LLe rendez-vous bien-être animal | Le système des cases de mise bas chez les truies Chaque semaine, la Chaire bien-être animal vous propose sur son site internet une nouvelle ressource en lien avec le bien-être animal ! Ce rendez-vous est relayé tous les mardis sur Facebook, Linkedin et Instagram avec le hashtag #LeRdvBEA. Suivez-nous !>> Le « Rendez-vous bien être animal » de la semaineAlexis Nalovic est vétérinaire en porc au sein du cabinet Epidalis. Passionné d’éthologie, il est également référent bien-être animal et comportement pour le cabinet.Dans cette vidéo, il présente différents systèmes de cases pour la mise bas chez les truies, dont les cases maternité liberté, qui constituent une alternative aux cages de mise bas permanentes utilisées habituellement en élevage standard.Pour accéder à l’article, cliquez sur l’image :>> Les précédents « Rendez-vous bien être animal »Article – Accès à l’extérieur et à la litière pour les poulettesVidéos – Exploration et perchage pour les poulets de chair, avec l’ITAVI Article – Le « positive animal welfare » : une définition… mais une traduction difficile en françaisPodcast – Sociologie de la cause animale (2/2)Article – ACACED : ce qui change en 2025>> Pour retrouver tous les « Rendez-vous bien être animal », allez sur le site de : CHAIRE Bien-être animal
LL’idée reçue bien-être animal | Les caméléons changent-ils de couleur selon leurs émotions ? Chaque mois, la Chaire bien-être animal traite une nouvelle idée reçue sur le bien-être animal et l’élevage! Ce rendez-vous est relayé à la fin de chaque mois sur Facebook, Linkedin et Instagram avec le hashtag #IdéereçueBEA et dans notre Newsletter. Suivez-nous ! La dernière idée reçueLes précédentes idées reçuesLes insectes sont-ils capables de ressentir de la douleur et des émotions ? VRAI ou FAUX ?Tous les animaux peuvent être des animaux de compagnie, VRAI ou FAUX ?Les prairies permettent de compenser une partie des émissions de gaz à effet de serre des vaches, VRAI ou FAUX ?L’abandon concerne 100 000 animaux de compagnie chaque année avec un pic pendant l’été, VRAI ou FAUX ? >> Retrouvez toutes nos idées reçues ici :Chaire Bien-être animal VetAgro Sup
CChangement climatique et élevage : du bien-être animal à la santé au travail des éleveurs Peu de travaux ont été réalisés jusque-là sur les conséquences des changements climatiques sur l’élevage et ses acteurs, humains et animaux. C’est l’ambition que poursuivent depuis 2021 des groupes d’élèves de l’ENSV-FVI | VetAgro Sup dans le cadre de leur formation en sciences politiques (Master Politiques de l’Alimentation et Gestion des Risques Sanitaires-PAGERS) en réponse à une commande de la Direction Générale de l’Alimentation (Florence Dépersin) et de la Chaire Bien-être animal (Luc Mounier).Dirigés par Floriane Derbez, maîtresse de conférences en sociologie à l’Institut Agro (Dijon), deux Groupes d’Études de Politiques Publiques (GEPP) ont mené l’enquête afin de documenter les impacts du changement climatique sur les pratiques d’élevage en lien avec le bien-être animal. Investiguant respectivement la filière « Poules pondeuses » et la filière « Bovin lait », ils ont identifié les adaptations et les innovations des éleveurs en lien avec les conditions de vie de leurs animaux, leurs apprentissages et le travail des émotions dans le contexte fait d’incertitudes et d’inquiétudes quant à l’avenir de leurs filières et des changements climatiques. De manière assez inattendue, ces enquêtes ont aussi fait surgir un questionnement autour de la santé au travail de ces éleveurs qui travaillent dans des conditions rendues plus difficiles au fil des ans.Un premier travail a été conduit en 2021-2022 par Kahina Boukais, Rébecca Dubost, Antoine Durif, Alexandre Fernandez, Sarah Gallien, Sophie Scheidecker, Jackie Tapprest et Morgane Vallerian. Il explore la manière dont