâce à l’apprentissage automatique

DDétecter le mildiou grâce à l’apprentissage automatique

C’est un champignon capable de décimer des hectares de récoltes, le pire cauchemar des jardiniers et des agriculteurs. Après les pluies de printemps, le mildiou se manifeste par des taches brunes huileuses et de la moisissure blanche sur les feuilles et les fruits de ses hôtes, jusqu’à causer leur perte. Si les stratégies de lutte contre le mildiou reposent aujourd’hui principalement sur l’utilisation curative de fongicides chimiques, ces méthodes sont de plus en plus stigmatisées en raison de leur persistance dans l’environnement et de leur toxicité pour les organismes non-ciblés. La détection précoce des épidémies de mildiou au début du printemps permettrait d’en limiter l’usage.

Au sein du laboratoire BF2i1, c’est à travers une poignée de pixels que l’équipe de Pedro Da Silva a réussi à détecter le mildiou de la vigne deux jours avant l’apparition des symptômes2. Grâce à un outil d’imagerie hyperspectrale couplé d’une intelligence artificielle, les résultats obtenus ouvrent ainsi de nombreuses perspectives en matière de réduction d’usage de pesticides. 

L’apparition de la maladie : des symptômes difficiles à détecter

Le mildiou, comme bon nombre de maladies fongiques, est sournois. Ses spores, totalement invisibles, peuvent avoir contaminé un seul pied de vigne, qu’un simple épisode pluvieux est suffisant pour infecter les plants alentours. Les jours suivant l’infection, les feuilles présentent des tâches huileuses, de la moisissure blanche et un flétrissement notoire. « C’est une maladie qui se traite avec des fongicides biologiques ou de synthèse dès l’apparition des premiers symptômes, souvent sporadiques. Généralement, lorsque le viticulteur note des points faibles sur son vignoble, il doit traiter toute la parcelle pour être débarrassé de toutes les spores. Détecter cette maladie précocement permettrait de réaliser des traitements ciblés. Sur un principe de dépister – tracer – isoler, les agriculteurs pourraient anticiper les attaques et, en intervenant à petite échelle, limiter l’usage de fongicides », introduit Pedro Da Silva, enseignant-chercheur et directeur adjoint du BF2i. (…)

LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE

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1 Biologie fonctionnelle, insectes et interactions (INSA Lyon/INRAE/UdL)

Résistances aux traitements : la recherche en quête de solutions | Un dossier Pop’Sciences et CNRS

RRésistances aux traitements : la recherche en quête de solutions | Un dossier Pop’Sciences et CNRS

En dépit des considérables avancées du domaine biomédical, les bactéries résistent et persistent à déjouer les méthodes thérapeutiques les plus avancées. Si la communauté scientifique continue d’étudier les mécanismes biochimiques de cette antibiorésistance, le champ de la recherche s’étend également aux sciences humaines et sociales et notamment à l’étude des conditions socio-écologiques dans lesquelles elle se développe. Une approche systémique qui ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques ainsi qu’à une meilleure  prévention.

En partenariat avec le CNRS, Pop’Sciences vous propose un tour d’horizon pluridisciplinaire des recherches qui participent à endiguer la crise sanitaire mondiale de l’antibiorésistance.

L’art de résister

Tous les micro-organismes sont dotés d’une capacité intrinsèque à naturellement s’adapter à leur environnement. Cette fonctionnalité permet aux plus virulents d’entre eux d’infecter massivement les populations humaines, et les nombreuses pandémies qui jalonnent notre histoire en sont les sombres témoignages. Les 25 millions de morts de la peste noire du 16e siècle, ou encore les 40 à 50 millions de personnes que la grippe espagnole a emportées à la fin de la Première Guerre mondiale, comptent parmi les nombreuses victimes de cet « art de résister » des bactéries et des virus.

Le premier antibiotique, la Pénicilline G,  a été découvert à la fin des années 1920 par Alexander Fleming, révolutionnant durablement la médecine et permettant de sauver de nombreuses vies grâce à leur capacité à inhiber la croissance des bactéries ou à les détruire. Dès le départ, cependant, le biologiste écossais  avertissait que les micro-organismes s’adapteraient inévitablement à ce type de molécules si elles étaient utilisées de façon inappropriée : « cela aboutirait à ce que, au lieu d’éliminer l’infection, on apprenne aux microbes à résister à la pénicilline et à ce que ces microbes soient transmis d’un individu à l’autre, jusqu’à ce qu’ils en atteignent un chez qui ils provoqueraient une pneumonie ou une septicémie que la pénicilline ne pourrait guérir. »

Il ne pensait sans doute pas si bien dire, puisque dès les années 1940, les premières bactéries résistantes à ces traitements novateurs étaient identifiées. L’antibiorésistance était alors déjà née, fruit de la fulgurante capacité d’adaptation des bactéries aux stress extérieurs et de la sélection progressive des plus résistantes d’entre elles. Ce phénomène a été en grande partie dopé par l’utilisation excessive et préventive d’antibiotiques chez les humains et les animaux d’élevages intensifs.

