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Cinquantenaire de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée

CCinquantenaire de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée

©MOM

La Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux – MOM – fête ses cinquante ans cette année ! Pour célébrer cet événement, de nombreuses activités sont prévues.

Nous avons sélectionné les conférences du cycle Pouilloux, un programme riche et varié. Ces conférences, animées par des experts, aborderont divers thématiques, offrant ainsi une opportunité unique d’explorer les avancées et recherche de la MOM.

©Bérengère Perello

> Intervenante : Bérengère Perello, chargée de recherche au CNRS.

La région entre les rivières Kura et Araxe, située dans le Sud-Caucase, est considérée comme le berceau de la culture Kuro-Araxe (3500-2500 av. J.-C.). Cette culture s’est étendue au-delà des hauts plateaux vers l’Anatolie, le nord de l’Iran et le Levant. L’Arménie, au cœur de ce phénomène, est un site privilégié pour son étude. Les recherches récentes ont identifié trois complexes régionaux à partir de 2900 av. J.-C., en analysant des assemblages céramiques. Le projet HOMELAND et la Mission Archéologique Caucase se distinguent par leur approche comparative, analysant plusieurs sites pour révéler les spécificités de chaque faciès régional.

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©DR

> Intervenant : Richard Bouchon, maître de conférences en histoire grecque.

Dans l’Est de l’Empire romain, des spectacles de type grec ont continué dans des théâtres réaménagés ou nouvellement construits. Certains théâtres avaient des gradins réservés à des bienfaiteurs ou membres de l’élite, mais la majorité des places restaient libres. Le théâtre de Larissa est un exemple unique où la plupart des gradins étaient attribués à des spectateurs nommés au IIe siècle apr. J.-C. Ce phénomène fait l’objet d’une étude épigraphique menée par l’équipe thessalienne de Lyon depuis une dizaine d’années.

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©Sibylle Emerit,

> Intervenant : Sibylle Emerit, chargée de recherche au CNRS.

Placée sous les auspices de l’égyptologue lyonnais Victor Loret (1859-1946), dont les travaux sur la musique de l’Égypte pharaonique marquent une étape importante de la connaissance, cette conférence s’attachera à exposer les principales directions actuelles de la recherche à travers l’exemple de la harpe pharaonique en tant qu’objet archéologique. L’archéométrie, l’acoustique et la 3D ouvrent de nouveaux horizons pour appréhender la facture instrumentale ainsi que les techniques artisanales. D’autres aspects seront abordés à la lumière de fouilles récentes qui permettent de mieux comprendre le dépôt des cordophones en contexte funéraire. Enfin, la destinée moderne des instruments de musique pharaoniques sera interrogée en conclusion en tant que volet de l’égyptomanie musicale.

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©Sébastien Gondet

> Intervenant : Sébastien Gondet, chercheur, archéologue et géophysicien.

Les centres de pouvoir achéménides et leur territoire : 25 années de recherches archéologiques irano-françaises en Iran.

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> Intervenant : Bernard Meunier, Chargé de recherche au CNRS, Institut des Sources Chrétiennes, laboratoire HiSoMA – MOM

Informations a venir…

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>> Pour plus d’information sur le programme des 50 ans : 

MOM

Du mouton au poisson, comment déterminer les émotions d’un animal ?

DDu mouton au poisson, comment déterminer les émotions d’un animal ?

Article #1 du dossier Pop’Sciences « Prenons soin du bien-être des animaux »

L’État français n’a reconnu le caractère sensible de l’animal que très récemment. En 2015. Mais cela fait trente ans que les scientifiques collectent des preuves qui en témoignent : les animaux sont intelligents, doués d’émotions et de sentiments complexes. Un postulat qu’avait déjà posé Darwin au 19e siècle.

Explorer les émotions d’un animal pour définir son état de bien-être, ou de mal-être, nécessite de mettre nos réflexes de côté. D’éviter l’anthropomorphisme, comme l’anthropodéni. En étudiant la façon dont les animaux se comportent et prennent des décisions, on peut savoir si un mouton a peur, si notre chat est en colère ou si un poisson est… amoureux !