les éleveurs de poules pondeuses perçoivent les modifications du climat et décrit les modifications de leurs pratiques d’élevage dans le but de favoriser le bien-être de leurs animaux. Ces perceptions varient selon les modes d’élevage et les aléas climatiques (vent, orages…) sont le plus souvent appréhendés via le stress qu’ils génèrent chez les animaux (les poules stressées par le vent, la grêle et les orages ou fuyant le soleil…). Si les inondations imposent de garder les poules à l’intérieur et que les chaleurs ont pour conséquence d’augmenter la dépense énergétique (refroidir les œufs, ventiler le bâtiment, augmenter la consommation d’aliments en bâtiment…), il peut aussi s’agir pour les éleveurs de stratégies de choix d’espèces, de techniques agricoles, face au manque d’eau notamment. Les élevages en claustration semblent être avantagés sur les élevages en plein air.©DRAu total, certains éleveurs optent pour l’adaptation technique (panneaux solaires, bâtiments mobiles ou divisés en plusieurs étages, ventilation, ombre sur les parcours, plantation de haies…) et organisationnelle (adaptation des horaires de travail, départs à l’abattoir matinaux, modification de l’heure de distribution de l’aliment, modification de l’alimentation, vides sanitaires décalés) qui font converger les conditions de vie pour les animaux et les conditions de travail comme le suggère cet éleveur : « L’hiver je fais la poule : je commence plus tard et je finis plus tôt, et l’été on commence très tôt et on finit très tard ». Un autre éleveur confirme : « On est un peu pareils : l’été on attaque tôt quand il fait plus frais on bosse et puis à midi on fait une sieste ».Une seconde étude a été menée en 2022-2023 par Alice Cubillé, Laure Fourrier, Célia Maman, Marine Mastain et Margot Saumade en filière « Bovin lait ». Cette étude montre en quoi l’augmentation de fréquence et d’intensité des épisodes climatiques tels que les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, les incendies, les grêles, constitue une incertitude forte pour les éleveurs qui se projettent difficilement dans l’avenir. Cependant, le rapport pointe aussi de fortes divergences dans les réactions de ces éleveurs, mettant en évidence différents profils. D’un côté, des “pionniers” mènent par anticipation des changements majeurs et structurels et sont alors de véritables acteurs d’une transition. Ils se sentent « prêts », leur anticipation tempère leur angoisse souvent forte quant au futur et aux bouleversements climatiques dans leurs fermes (absence de neige en hiver, modification des saisons, etc.) et la rapidité des modifications observées. D’un autre côté, des éleveurs préfèrent des innovations « incrémentales » et s’adaptent au gré des chocs. Ces derniers soulignent souvent que le métier d’éleveur consiste à se préparer à toute éventualité, préférant les changements progressifs aux transformations radicales.Le rapport montre que les changements climatiques désignent pour les éleveurs une énième tension pesant sur leur métier. Les principales transformations de pratiques et innovations observées concernent deux “dimensions” de la ferme : les parcelles de cultures et de prairies d’une part et de l’autre, les animaux. Dans la quête d’autonomie fourragère, le changement climatique invite à l’utilisation de nouvelles plantes plus adaptées au climat chaud sec comme le sorgho, de nouveaux mélanges prairiaux ou encore une transformation de leurs parcelles, en s’inspirant de modèles agroforestiers. Concernant les races d’animaux, les éleveurs recherchent une rusticité. Certains éleveurs font le choix d’apporter de nouvelles races et de nouveaux croisements. Ils espèrent ainsi obtenir des vaches plus adaptées au pâturage, plus résistantes aux épisodes de chaleur, plus robustes face aux pathologies. Par ailleurs, la traditionnelle traite biquotidienne