Au fil des années, l’antibiorésistance s’est ainsi propagée de façon continue dans le monde entier, au point que certaines bactéries développent désormais des résistances simultanées à différentes familles d’antibiotiques.

Une crise mondiale à bas bruit

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé en 2015 un système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens (GLASS), qui vise à standardiser la collecte et l’analyse des données épidémiologiques à l’échelle du globe. Le dernier rapport qui a été publié dans ce contexte, concerne près des 3⁄4 de la population mondiale et fait apparaître des niveaux de résistance à certains antibiotiques supérieurs à 50 % pour des bactéries telles que Klebsiella pneumoniae (entérobactérie qui peut provoquer pneumonies, septicémies, ou des infections urinaires), ou encore Neisseria gonorrhoeae (une maladie sexuellement transmissible courante).

© Morgane Velten / Cliquez sur l’illustration pour l’agrandir.

En dépit de campagnes de prévention massives (qui ne se souvient pas du martèlement « Les antibiotiques, c’est pas automatique » ?), ou d’autres mesures plus drastiques comme la récente interdiction européenne des usages préventifs en élevage, la résistance aux antibiotiques gagne irrémédiablement en vigueur.

Des infections bactériennes courantes deviennent de plus en plus difficiles à soigner, comme c’est le cas pour la tuberculose ou la salmonellose. Les traitements nécessitent alors des doses plus élevées sur une durée plus longue, ce qui augmente les risques d’effets secondaires chez les personnes malades. Préoccupée, l’OMS prévient que sans mesures d’urgence, « nous entrerons bientôt dans une ère post-antibiotique dans laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau mortelles ».

En plus d’être inquiétante l’antibiorésistance est, en outre, une menace silencieuse et invisible. Elle implique en effet des pathogènes microscopiques – les bactéries – qui s’adaptent aux traitements avec autant de vélocité que de discrétion. La crise sanitaire qui en résulte est également plus difficile à concevoir et à identifier que pour une épidémie « classique » comme la Covid-19. Pourtant, en l’absence d’une inversion de tendance, l’antibiorésistance pourrait être associée aux décès de plus de 10 millions de personnes par an d’ici 2050 (OMS). C’est davantage que le nombre de décès causés par le cancer.

À menace globale, réponse globale

Pour être combattue, l’antibiorésistance exige désormais un investissement de l’ensemble des champs scientifiques ainsi qu’une approche systémique et combinée de la santé humaine, animale et environnementale.

Si les chimistes et les biologistes travaillent toujours d’arrache-pied à décrypter les mécanismes internes de résistance des bactéries et adapter les traitements en conséquence, il convient d’associer ces recherches avec celles menées en sciences humaines et sociales. L’antibiorésistance est un phénomène complexe qui, pour être combattu, requiert d’étudier simultanément les contextes microbiologiques, environnementaux, sociaux et écologiques dans lesquels il se développe.

C’est en adoptant une posture holistique, et en combinant les approches fondamentales, cliniques et sociales, que les scientifiques ouvrent la voie à des stratégies de prévention plus efficaces, des traitements mieux ciblés et de nouvelles thérapies. C’est également l’occasion de repenser  notre rapport aux soins et plus largement notre vision de la santé, à la lumière de l’approche intégrée “One Health” (Une seule santé).

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[1] Le niveau de résistance aux antibiotiques d’une bactérie est mesuré (en %) par un test de sensibilité : l’antibiogramme. Il consiste à exposer la bactérie à différents antibiotiques à des concentrations différentes pour déterminer la concentration minimale inhibitrice (CMI), c’est-à-dire la concentration d’antibiotique qui empêche la croissance de la bactérie.

 

lles RESSOURCES du dossier

Dans ce dossier, nous vous invitons à découvrir les travaux de scientifiques lyonnais, engagés à différents niveaux pour mieux répondre à la crise de l’antibiorésistance.

 

  • #1 : La résistance aux antibiotiques : une problématique environnementale ? Auteure : Amandine ChauviatPublié le 4 janvier 2023
    Comment expliquer que des bactéries, non exposées aux antibiotiques, puissent malgré tout développer des résistances à ces traitements ?

> Lire l’article

Pour aller plus loin :

À l’occasion d’une interview, Amandine Chauviat, doctorante en écologie microbienne, présente son parcours, son sujet de thèse, ses motivations et ses envies…> ÉCOUTER LE PODCAST

  • #2 : Antibiorésistance : comment éviter une crise mondiale ? – Publié le 23 mai 2023
    Si aucune action n’est prise, des millions de décès pourraient, chaque année, être imputés à des maladies causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques d’ici 2050. Pour y remédier, des chercheurs ambitionnent de décrypter certains mécanismes de résistance encore énigmatiques, tandis que d’autres préparent le terrain pour de nouvelles stratégies de ciblage de ces médicaments.