Les explications de : François-Xavier Dechaume Moncharmont, enseignant chercheur en comportement animal au LEHNA (Université Claude Bernard Lyon 1).

Remerciement particulier à : Nicolas Mathevon et Florence Delorme, du laboratoire ENES de Saint-Étienne pour l’extrait sonore du rire de la hyène, issu de leurs travaux de recherche.

Une interview réalisée par Caroline Depecker, journaliste scientifique
pour Pop’Sciences – Déc. 2021

PPour aller plus loin

 

 

 

Comment les femelles bonobos dirigent la société

CComment les femelles bonobos dirigent la société

Une récente étude de l’Université de Lyon/Saint-Étienne montre que lorsqu’elles mangent, les femelles bonobos ont tendance à mettre en évidence leur postérieur ! Cette posture inconfortable ferait partie d’une complexe stratégie de communication au sein de cette espèce qui utilise le sexe comme outil social…

Les bonobos et les chimpanzés sont les deux espèces vivantes les plus proches de l’humain. Ces deux espèces montrent de nombreux points communs, mais aussi des différences assez frappantes !  Bonobos et chimpanzés vivent dans de grands groupes et lorsque les femelles atteignent la maturité sexuelle, ce sont elles qui partent pour rejoindre de nouveaux congénères. Un tel système devrait favoriser les liens sociaux et les alliances « politiques » entre mâles qui, quant à eux, restent toute leur vie dans leur groupe natale. Contrairement aux chimpanzés qui suivent cette règle générale de la dominance des mâles, chez les bonobos ce sont les femelles qui sont dominantes…  Mais comment font-elles ?

Même si elles ne sont pas apparentées, les femelles bonobos créent des liens sociaux très forts entre elles. Bref, elles sont copines ! On remarque que les comportements sexuels jouent un rôle majeur dans le renforcement des relations et alliances « féministes ». Et pour être plus sexy, l’évolution les a équipées d’une véritable arme secrète

Photographie d'un comportement sexuel entre deux femelles bonobos.

Comportement sexuel entre deux femelles bonobos. Photo prise au parc La Vallée des Singes (France) par Elisa Demuru.

Chez plusieurs espèces de primates, le gonflement périodique des parties génitales des femelles est une norme et il atteint son maximum lorsque la femelle est fertile. Chez les bonobos pourtant, ce gonflement dure plus longtemps que nécessaire pour signaler la période de fertilité. Il est donc presque impossible pour les mâles d’associer ce gonflement des parties génitales à une fertilité effective chez la femelle. Les mâles ne peuvent donc pas s’appuyer sur ce signal pour tenter de s’accoupler avec une partenaire au moment le plus propice. En décourageant ainsi les mâles du groupe, les femelles les empêchent d’entrer en concurrence et de s’affronter pour obtenir les faveurs de la femelle. De cette manière, les femelles bonobos obtiennent un climat social plus paisible au sein de la communauté, et surtout, elles sont moins victimes de harcèlement de la part des mâles.

Mais le sexe chez les bonobos ne sert pas seulement pour la reproduction, il est aussi un important outil social qui n’a pas des frontières d’âge ou de genre. Ce gonflement est donc également très attirant pour les femelles bonobos ! Et ça tombe bien, parce que le sexe entre femelles renforce leurs liens. En brouillant les signes de fertilité et en partageant des liens sociaux-sexuels forts entre elles, les femelles bonobos limitent l’agressivité des mâles et arrivent à être les cheffes de leur groupe… double victoire ! Et comme ce gonflement est si important, il vaut mieux le montrer le plus possible.

Dans une nouvelle étude publiée dans le journal scientifique Scientific Reports, quatre chercheurs du laboratoire Dynamique du Langage (Université de Lyon) et de l’Équipe de Neuro-Éthologie Sensorielle (Université de Saint-Étienne) ont démontré que les femelles bonobos adultes ont tendance à adopter une posture inconfortable donnant plus de visibilité à leur postérieur, surtout lorsque le gonflement est à son maximum. Cette posture avec le postérieur « en haut » serait un amplificateur, qui fonctionne comme une sorte de publicité « extra » pour un signal déjà existant, c’est-à-dire le gonflement génital.  Les mâles adultes et les individus immatures, quant à eux, ne montrent pas de préférence pour cette posture. Ces résultats renforcent l’hypothèse que manger avec le postérieur en haut serait une vraie stratégie de communication complexe des femelles bonobos, qui les aide à conserver leur ascendant sur le groupe.