est remise en question par des éleveurs qui pratiquent la monotraite ou l’envisagent. En préservant ainsi leurs vaches (monotraite, voire même tarissement pendant la période estivale), les éleveurs espèrent ainsi les aider à passer l’été de manière plus confortable. Les innovations liées aux bâtiments (brumisateur, ventilateur) ne font pas consensus chez les éleveurs, certains critiquant même l’emploi de ces technologies.Ces innovations reposent sur de nouvelles connaissances qui s’acquièrent et se construisent au sein d’environnements familiaux et professionnels différents où les partages d’expériences divergent. Les éleveurs peuvent en effet suivre des formations, obtenir des accompagnements techniques (les techniciens de la collecte de lait) ou échanger entre pairs au sein d’associations. Parmi les freins cités par les éleveurs dans la transformation de leurs pratiques vers des modèles plus durables, ceux-ci citent les Chambres d’agriculture, l’insuffisance de mesures et d’aides nationales et européennes encourageant les pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, mais aussi la lourdeur administrative qui rend leurs démarches administratives difficiles à gérer et pénibles au quotidien.©DREnfin, plusieurs éleveurs envisagent une cessation de leur activité. Le changement climatique est la goutte d’eau qui fait déborder l’élevage. La filière bovine laitière française, encore grandement extensive, appelle à une réflexion sur la santé globale de la ferme en la resituant dans son environnement socio-économique. Finalement, penser l’avenir de l’élevage impose d’approfondir de façon concomitante l’exploration du bien-être des animaux et la santé au travail des éleveurs, à l’aune des changements climatiques en cours. C’est le projet d’un travail à démarrer à l’automne 2023.Auteurs : Sébastien Gardon, inspecteur de santé publique vétérinaire, ENSV-FVI | VetAgro SupAmandine Gautier, chargée de mission, ENSV-FVI | VetAgro SupMariam Godde, Chargée de mission Institut One Health, ENSV-FVI | VetAgro Sup>> Lire l’article original :Changement climatique et élevage
VVenez tester vos connaissances sur les animaux et leur bien-être ! Nous serons ce dimanche 8 octobre à la fête des animaux organisée par Lyon 8ème en partenariat avec la Ville de Lyon et la Métropole de Lyon→ A 10h30, nous animerons une discussion intitulée : « Venez tester vos connaissances sur les animaux et leur bien-être ! »→ Nous tiendrons également toute la journée un stand sur lequel vous pourrez trouver exposées toutes nos fiches pédagogiques mais aussi notre nouveau kakémono dédié à la définition du bien-être animal.L’occasion rêvée pour nous poser toutes vos questions !Modalités pratiques :– Place Ambroise Courtois à Lyon 8ème– de 10h à 17h– gratuit !– Pour accéder au programme complet
JJournée mondiale des animaux et de leurs soigneurs La journée mondiale des animaux est l’occasion d’informer et d’alerter sur la disparition de la biodiversité animale et la nécessité de sa préservation. Depuis quelques années, à cette journée s’est jointe tout naturellement la journée mondiale des soigneurs.Cette dernière a pour vocation de mettre en valeur les soigneurs animaliers qui dédient leurs journées à prendre soins des animaux, mais aussi à œuvrer pour leur conservation. Leur travail, souvent méconnu dans son ensemble, est pourtant nécessaire au bon fonctionnement des parcs zoologiques et pour donner les meilleures conditions de vie aux animaux hébergés. L’union de ces deux journées vient souligner l’importance d’œuvrer ensemble pour le bien-être et la protection des animaux.Pour la première fois, le Parc zoologique de Lyon organise cette journée mondiale des animaux et de leurs soigneurs, une journée ludique et festive en proposant un ensemble d’activités pour les petits et grands, des ateliers ludiques et pédagogiques. Le public pourra découvrir le métier de soigneurs, mais également les espèces fascinantes hébergées au Parc zoologique de Lyon.La Chaire Vétagro Sup, partenaire du Parc zoologique pour l’évaluation du bien-être animal sera présente à cette journée.Pour en savoir plus :Lyon Nature