> Lire l’article

  • #3 : Un bon en avant vers des médicaments plus performants – Publié le 23 mai 2023 
    Après dix années de travaux, un consortium de chercheurs est en passe de parfaire la compréhension des cibles médicamenteuses, ouvrant la voie à l’amélioration de nombreux traitements.

> Lire l’article

  • #4 : Un espoir pour éradiquer la Brucellose – Publié le 23 mai 2023
    De récentes recherches ont permis d’identifier une série de gènes impliqués dans la propagation de la Brucellose, maladie animale transmissible à l’humain et répandue sur l’ensemble de la planète. L’horizon se dégage pour le développement de traitements plus performants et susceptibles de contourner les mécanismes sophistiqués de défense de la bactérie.

> Lire l’article

  • #5 : Existe-t-il un lien entre la pollution aux métaux lourds et la résistance aux antibiotiques ? – Publié le 23 mai 2023
    Comprendre l’origine et l’évolution de la relation entre les métaux lourds et la résistance aux antibiotiques implique de retourner avant la période industrielle, depuis laquelle des métaux et des antibiotiques sont rejetés dans l’environnement.

> Écouter le podcast

  • #6 : Médicaments, biocides et nappes phréatiquesAuteur : Dir. Communication INSAPublié le 19 janvier 2023
    Jusqu’où peuvent s’infiltrer les molécules pharmaceutiques des médicaments que nous ingérons ? Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics et la communauté scientifique s’interrogent sur la présence de résidus de médicaments dans l’eau et, a fortiori, dans les nappes souterraines.

> Lire l’article

  • #7 : « L’antibiorésistance est une conséquence du rapport dévoyé qu’entretient notre espèce avec le reste du vivant » – Publié le 23 mai 2023
    Claire Harpet, anthropologue, étudie les relations qu’entretiennent les sociétés humaines avec le vivant et s’intéresse particulièrement à la résistance aux antibiotiques comme un fait social total.
    > Lire l’interview

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mmerci !

Ce dossier a été réalisé grâce à la collaboration de différents chercheur.e.s en sciences de l’Université de Lyon. Nous les remercions pour le temps qu’ils nous accordé.

  • Ahcène Boumedjel, professeur de chimie organique à la Faculté de Pharmacie de l’Université Grenoble Alpes et membre du Laboratoire des Radiopharmaceutiques Bioclinique (Université Grenoble Alpes, Inserm)
  • Amandine Chauviat, doctorante au laboratoire d’Écologie Microbienne (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1, INRAE)
  • Pierre Falson, directeur de recherche CNRS au laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1)
  • Christophe Greangeasse, directeur du laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1)
  • Claire Harpet, ingénieure de recherche au laboratoire Environnement, Ville et Société (CNRS, ENTPE, Lyon Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3 Jean Moulin, ENSAL, ENS de Lyon, Université Jean Monnet)
  • Catherine Larose, chargée de recherche au laboratoire Ampère (CNRS, INSA de Lyon, École Centrale de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1)
  • Cédric Orelle, directeur de recherche CNRS au laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1)
  • Noémie Pernin, doctorante au laboratoire Déchets, Eaux, Environnement, Pollutions (INSA Lyon)
  • Suzana Salcedo, directrice de recherche INSERM au laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1)

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ppour aller plus loin :

Médicaments, biocides et nappes phréatiques | #6

MMédicaments, biocides et nappes phréatiques | #6

Ressource #6 du dossier Pop’Sciences – CNRS : « Résistance aux traitements : la recherche en quête de solutions »

Jusqu’où peuvent s’infiltrer les molécules pharmaceutiques des médicaments que nous ingérons ? Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics et la communauté scientifique s’interrogent sur la présence de résidus de médicaments dans l’eau et, a fortiori, dans les nappes souterraines. Au sein du laboratoire DEEP (Déchets, Eaux, Environnement, Pollutions), Noémie Pernin, ingénieure INSA et doctorante, travaille sur le sujet avec deux laboratoires INRAE de Versailles-Grignon et Narbonne1.

À travers le projet Télesphore, un nom2 tout indiqué pour une étude qui se consacre à évaluer la contamination des sols par des résidus de médicaments et de biocides, Noémie étudie le parcours de ces polluants. Depuis deux ans, elle observe leur mobilité vers les nappes phréatiques à travers l’épandage agricole de boues urbaines et de lisiers. Jusqu’alors, ils restent présents à l’état de traces dans les sols. Explications. 

Pour amender les terres agricoles, il n’est pas rare que les boues urbaines, résultant du traitement des eaux usées, soient utilisées. Riches en matières organiques, en azote et en phosphore, elles représentent une source de fertilisant pour les sols appauvris, évitant ou réduisant l’usage d’engrais chimiques. « Au même titre que le lisier, l’épandage agricole avec des boues urbaines est une solution souvent utilisée localement et peu coûteuse. Seulement, ces deux sources de nutriments peuvent contenir des résidus pharmaceutiques et des biocides », annonce Noémie Pernin.