Photographie d'une femelle bonobo qui rend son gonflement génital plus visible en mangeant avec le postérieur en haut.

Femelle bonobo qui rend son gonflement génital plus visible en mangeant avec le postérieur en haut. Photo prise au parc La Vallée des Singes (France) par Elisa Demuru.

À l’origine de cette étude financée par le LabEX ASLAN, le projet collaboratif ADYN-BONOBO qui a comme objectif d’étudier la communication chez les bonobos à travers une approche multidisciplinaire basée sur l’éthologie, la bioacoustique, la phonétique, et les sciences de la complexité.

Rédaction : Rémi Léger, assistant de communication du LabEx ASLAN

Sphyrna Odyssey. À la rencontre des cachalots

SSphyrna Odyssey. À la rencontre des cachalots

Ce photo-reportage est extrait du Pop’Sciences Mag #6 : Océan, une plongée dans l’invisible

Par Ludovic Viévard   |   2 juin 2020


Placée sous la direction scientifique d’Hervé Glotin, professeur à l’Université de Toulon, la Mission Sphyrna Odyssey 2019 s’inscrit dans une série de campagnes initiées dès 2017. De septembre à décembre 2019, elle a parcouru plus de 2200 km entre Gène et les Baléares à la recherche des cachalots. Leurs clics sont repérés et enregistrés grâce à un dispositif d’écoute passive, ce qui renseigne les chercheurs sur leur comportement, et notamment leur cycle de vie.

©Pauline Cottaz

Le Sphyrna 55 (17 mètres) et le Sphyrna 70 (21 mètres) sont les drones de surface utilisés pour cette mission. Conçus et développés par le bureau d’études navales Sea Proven, ils sont autonomes, silencieux, et embarquent plus d’une tonne de matériel, dont des hydrophones.

 

©Pauline Cottaz

Marion Poupard et Marina Oger (stagiaire) analysent et écoutent en matériel, dont des hydrophones. temps réel les enregistrements réalisés par les Sphyrnas situés à plusieurs kilomètres du bateau.

 

© Crédits : Capture d’écran du fi lm « La planète des géants » Ciné Films Europe.

En janvier 2020, une semaine durant, de 1 à 7 cachalots ont été observés face à Toulon et au large de Nice. Des globicéphales ainsi que plusieurs espèces de dauphins ont également été vus et enregistrés.

 

https://youtu.be/YTyb5D9Fqic

À partir des sons enregistrés, ici à plus de 3 km, les chercheurs peuvent retracer en 3D la plongée des animaux. Un cycle de plongée dure environ 50 minutes, sur environ 3 km horizontalement et à une profondeur moyenne de 500 m. Mais les cachalots peuvent descendre beaucoup plus profondément, et jusqu’à 1400 mètres.

 

©Pauline Cottaz

Marion Poupard et Pierrick Rouf (Ingénieur en systèmes embarqués) planifient les prochaines heures de navigation des Sphyrnas en fonction des canyons sous-marins rencontrés. Au premier plan, Hervé Glotin analyse les signaux enregistrés.

 

©Pauline Cottaz

Sphyrna embarque une carte son appelée Jason fabriquée par la plateforme SMIOT de l’Université de Toulon. Elle permet d’enregistrer 5 voies avec une fréquence d’échantillonnage très élevée (1 million de points par seconde, 5 x 1 mHz). Reliée à cinq hydrophones placés sous la coque, elle permet de trianguler le son pour en localiser l’origine. Les chercheurs savent donc quel animal émet quel clic (1 par seconde environ) et en déduisent la trajectoire de l’animal.

 

©Pauline Cottaz

Les hydrophones sont des microphones conçus pour enregistrer sous l’eau. D’une très grande précision, ils sont placés sous la coque du Sphyrna et peuvent enregistrer des sons dans un rayon de 5 kilomètres autour du drone.

©Pauline Cottaz