PPrenons soin du bien-être des animaux | Un dossier Pop’Sciences Pour son dossier consacré au bien-être animal, Pop’Sciences est allé à la rencontre des scientifiques de la région Lyon Saint-Étienne qui consacrent leurs travaux de recherche à ce sujet. Découvrez-en les principaux sujets dans le sommaire ci-dessous !2022 s’ouvre sous les meilleurs auspices. A partir de cette année, le broyage des poussins mâles ainsi que la castration à vif des porcelets sont deux pratiques interdites. La co-présidente du parti animaliste se présente à l’élection présidentielle d’avril, c’est dire si la condition animale est une question prégnante dans la société.La notion de bien-être animal est ancienne. Elle apparaît vers 1830 dans les écrits de Louis Furcy Grognier, professeur à l’école vétérinaire de Lyon. Se promenant dans les monts alentour, ce spécialiste du soin animal observait alors les pratiques nouvelles des paysans, forçant leurs vaches polyvalentes à devenir des vaches laitières. Après avoir été oublié, le bien-être animal revient sur le devant de la scène dans les années 1960, à l’occasion de la montée en puissance du modèle de production de viande industrielle.ÉÉcoutez les chercheurs…Définir le BEADans un podcast, chaussons les lunettes de l’animal pour comprendre ce que veut dire la notion de bien-être au regard de ses émotions. En étudiant le comportement animal, un éthologue explique comment on peut détecter la peur du mouton…mais aussi l’état amoureux du poisson. Bienveillance et SociétéDans un second podcast, un sociologue raconte comment le bien-être animal s’est imposé au siècle dernier, profitant d’un courant plus large de bienveillance porté par des associations désirant défendre l’animal pour ses droits et ses intérêts. PPrenez le temps de lire !Vous sentez votre animal stressé ? Avez-vous pensé à respecter ses 5 libertés ? Certains comportements sont associés facilement à de la souffrance, il s’agit de les décrypter.Comme les humains, les animaux sont résilients. Après avoir été maltraités, ils cultivent l’optimisme, les chèvres en particulier. Les chevaux quant à eux communiquent leur bien-être, à travers leurs hennissements.Dans un reportage photo au zoo de Lyon, revisitons l’histoire de ces institutions dédiées aux spectacles d’animaux qui doivent aujourd’hui se réinventer.Enfin, nous faisons le point sur la prise en compte de la sensibilité animale dans l’élevage. Où en est-on dans les pratiques dédiées aux bovins ? Alors que l’arrêt de la consommation de viande n’est pas pour tout de suite.> Accédez aux articles en cliquant sur chaque vignette :Les 5 LibertésLe mal-être des animaux captifs La chèvre joyeuseCommuniquer les émotions Les zoosL’élevage en questionMerci à tous les scientifiques qui nous ont donné de leur temps :François-Xavier Dechaume-Moncharmont, professeur en comportement animal au LEHNA, (CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1)Jérôme Michalon, enseignant chercheur en sociologie au laboratoire Triangle (CNRS, Université Lumière Lyon 2 – ENS de Lyon – UJM de Saint-Étienne)Nicolas Mathevon, professeur de bioacoustique à l’ENES (CNRS, INSERM, UJM de Saint-Étienne)Élodie Floriane Mandel-Briefer, chercheuse en communication et bien-être animal, professeure à l’Université de CopenhagueÉric Baratay, historien, professeur à l’Université Jean Moulin Lyon 3Luc Mounier, responsable de la chaire bien-être animal de VetAgro SupSébastien Gardon, inspecteur de santé publique vétérinaire à VetAgro SupUn dossier rédigé par : Caroline Depecker, journaliste scientifique – Pôle éditorial Pop’Sciences.