L’ingénieure INSA et doctorante dispose d’un terrain expérimental en Haute-Savoie mis à disposition par le Syndicat des Eaux des Rocailles et de Bellecombe. ©Noémie Pernin

La pratique de l’épandage est fortement réglementée en France : les boues provenant des stations d’épuration doivent répondre à des critères bactériologiques et de contamination précis, comme l’absence de certains métaux lourds ou polluants organiques. Néanmoins, aucune réglementation concernant les résidus pharmaceutiques et les biocides n’est actuellement en vigueur. « Mon travail de thèse s’applique à étudier le comportement de ces molécules dans le sol, pour savoir si, lorsque l’on épand ces boues et lisiers, il existe un potentiel transfert vers les nappes phréatiques. » (…)

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[1] La thèse de Noémie Pernin est financée par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et par l’EUR H2O’Lyon.
[2] Dans la mythologie, Télesphore, troisième fils d’Asclépios dieu de la médecine, est le dieu de la convalescence.

Économie circulaire et environnement | Visages de la science

ÉÉconomie circulaire et environnement | Visages de la science

Diplômée en 2021 de la formation d’ingénieur agronome de VetAgro Sup, Margaux Colombin a reçu en fin d’année 2022 le prix de mémoire de fin d’études de la fondation Xavier Bernard et de l’Académie d’Agriculture de France. Grâce aux différents stages et projets menés lors de sa formation d’ingénieur, elle a notamment développé un fort intérêt autour de l’économie circulaire et l’environnement, sujet central de son mémoire de fin d’études qui porte sur l’évaluation de différents dispositifs basés sur la méthode normée « Analyse de Cycle de Vie » (ACV) pour l’affichage environnemental des produits alimentaires.

Représentant un quart de l’empreinte carbone des ménages, l’agriculture et l’alimentation font partie des secteurs prioritaires pour la transition écologique et l’affichage environnemental [1]. Actuellement en cours de finalisation, suite à l’expérimentation de 2021, le dispositif d’affichage environnemental pourrait permettre d’informer les consommateurs sur les impacts environnementaux potentiels d’un produit ou d’un service. Ce dispositif serait basé sur l’ACV ou Analyse du Cycle de Vie, qui est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée de l’ACV permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement [2].

 

Dans le cadre d’un projet « PEPEAT (performance environnementale des produits alimentaires) » mené par l’ADEPALE, la CITPPM et le CTCPA lors de l’expérimentation nationale de 2020-2021, Margaux Colombin a réalisé son mémoire de fin d’études autour de la problématique de l’évaluation des différents dispositifs basés sur la méthode normée « Analyse de Cycle de Vie » (ACV) pour l’affichage environnemental des produits alimentaires. Grâce à la constitution de groupes de travail avec la CITPPM et l’ADEPALE et de sous-groupes composés de 14 industriels de différents secteurs (plats préparés en conserve, poissons fumés, poissons conserve, plats traiteurs frais, légumes frais en conserve et surgelés), les missions que Margaux Colombin a réalisées durant son stage de fin d‘étude consistaient à proposer et tester, sur la base de 12 produits alimentaires, des dispositifs d’affichage environnemental tout en prenant en compte les retours des entreprises impliquées. Elle a également analysé et cartographié la base publique Agribalyse 3.0 (la base de données environnementales de référence sur des produits agricoles et alimentaires) répertoriant les impacts de près de 2500 produits alimentaires afin de réaliser un plan d’actions pour les travaux d’amélioration sur 2022 au CTCPA.

« Lorsque Julie Mardon, responsable de l’option Sa’innov, (spécialisation de 3e année) m’a proposé de participer à ce prix, j’ai été très motivée par ces sujets d’actualité qui me tiennent également à cœur. Cela a été une belle opportunité de porter un mémoire pluri-thématiques mais aussi un message fort dans un contexte où les enjeux climatiques devraient être sur le haut de la pile ! […] » déclare Margaux Colombin.

 

Les résultats des travaux et les suites envisagées

Le dispositif d’affichage environnemental des produits alimentaires de demain se veut robuste, transparent, opérationnel et compréhensible pour le consommateur à travers des données en arrière-plan, une méthode et un format d’affichage adaptés.

Sur la base de 12 produits alimentaires, les tests réalisés lors du projet PEPEAT ont montré qu’un score unique calculé à partir du seul socle ACV (Analyse du cycle de vie) ne permettait pas de différencier des produits au sein d’une même catégorie (intra-catégorie) ni de valoriser les démarches d’éco-conception. Ce score unique est calculé à partir de la méthode ACV EF (Environmental Footprint) qui agrège en une note globale des indicateurs d’impacts environnementaux. Afin de pallier ces limites, des tests ont été couplés avec des indicateurs complémentaires de « biodiversité » et « engagement environnemental des entreprises » tout en prenant en compte des labels et certifications.

De plus, l’analyse de la base publique Agribalyse 3.0 a souligné l’importance d’améliorer les données d’amont agricole (regroupant l’itinéraire de production agricole, en sortie de ferme), de recettes, de procédés de transformation et des emballages. L’ADEME et le Conseil Scientifique de l’expérimentation a capitalisé les travaux de l’ensemble des 19 projets, afin de proposer un rapport au Parlement. Cela a été le point de départ afin de proposer d’ici fin 2023 un dispositif officiel d’affichage environnemental pour les produits alimentaires.

« L’ingénieur sait d’adapter à toutes les situations : cette phrase, que nous avons souvent entendue, est finalement véridique : je ne connaissais pas spécifiquement ces thématiques d’évaluation environnementale même si j’avais pu les côtoyer dans un des modules de mon cursus. Pourtant j’ai pu m’adapter sans de grandes difficultés ! La rigueur, la gestion de projet collective, la recherche documentaire et la motivation ont été la clé d’entrée pour réaliser ce travail ! » nous confie Margaux.

 

Une reconnaissance par l’Académie d’Agriculture de France

Alliant une multitude d’aspects (environnement, agro-alimentaires, agriculture) et d’acteurs (centres techniques, fédérations, représentants d’industries agroalimentaires etc.), ce sujet a été une belle opportunité pour notre diplômée de comprendre les enjeux autour de l’affichage environnemental.

« Ce prix est une belle récompense et une vraie reconnaissance pour mon travail réalisé sur 6 mois. C’est un honneur d’avoir pu partager ce travail pour finalement être primée à l’Académie de l’Agriculture de France. » souligne Margaux Colombin.

Biographie

Native de la région parisienne, Margaux Colombin a intégré la formation d’ingénieur agronome sur le campus agronomique de VetAgro Sup après avoir suivie une classe préparatoire BCPST (Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre). Au travers de sa formation à VetAgro Sup, Margaux a pu découvrir le monde de l’agronomie et évoluer vers des thématiques qui lui tenaient à cœur, telle que la réduction de nos impacts environnementaux en agissant sur les secteurs agricoles et alimentaires. En dernière année, Margaux s’est spécialisée en agroalimentaire en suivant l’option Sa’innov et a choisi de réaliser ses projets autour du développement durable. Investie dans la vie associative du campus agronomique, elle a été secrétaire du BDE en 2019 et coach pompom en 2e année. Margaux poursuit son investissement au service de l’école en enseignant un cours sur l’ACV aux étudiants ingénieurs agronomes de la spécialisation Sa’innov.

Vetagro sup

Semences et biodiversité : géopolitique de la graine

SSemences et biodiversité : géopolitique de la graine

Les Rendez-Vous Cosmos vous proposent une projection du documentaire « L’Héritage Vavilov, une chance pour la biodiversité » de Catherine Ulmer Lopez. Cette projection sera suivie d’une rencontre avec Stéphane Crozat, ethnobotaniste et directeur du Centre de recherche de Botanique appliquée (CRBA) à Charly et de Jérémy Camus, Vice-Président de la Métropole de Lyon en charge de l’agriculture, alimentation et résilience du territoire 

 

Une année dédiée à la biodiversité à Cosmos – culture et écologie

Cette séance fait partie de notre programmation dédiée à la biodiversité. Pour en savoir plus sur ce sujet déterminant et crucial, passé parfois au second plan derrière les enjeux climatiques, rendez-vous sur le site de l’OFAB, et sur les pages de ressources que nous avions proposées pour les Rendez-vous Cosmos dédiés aux oiseaux et aux chauves-souris. Eh oui, les semences font aussi et partie, et ô combien, de la précieuse biodiversité !

Autour de Lyon, comme partout ailleurs en France, des espèces végétales autrefois cultivées ont aujourd’hui disparu. Stéphane Crozat, ethnobotaniste lyonnais, a listé plusieurs dizaines de plantes présentes sur le territoire il y a 100 ans, et il a dû aller jusqu’en Russie pour les retrouver. Car à Saint-Pétersbourg se trouve l’Institut des productions végétales Nikolaï Vavilov, où plus de 350.000 plantes sont conservées, cultivées et étudiées. Au cours de ses 120 ans d’existence, ce grenier unique au monde a permis d’éviter la famine à plusieurs endroits du globe…

Nous profiterons de la présence de ce formidable lieu qu’est le CRBA à Charly, en Métropole de Lyon pour évoquer les semences, sujet fort méconnu, enjeu néanmoins déterminant, au carrefour d’enjeux mondiaux : biodiversité, santé et alimentation, agriculture, paix et sécurité, changements climatiques… Un sujet par ailleurs au très fort potentiel d’émerveillement ! A l’heure de la guerre menée par la Russie en Ukraine, ce film et ce sujet révèlent davantage encore les enjeux géopolitiques liés aux semences.