DDu mouton au poisson, comment déterminer les émotions d’un animal ? Article #1 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »L’État français n’a reconnu le caractère sensible de l’animal que très récemment. En 2015. Mais cela fait trente ans que les scientifiques collectent des preuves qui en témoignent : les animaux sont intelligents, doués d’émotions et de sentiments complexes. Un postulat qu’avait déjà posé Darwin au 19e siècle.Explorer les émotions d’un animal pour définir son état de bien-être, ou de mal-être, nécessite de mettre nos réflexes de côté. D’éviter l’anthropomorphisme, comme l’anthropodéni. En étudiant la façon dont les animaux se comportent et prennent des décisions, on peut savoir si un mouton a peur, si notre chat est en colère ou si un poisson est… amoureux !Les explications de : François-Xavier Dechaume Moncharmont, enseignant chercheur en comportement animal au LEHNA (Université Claude Bernard Lyon 1).Remerciement particulier à : Nicolas Mathevon et Florence Delorme, du laboratoire ENES de Saint-Étienne pour l’extrait sonore du rire de la hyène, issu de leurs travaux de recherche.Une interview réalisée par Caroline Depecker, journaliste scientifiquepour Pop’Sciences – Déc. 2021PPour aller plus loinVidéos du cichlidé zébré (entraînement du poisson pour ouvrir une boîte et biais de jugement), chaîne Youtube Université Claude Bernard Lyon 1Comment être heureux et avoir beaucoup d’enfants quand on est un poisson ?, The Conversation, 16/03/16Les poissons ont-ils des états d’âme ? Peut-être bien, The Conversation, 03/03/16
LLe bien-être animal est une construction de la société Article #2 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »La notion de bien-être animal naît dans les années 1960 en réaction au modèle agricole productiviste. Comment peut-on concilier les 2 ? Cette question émerge dans un courant plus général de bienveillance sociétale vis-à-vis de nos amis les bêtes, depuis le 19e siècle. L’animal objet devient ainsi une personne qui sait prendre soin de nous et qu’il faut défendre, car il a des droits et des intérêts.Les explications de : Jérôme Michalon, enseignant chercheur en sociologie et spécialiste de la relation humain-animal au Laboratoire Triangle (ENS de Lyon, Université Jean Monnet de Saint-Étienne) Une interview réalisée par Caroline Depecker, journaliste scientifiquepour Pop’Sciences – Déc. 2021PPour aller plus loinComment définir le bien-être animal ?, Marion Weisslinger, Chaire bien-être animal, VetAgro Sup, 12/01/2022.« Panser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier », Presses des Mines, Paris, 2014.Le rôle thérapeutique de l’animal domestique, France Culture, 09/10/2021.Problématique du bien-être animal ? Focus sur le concept de « bienveillance », Chaire bien-être animal VetAgro Sup, 31/08/2021.
LLes 5 libertés de l’animal Article #3 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »Faire preuve de bienveillance envers l’animal, c’est préserver son bien-être et surtout éviter son mal-être. Pour cela, il est important de bien le connaître et d’appliquer les 5 libertés.Caroline Depecker, journaliste scientifiquepour Pop’Sciences – 4 janvier 2022La question du bien-être de l’animal (BEA) lorsqu’il est libre et à l’état sauvage ne se pose pas. Dans ces conditions, l’animal exprime ses comportements en réponse aux stimuli de son environnement et ce, de façon naturelle. C’est dans l’ordre des choses.Maintenu en captivité, et même s’il est domestiqué, l’affaire est tout autre. Il s’agit alors d’évaluer, dans quelle mesure, ses besoins physiologiques et comportementaux sont satisfaits, ainsi que ses attentes. Une déclinaison opérationnelle de cette définition du BEA édictée par l’ANSES fait référence auprès des professionnels depuis 1979 : celle des “cinq libertés”.D’après ces dernières, l’animal doit pouvoir être :Libre de la soif, de la faim et de la malnutritionLibre de l‘inconfort.L’animal doit bénéficier de bonnes conditions de repos (confort thermique, qualité de l’endroit) et de tranquillité (ne pas être dérangé).Libre de s’exprimer.Ses comportements doivent être au plus proches de ceux observés dans la nature. La préservation des liens sociaux est particulièrement importante.Libre de la douleur, de toute blessure et de la maladie.Il doit être en bonne santé (celle-ci doit être suivie et préservée) et ne pas subir de mauvais traitement (la maltraitance peut être condamnée).Libre de la peur et du stress.L’animal a été reconnu comme un être vivant doué de sensibilité par l’État français en 2015. Ainsi, toute personne qui détient un animal doit veiller à s’assurer que ces 5 libertés soient respectées et ce, jusqu’à sa mort.Édictées ainsi, l’adoption de ces 5 libertés comportent un bémol : elles ne tiennent pas compte des attentes de l’animal.PPour aller plus loinComment définir le bien-être animal ?, Marion Weisslinger, Chaire bien-être animal, VetAgro Sup, 12/01/2022.