 

LE CRBA – Centre de recherche de Botanique appliquée :

« Le CRBA est un laboratoire d’idées et de recherches appliquées. Il coordonne 5 conservatoires participatifs et vivants de la biodiversité domestique. Il propose une expertise et des conseils en conception et en restauration de jardins historiques ou contemporains. Nos activités sont regroupées en deux grands thèmes principaux : la botanique appliquée et l’étude des jardins. » (source : site du CRBA)

 

>> Plus d’informations et inscription :

Cosmos – Culture & écologie

Agriculture : passer d’une durabilité faible à une durabilité forte | The Conversation

AAgriculture : passer d’une durabilité faible à une durabilité forte | The Conversation

À l’été 2022, les Pays-Bas ont pris une décision forte en matière d’agriculture durable. Très impopulaire auprès des agriculteurs hollandais, elle consiste à réduire drastiquement les rejets d’azote et les émissions de gaz à effet de serre issus d’exploitations agricoles à proximité de zones naturelles protégées.

Elle va se traduire concrètement par la fermeture et le démantèlement de certaines exploitations et le renoncement à des exportations sur les marchés mondiaux. Si cette décision interpelle par sa radicalité, elle nous invite plus fondamentalement à comprendre les nouveaux enjeux qui se dessinent en matière d’agriculture durable.

 

Le plan néerlandais de réduction d’azote provoque la colère des producteurs. (Euronews, 2022).

DDes conceptions très différentes du développement durable

Le « développement durable », notion devenue incontournable quand on aborde les problématiques environnementales, ne semble présenter aucune ambiguïté dans sa définition ; il s’agit, comme le propose le rapport Brundtland de 1987, de :

« Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

Popularisée depuis plus de 30 ans par l’ONU, plébiscitée par les entreprises et les ONG, cette notion semble stabilisée et opératoire. Elle est en réalité très controversée et renvoie à deux paradigmes dont les ambitions conduisent à des résultats très différents : la durabilité faible et la durabilité forte.

Ces deux aspects prennent leur source dans les travaux de deux économistes : Robert Solow pour la durabilité faible ; Herman Daly pour la durabilité forte. Dans les années 1980 et 1990, ils ont porté des positions très différentes en matière de développement durable.

LLa durabilité faible

Le développement durable faible consiste à trouver des compromis jugés satisfaisants à l’instant T et qui pénalisent à minima le bien-être des générations futures. Des dégradations de l’environnement naturel sont acceptées si elles permettent de maintenir ou de développer les performances du système économique.

Dans le paradigme de la durabilité faible, le capital économique est substituable au capital naturel et le développement technique et scientifique permettra aux générations futures de réparer ou de dépasser les dégradations de l’environnement naturel réalisées par les générations antérieures.

Schématisation des approches de durabilité forte et de durabilité faible.
Vincent Hély d’après Lourdel (2005)

Cela ne veut bien évidemment pas dire que toutes les dégradations de l’environnement naturel sont permises, mais que certaines d’entre elles sont jugées acceptables, car elles soutiennent un régime de développement économique et technologique dont les générations futures pourront pleinement bénéficier.

Il est ainsi acceptable de continuer à émettre du CO2 dans l’atmosphère sur la base d’énergies fossiles, car les performances de ce système permettent d’investir dans de nouvelles technologies qui à l’avenir seront beaucoup moins problématiques et vertueuses pour l’environnement. Le développement durable faible fait un pari sur l’avenir et les capacités du génie humain à solutionner les problèmes.

LLa durabilité forte

Le développement durable fort refuse la substitution entre le capital économique et le capital naturel. Il est à cet égard inenvisageable de compenser une perte de biodiversité ou la dégradation d’un service écosystémique par un surplus de valeur économique ou un nouveau dispositif technologique. Les éléments qui constituent l’environnement naturel ne doivent pas être dégradés afin d’être transmis en l’état aux générations futures.

Il n’est bien évidemment pas interdit de dégrader certaines ressources naturelles, mais cette dégradation ne doit pas dépasser certains seuils, qui permettent à ces ressources de se régénérer ou de se reproduire. Nous léguons aux générations futures un certain état du système Terre qui leur permettra de vivre dans un environnement naturel, ainsi que des biorégions qui auront des caractéristiques biophysiques identiques ou très proches de celles connues aujourd’hui.

Dans cette perspective, l’activité économique ne disparaît bien évidemment pas, mais elle doit s’insérer dans un tissu naturel et social qu’elle ne dégrade pas, voire qu’elle régénère. Dans cette logique, il convient de limiter l’utilisation des énergies fossiles afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C degré et de ne rien lâcher sur ce seuil dont le franchissement entraînerait une transformation considérable des conditions de vie pour les générations futures.

VVous avez dit « agriculture durable » ?

Le secteur agricole est aujourd’hui rattrapé par ces deux visions incompatibles du développement durable. S’il est sensible aux enjeux de développement durable depuis au moins 20 ans, le secteur agricole français a toujours été orienté par une conception faible de la durabilité.

L’objectif a toujours été de maintenir, voire d’accroître, les performances économiques, tout en cherchant à limiter les impacts négatifs sur l’environnement naturel. Cette trajectoire en matière de durabilité conduit à des performances questionnables, car sur les 9 limites planétaires identifiées par les travaux du Stockholm Resilience Centre, l’agriculture participe directement à la dégradation de 5 d’entre elles.

L’agriculture est ainsi directement responsable du changement climatique, de la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore, de la perturbation du cycle de l’eau, de l’érosion de la biodiversité et de l’introduction de nouvelles entités dans la biosphère.

Ces limites planétaires correspondent à des processus biophysiques dont il ne faut pas perturber le fonctionnement, sous peine de voir toute la machinerie planétaire se transformer, conduisant à une très forte dégradation des conditions d’habitabilité de la planète Terre pour l’espèce humaine.

Représentation des neuf limites planétaires (traduit de Steffen et coll., 2015)

Steffen, W.,et al. « A safe operating space for humanity ». Nature 461, pp. 472–475

(cliquer pour zoomer)

La décision radicale des Pays-Bas est emblématique de cette compréhension d’une impasse en matière de trajectoire de durabilité de l’agriculture hollandaise. Les dirigeants politiques ont entériné le fait que leur modèle agricole conduit au dépassement des limites planétaires et qu’une nouvelle trajectoire de durabilité s’impose. La décision prise en 2022 marque ainsi le passage d’une conception de la durabilité agricole de faible à forte.

Dans cette perspective, les pratiques et les ambitions en matière de durabilité agricole ne sont plus les mêmes. Il ne s’agit plus de trouver le meilleur compromis entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, mais bien de s’assurer que les pratiques agricoles n’ont pas d’impacts négatifs sur les différentes composantes de l’environnement naturel : l’eau, l’air, le sol et la biodiversité.

EEn marche vers une durabilité forte

En dépit des efforts en matière de durabilité, les compromis entre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux observables sont à l’heure actuelle en France sont très largement insuffisants.

Le secteur agricole a un impact négatif sur des processus géophysiques essentiels à la survie de l’espèce humaine et il devra inévitablement apporter des réponses pour aller vers une neutralité, voire potentiellement une régénération.

La société civile et les responsables politiques imposeront des normes dans les années qui viennent qui s’inséreront dans le paradigme de la durabilité forte. Cet objectif implique une puissance remise en question de certaines pratiques agricoles, l’acquisition de nouvelles connaissances, le développement de nouvelles technologies et, bien évidemment, un financement d’une transition.

Cette transition passera également par un renoncement et un démantèlement, comme le montre l’exemple des Pays-Bas.The Conversation

 

Auteur : Bertrand Valiorgue, Professeur de stratégie et gouvernance des entreprises, EM Lyon Business School24 février 2023

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Retrouvez l’article oarticle original :

The conversation

 

Ruptures technologiques et économiques en agriculture | Ruptures créatrices

RRuptures technologiques et économiques en agriculture | Ruptures créatrices

A la rentrée 2022, le Collège des hautes études Lyon sciences (CHEL[s]) vous propose de suivre dans le cadre de son cours commun, une série de 12 conférences originales sur la thématique « Ruptures créatrices » qui sera traitée de manière pluridisciplinaire par les enseignants-chercheurs des 6 écoles du CHEL[s].

L’intitulé de « Ruptures créatrices » interpelle immédiatement par son aspect antithétique. D’un côté, la rupture peut évoquer la destruction, la désunion et l’interruption brusque d’une situation d’harmonie antérieure. De l’autre, la création a trait à l’invention, à la nouveauté, à la fécondité. Cette formule oxymorique entraine donc à envisager la dimension productive des ruptures : comment un processus de fracture, a priori destructeur, peut-il engendrer de la nouveauté ?

Chaque conférence dure 1h30 et laisse la place à un temps d’échange entre l’intervenant et le public. Par un choix de thématiques variées et faisant écho à des enjeux de société, le cours commun est pensé pour un large public.

 

  • Conférence du 24 novembre : Ruptures technologiques et économiques en agriculture

Philippe Jeanneaux : « Depuis 1962, les réformes successives de la Politique Agricole Commune ont provoqué des ruptures dans le paysage agricole entre marché commun, solidarité financière, préférence communautaire, libéralisation et  distorsions de concurrence. Cette logique peu soutenable invite à penser un nouveau modèle agricole européen plus juste, plus responsable, plus résilient et capable de réparer les communs (eau, sols, air, biodiversité, climat). »

Benjamin Nowak : « L’agriculture dépend fortement des engrais de synthèse mais leur utilisation massive a profondément perturbé les cycles biogéochimiques et épuise certaines ressources nécessaires à leur fabrication, une rupture est nécessaire pour réduire la dépendance à ces fertilisants, avec la mise en place d’organisations à même d’améliorer le bouclage des cycles des éléments minéraux.