LLe mal-être évident des animaux captifs Article #4 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »Le mal-être des animaux en captivité se manifeste par des comportements anormaux, dits stéréotypés. Leur compréhension et tentatives de remédiation font l’objet de recherches vétérinaires, avant tout au zoo.Un article de Caroline Depecker, journaliste scientifiquepour Pop’Sciences – 4 janvier 2022Le maintien en captivité peut être source importante de mal-être chez les animaux. Un des endroits le plus révélateur pour illustrer ce propos est celui du zoo. Les animaux y sont généralement bien traités, car ces institutions, de plus en plus soucieuses de leur bien-être, œuvrent dans ce sens.L’animal est nourri correctement et en suffisance, sa cage est maintenue en bon état d’hygiène. Pour autant, il évolue dans un espace clos qui ne lui permet pas de vivre exactement comme il le ferait naturellement. Lorsque cet environnement artificiel ne lui fournit pas de stimuli suffisants pour un développement normal, l’animal est susceptible d’exprimer des comportements « étranges », « inappropriés » ou encore « bizarres » pour le visiteur. On parle de stéréotypies.Des exemples ? Les ours polaires qui arpentent leur enclos de long en large, les perroquets qui s’arrachent les plumes, les éléphants qui se balancent d’une patte sur l’autre… Ces comportements répétitifs et inébranlables apparaissent sans but, ni fonction. Mais pour les scientifiques, ils sont induits par « la frustration, par des tentatives d’adaptation et/ou par une dysfonction cérébrale ».Les ongulés continuent de rechercher leur nourritureLes ongulés, ces bêtes pourvues de sabots, manifestent couramment des stéréotypies orales. Chez les chevaux, il s’agit du tic à l’appui ou « cribbing ». Le cheval saisit un objet solide, tel que la porte du box ou le rail de la clôture, avec ses incisives et arque le cou. Un afflux d’air intervient dans son œsophage qui produit le grognement caractéristique du criblage. Ce comportement associé au stress chez l’animal peut occuper une grande partie de son temps : jusque 8h par jour pour certains chevaux.En parc zoologique, les girafes lèchent les murs, les objets ou réalisent des mouvements de langue incessants. Ces stéréotypies, influencées par la manière dont les animaux sont nourris et par leur alimentation, dérivent vraisemblablement du comportement naturel de recherche de nourriture chez ces herbivores.Les carnivores s’escriment à surveiller leur territoire Les grands carnivores manifestent, quant à eux, des stéréotypies locomotrices. Le lion – par exemple – réalise des mouvements de va et vient dans sa cage, à pas lents, le long d’une ligne droite. Sa trajectoire prend progressivement la forme d’un huit en bout de cellule. Si l’espace est encore plus réduit, il finit par décrire un cercle de façon un peu folle. Les ours captifs sont les animaux les plus enclins à ce genre de comportement. A quoi les associer ? Ces locomotions compulsives exprimeraient la tentative de l’animal à reproduire l’un de ses comportements naturels de prédation, à savoir la surveillance du territoire.Pour les scientifiques, ces stéréotypies évoquent un mal-être inquiétant lorsqu’elles mobilisent plus de 10% du temps de l’animal. Dans ce cas, elles sont souvent associées à d’autres signes indicateurs de souffrance (baisse de la reproduction et excès de cortisol – l’hormone du stress – dans le corps, par exemple).PPour aller plus loin« Un lion qui tourne en rond dans une cage… c’est un signe de folie », LCI, 29/09/2020. Duel : les zoos sont-ils utiles ?, Art Zoos Brut, interview de Baptiste Mulot, chef vétérinaire au Zoo de Beauval, et Muriel Arnal, présidente de l’association de défense des animaux One Voice, vidéo Youtube, 26/11/2021