Intervenants : Philippe Jeanneaux, Professeur d’économie rurale et Benjamin Nowak, Maître de conférence en agronomie à VetAgro Sup

 

 

Plus d’informations ici :

Collège des hautes études Lyon sciences

Ciné-Défis « The Messenger »

CCiné-Défis « The Messenger »

La Maison de l’Environnement vous invite à son rendez-vous quinzomadaire pour une projection gratuite sur un enjeu écologique : les Ciné-Défis !

Mercredi 24 novembre, la Maison de l’Environnement projette « The Messenger » de Su Rynard.

Synopsis :

Jadis, les hommes se tournaient vers le vol et le chant des oiseaux pour prédire l’avenir. Aujourd’hui, une fois de plus, les oiseaux ont quelque chose à nous dire… Un documentaire pour le grand écran, de production franco-canadienne.

La projection sera suivie par la découverte de défis proposés par les associations pour agir en faveur de la biodiversité.

En savoir plus :

Maison de l’environnement

Pop’Sciences Mag #4 | Le meilleur est-il à venir ?

PPop’Sciences Mag #4 | Le meilleur est-il à venir ?

Pop’Sciences Mag propose des contenus originaux et vulgarisés sur ce que la recherche scientifique peut apporter comme clés de compréhension à des enjeux de société prégnants. En variant les formats (vidéos, textes et photos) et les dimensions (enquêtes, interviews, actus, reportages, …), ce Mag satisfait de nombreux niveaux de lecture et d’engagement avec les savoirs scientifiques. Il adopte un ton non-technique, mais « sérieusement vulgarisé », où la signature esthétique est fondamentale pour parvenir à faire plonger le lecteur aux cœur de la recherche scientifique.

Pop’Sciences Mag #4

Le meilleur est-il à venir ?

C’était mieux avant ! Le refrain du mythe de l’Âge d’or revient régulièrement lorsque, face aux grands défis sociétaux du présent, nous en revenons au passé et réglons nos comptes sur son dos.

Les échos d’un certain déclinisme ambiant retentissent alors : avant nous étions une Nation puissante ! Lorsqu’il s’agissait de poser un pied sur la Lune, avant on y arrivait ! Avant nous n’étions pas perdus dans des univers numérisés ! Révélée en juillet 2016, une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques précise que 46 % des français  interrogés considèrent leur situation globalement moins bonne que celle de leurs parents. Cette vision d’une société en déclin économique et culturel se cristallise dans certains discours politiques ou médiatiques.

C’est avec verve et générosité que le philosophe des sciences, Michel Serres, s’est plongé dans la problématique du C’était mieux avant ! Dans son ouvrage  éponyme, il tord le cou aux relents passéistes des « grands papas ronchons (qui) créent une atmosphère de mélancolie sur les temps d’aujourd’hui. » Ça tombe bien, avant, Michel Serres y était ! Du haut de ses 87 ans, il rappelle qu’au début du XXe siècle « les pauvres mouraient sans soin, qu’avant sans contrainte, les usines répandaient leurs déchets dans l’atmosphère ou la mer » et que l’hygiène était déplorable. Qu’avant signifie aussi tuberculose, famines… Hiroshima.

Pop’Sciences Mag se prête au jeu de savoir comment les sciences appréhendent le monde qui vient.

Pour ce nouveau numéro, Pop’Sciences ne donne ni dans la mélancolie, ni dans l’euphorie insouciante du progrès scientifique absolu. Nous proposons un regard sur les avancées techniques, socio-économiques et sanitaires qui forgent le monde contemporain et préparent celui qui vient. Nous donnons à voir comment nos chercheurs contribuent à produire de nouvelles connaissances pour répondre aux défis climatiques ou encore démographiques du XXIe siècle. Ces enjeux qui nous imposent de repenser nos modes de production, de consommation et d’innovation.

Au plus près de la recherche scientifique, vous évaluerez l’intérêt et la portée des progrès en médecine d’augmentation. Vous analyserez également les courants sociologiques et économiques qui repensent la place du travail dans nos vies futures. Notre rédaction s’est aussi intéressée aux chercheurs qui tentent de définir un modèle agricole durable, répondant au défi de devoir nourrir 10 milliards de bouches d’ici 2100. Vous identifierez les conséquences à venir du changement climatique en cours, et enfin vous vous interrogerez : a-t-on raison de vouloir aller sur Mars ?

Ce magazine vous invite à prendre position ! Était-ce mieux vraiment avant, ou le meilleur est-il à venir ?

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